Villeneuve - "Jouer avec le risque" manque à la F1 moderne
Jamais avare en commentaires pour donner un avis très tranché, Jacques Villeneuve a régulièrement insisté ces dernières années sur ce qu'il estime être une perte d'identité de la F1.
Jarno Trulli, Prost, s'envole avant de retomber sur Alexander Wurz, Benetton et Ricardo Rosset, Tyrrell
LAT Images
Consultant pour Canal+, le champion du monde 1997 regrette de voir la discipline s'être aseptisée, notamment en matière de sécurité. Un cheval de bataille incontournable et essentiel mais qui, selon le Canadien, ne peut pas justifier toutes les décisions prises, notamment quand il s'agit d'ériger de nouveaux circuits. Les tracés modernes font en effet l'objet de critiques en ce qui concerne les larges dégagements asphaltés qui remplacent peu à peu les bacs à gravier ou les zones d'herbe.
"Ça fait longtemps que je le dis et on m’a beaucoup critiqué pour ça mais c’est ce qui ressort de plus en plus du paddock", explique-t-il à minute-auto.fr au sujet de la prédominance de la sécurité. "Je suis content de cette prise de conscience. Il n’y a plus de prix à payer, plus d’impression de vitesse. Les voitures sont tellement sécurisées que n’importe qui peut monter dedans et y aller. Il n’y a plus ce côté dangereux qui fait des pilotes de vrais gladiateurs adulés par les fans."
"Le danger, c’est ce qui animait l’attention des pilotes de Formule 1. À l’époque, les pères de famille fortunés interdisaient à leurs fils de faire du sport automobile. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse, ils les forcent presque à monter à bord de voitures de course. Ce qui était excitant, c’était d’être capable de jouer avec le risque et les limites, de les repousser. C’est ce qui faisait la différence avant, parce qu’aller vite c’est presque ce qui était le plus simple."
"Pourquoi les motards sont toujours aussi passionnés ? C’est parce que le risque n’a pas évolué. Pareil au Mans, malgré le fait que chaque année ou presque il y ait des morts. Les pilotes veulent avoir l’impression d'être des surhommes. C’est ce qui a été enlevé à la Formule 1. Il faut du risque, rien que pour que les téléspectateurs se disent qu’ils seraient incapables de faire ce genre de choses."
2017, un bon signal ?
Néanmoins, Villeneuve estime que le tournant de la réglementation 2017 envoie un bon signal pour modifier à nouveau l'image renvoyée par la Formule 1. Le Canadien espère voir des pilotes davantage mis en difficulté, mais aussi en mesure de pouvoir attaquer davantage en piste.
"Ce devrait être des voitures plus rapides, plus difficiles à régler", espère-t-il. "Tout ce que j’espère, c’est que les pilotes disposeront de pneus permettant d’attaquer du premier au dernier tour. Rouler à l’économie, c’est aussi frustrant pour les pilotes que pour nous. Ces dernières années, en version course, les voitures étaient d’une lenteur exceptionnelle."
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