Webber - "Pastor, si tu n'es pas performant, va-t'en!"
La Formule 1 est-elle en crise? Cette question est sujet à débat depuis bien longtemps, et les observateurs dévoilent des opinions très partagées. Celle de Mark Webber est particulièrement tranchée.
Mark Webber, Porsche Team
XPB Images
Alors que certaines écuries traversent des problèmes financiers de plus en plus graves, c'est désormais la majorité des pilotes qui apportent du budget pour courir dans la catégorie reine du sport automobile. C'est une situation intolérable, selon Webber, qui ne mâche pas ses mots à l'encontre d'un certain pilote Lotus...
"Nous savons que nous avons de la qualité à l'avant, mais je pense toujours qu'il y a le mouvement des pilotes financés, qui viennent pour tout bonnement décider dans quelle équipe ils veulent aller, et aussi s'ils vont y rester," déplore l'Australien, vainqueur de neuf Grands Prix entre 2002 et 2013, sur Sky Sports F1.
"Pastor [Maldonado], par exemple, dit 'Je n'ai pas encore décidé où je vais'. Quel autre sport fonctionne comme ça? Mec, si tu n'es pas performant, va-t-en."
Maldonado n'est toutefois pas la seule cible de Webber, selon qui plusieurs pilotes présents sur le plateau actuel manquent de passion pour la F1 et pour la course automobile.
"Il faudrait qu'ils traitent ce sport avec plus d'enthousiasme, plus de professionnalisme et en sachant pourquoi ils sont là, au lieu de le banaliser en disant 'Oh, je réessaierai à la prochaine course'," poursuit l'ancien pilote Red Bull.
"Il y en a quelques-uns qui sont comme ça, et ça ne devrait pas être le cas. Il faut que la soif de victoire soit là. On veut voir les meilleurs pilotes qui soient, déterminés, concentrés, professionnels, avides de succès, pour qui cela signifie beaucoup."
Un meilleur plateau en 2002 qu'en 2015?
Webber estime par ailleurs que le plateau était de meilleure qualité lorsqu'il a fait ses débuts en Formule 1. À l'époque, on retrouvait sur la grille des pilotes comme Michael Schumacher, Kimi Räikkönen ou Giancarlo Fisichella, mais également Enrique Bernoldi et Alex Yoong, alors coéquipier de Webber, par exemple. Était-ce mieux que les Marcus Ericsson et Will Stevens de notre époque?
"Il y a toujours eu des pilotes à budget sur la grille en F1, entendons-nous bien, mais en 2002 quand j'ai débuté, ou en 2010, ou même au milieu des années 1990, je pense qu'il y avait un peu plus de profondeur là-dedans parce qu'il y avait plus de chances pour ceux qui faisaient leurs preuves [en formules de promotion] d'arriver purement grâce aux résultats et pas avec un gouvernement derrière qui les soutient," affirme Webber.
Comme être pilote d'avion de chasse chez Air France
Un aspect souvent critiqué de la Formule 1 moderne est le fait que le défi que représentent les voitures actuelles est moindre, surtout en course où la gestion des pneumatiques et de la consommation d'essence joue un rôle prépondérant.
"Les pilotes veulent des voitures plus exigeantes," ajoute Webber pour la BBC. "C'est un peu comme être pilote d'avion de chasse mais être chez British Airways. Ils sont dans leur zone de confort et gèrent leur rythme. C'est frustrant."
"La F1 devrait être la catégorie reine. Elle devrait être de loin la plus rapide en virage, être physique pour les pilotes, qui doivent redevenir des gladiateurs. Il faut que la voiture soit quelque chose que les fans n'ont jamais vu auparavant. Il y a énormément de catégories qui en sont proches en ce moment," regrette l'Australien.
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