Brawn : Redonner confiance à Vettel, "une priorité" pour Ferrari

Mis dans l'ombre par Charles Leclerc depuis fin août, Sebastian Vettel n'a toujours pas gagné en 2019. Pire, cela fait désormais plus d'un an que l'Allemand ne s'est pas imposé en Formule 1, et la semaine qui vient de s'écouler traduit une dynamique qui lui est fortement défavorable. Après s'être mué en coéquipier de luxe à Spa-Francorchamps parce qu'il n'avait tout simplement pas le rythme, le pilote Ferrari a subi dimanche dernier à Monza un camouflet plus lourd encore. Certes, son voisin de garage a décroché une pole position plus ou moins controversée en interne, si l'on en croit les propos de Mattia Binotto, mais en course c'est seul qu'il a précipité sa perte. Désormais doublé par Leclerc au championnat, il va devoir inverser la tendance et espérer le soutien d'une équipe qui pourrait être tentée de se tourner davantage vers Leclerc. Cette tentation, Ross Brawn espère que la Scuderia n'y cédera pas, jugeant "essentiel" de remettre Vettel en confiance en vue de la saison prochaine.

"Dimanche, seul un homme avait peu de raisons de sourire dans le garage Ferrari : Sebastian Vettel", fait justement remarquer le patron sportif de la Formule 1. "Le quadruple Champion du monde a vraiment connu un week-end difficile à Monza." "En qualifications, il s'est senti lâché par son coéquipier en fin de Q3, et n'a pas pu tenter sa chance pour décrocher la pole. Néanmoins, ce qui s'est passé en course n'était que de son propre fait. Sebastian a fait deux erreurs au septième tour, en partant en tête-à-queue puis en heurtant Stroll. Ces erreurs ont paru pire encore avec le contraste des deux victoires de Leclerc à Spa et Monza."

Vettel face à ses démons de 2014

Ross Brawn rappelle la situation vécue par Vettel il y a cinq ans chez Red Bull Racing. La saison 2014, lendemain de son dernier titre mondial et point de départ de l'ère hybride, avait entraîné le transfert de l'Allemand vers Maranello... après un duel interne qui avait tourné à l'avantage du nouvel arrivant Daniel Ricciardo. "Peu importe qui est le pilote et à quel point les choses se passent bien dans l'équipe, il est inévitable de toujours avoir comme premier rival votre coéquipier", insiste Brawn. "Dans une certaine mesure, Sebastian fait face à ce qu'il a connu lors de sa dernière année chez Red Bull, en 2014, lorsqu'il s'est retrouvé contre Daniel Ricciardo, un jeune qui avait un rythme incroyable."

Que faut-il alors conclure, et surtout souhaiter ? "Vettel est clairement l'un des grands de notre sport – on ne remporte pas quatre titres sans l'être –, mais en cette période difficile, il a vraiment besoin du soutien de l'équipe pour regagner la confiance qu'il semble perdre en ce moment", prévient Brawn. "Tout en redoublant d'efforts sur le développement de la voiture, ce doit être une priorité pour Mattia Binotto dans les semaines à venir. Ce ne sera pas facile, mais c'est essentiel, surtout pour 2020."