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Volkswagen - Pourquoi la F2 pourrait être l'étape idéale vers la F1

Edoardo Mortara, Signature Dallara F308 Volkswagen

Photo de: Satoshi Noma

Jean Todt, Président de la FIA
#17 Porsche Team 919 Hybrid : Timo Bernhard, Mark Webber, Brendon Hartley et la #18 Porsche Team 919 Hybrid : Romain Dumas, Neel Jani, Marc Lieb
Stefano Domenicali
#7 Audi Sport Team Joest R18 e-tron quattro : Marcel Fassler, Andre Lotterer, Benoit Tréluyer
Timo Scheider, Audi Sport Team Phoenix Audi RS 5 DTM
Nico Müller, Audi Sport Team Rosberg Audi RS 5 DTM
Bernie Ecclestone
Bernie Ecclestone, avec Maurizio Arrivabene, Team Principal de Ferrari
Sébastien Ogier et Julien Ingrassia, Volkswagen Polo R WRC, Volkswagen Motorsport
Jari-Matti  Latvala - Miikka Anttila, Volkswagen Polo R Wrc, Volkswagen Motorsport

La Formule 1 est prise dans une crise dont l'issue pourrait être déterminée dans un conseil d'administration à Wolfsbourg, en Basse-Saxe.

Si la démission de Ferdinand Piëch, président de Volkswagen, a pour conséquence l'engagement du groupe en F1, l'arrivée d'un nouveau manufacturier sera une victoire pour ceux qui ont soutenu les nouvelles unités de puissance hybrides face aux critiques constantes du grand argentier de la Formule 1.

Président de la FIA, Jean Todt s'est attiré de nombreuses critiques pour avoir introduit les nouvelles unités de puissance V6 turbo en 2014, mais derrière ce changement se cachait un facteur majeur : le désir, voire le besoin, d'attirer plus de constructeurs en F1.

Rendre les moteurs plus pertinents vis-à-vis des modèles de série rendrait la Formule 1 plus attractive pour les constructeurs en question, et à cette fin, un groupe de travail comprenant des manufacturiers qui ne sont pas actuellement impliqués en F1 a été formé.

Volkswagen en faisait partie et a décidé d'aider à élaborer la réglementation des unités de puissance 2014, mais s'est abstenu d'ajouter la F1 à ses nombreux engagements en sport automobile : deux programmes LMP1 avec Porsche et Audi en WEC, ainsi que le WRC, le DTM et le GT, pour ne citer que les principaux.

Le WRC porte ses fruits

En 2012, le chef de la compétition chez Volkswagen, Jost Capito, avait déclaré que l'implication du groupe en WRC signifiait que tout éventuel programme F1 allait devoir attendre.

“Je suis déjà occupé avec le WRC pour l'instant, et il nous faut nous concentrer là-dessus", disait-il. "C'est vraiment notre programme de sport auto principal, et le conseil s'y intéresse de près. Je pense que c'est là qu'il nous faut réussir."

On peut affirmer sans risque que les résultats ont été au rendez-vous : Volkswagen s'est octroyé les titres pilote et constructeur pour sa première saison complète en 2013, avant de monopoliser le top 3 du classement des pilotes l'an dernier.

Dans le même temps, Audi et Porsche se prennent des points l'un l'autre dans leur bataille contre Toyota et Nissan en WEC, si bien que l'heure est venue de réévaluer ce que pourrait valoir une arrivée d'Audi en F1 plutôt que de maintenir les deux marques en endurance.

L'obstacle final a longtemps été la relation plus que tendue entre Piëch et Bernie Ecclestone, mais ce dernier a proposé de démissionner, au micro de la BBC, si sa présence comme dirigeant de la F1 était l'unique frein à l'arrivée de Volkswagen en F1. Or, au sein du conseil d'administration du constructeur allemand, les discussions de ce weekend ont abouti à la démission de Piëch. N'est-ce pas là un nouveau coup de maître de la part d'Ecclestone ?

Moins d'obstacles, mais c'est très loin d'être fait

Quels que soient les obstacles qui ont été écartés, il reste loin d'être certain que la Formule 1 soit la priorité d'Audi. Au contraire, le géant de l'automobile pourrait accorder son attention à une discipline qui n'existe pas encore, mais qui est en train d'être développée : la Formule 2.

Stefano Domenicali, récente recrue d'Audi, est également le président de la Commission Monoplace de la FIA. Dans ce rôle, l'ancien directeur de Ferrari va perpétuer les efforts de son prédécesseur Gerhard Berger pour simplifier l'échelle des formules de promotion avec des catégories logiques et viables de la F4 à la F1.

Le futur championnat de F2 est encore loin d'être achevé et la réglementation moteur doit encore être établie. Mais il est de notoriété publique que Domenicali est en faveur d'un moteur turbo hybride qui permette aux pilotes de F2 de passer en F1 dans le cadre d'une progression logique en termes de technologique, de puissance et de vitesse.

Lorsqu'il lui a été demandé si les moteurs de F2 devraient comprendre des moteurs turbo plus petits, Domenicali s'est montré clair.

"Nous devons être pragmatiques", a déclaré l'Italien à Silverstone, lors du meeting WEC de début avril. "Nous sommes tous des fans de sport automobile, mais en fin de compte, la bonne cylindrée pour l'avenir est plus petite. Le turbo, c'est l'avenir ; la technologie hybride, c'est l'avenir ; il est temps de revenir à l'échelle de coûts que le système est capable de supporter".

Il reste à voir si la F2 attirera suffisamment de manufacturiers pour créer une compétition vraiment ouverte, ou si la discipline aura une réglementation ouverte mais spécifique avec des options limitées.

"Le plus grand défi, c'est comment gérer le projet F2 de façon à le placer entre la F3 et la F1", poursuit Domenicali.

"Nous sommes ouverts à toutes les situations. Nous discutons avec tous les manufacturiers de moteurs, de châssis, et caetera, et comme vous le savez, nous devons faire les choses de façon officielle avec un appel d'offres pour voir quels seront les réels intérêts des principales parties prenantes".

Les moteurs de F2 ? La solution parfaite

Au fil des années, toutes les rumeurs possibles et imaginables liées à une arrivée de Volkswagen en F1 ont été évoquées, d'un engagement à part entière en tant que constructeur à un simple statut de motoriste.

Si le conseil de Wolfsbourg souhaitait faire le choix téméraire de se lancer comme motoriste en F1, développer des moteurs de F2 utilisant une technologie similaire à celle qui a été si difficile à perfectionner au plus au niveau pourrait être la solution idéale.

Réduire les coûts demeure l'objectif et sachant qu'il n'y a que peu de restrictions quant aux tests d'une unité de puissance dont la réglementation reste à écrire, et que la marque dispose de son expertise maison, Audi pourrait voir en la F2 un endroit où prendre de l'expérience pour une arrivée future en F1.

Si le travail de Domenicali sur la F2 permet au groupe Volkswagen d'arriver facilement en F1, Jean Todt fera d'une pierre deux coups en réalisant les trois objectifs-clés de sa présidence : un engagement accru des manufacturiers, une échelle simplifiée en formules de promotion et une réduction des coûts dans la catégorie reine du sport automobile.

Il ne reste donc qu'à réduire les coûts...

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