La Williams 2022 était la moins adaptée au pilotage de Latifi

Nicholas Latifi s'apprête à quitter la Formule 1 après trois saisons médiocres. Le pilote Williams détaille les difficultés qu'il a rencontrées.

Nicholas Latifi, Williams FW44

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Probablement remplacé par Logan Sargeant en 2023, Nicholas Latifi sait déjà qu'il ne sera pas en Formule 1 l'an prochain. Il faut dire que les statistiques ne sont pas à son avantage, avec seulement neuf points en 59 Grands Prix – même s'il avait la monoplace la moins compétitive du plateau lors de deux de ses trois saisons – et un score sans appel face à ses coéquipiers en qualifications : 36-2 pour George Russell et 17-1 à l'avantage d'Alexander Albon.

Latifi compare ses difficultés à celles de Daniel Ricciardo chez McLaren, peinant à tirer le meilleur des monoplaces mises à sa disposition en raison de son style de pilotage – et c'est manifestement encore plus vrai avec la génération 2022, le Canadien qualifiant son bolide actuel de "bien plus extrême" dans le podcast Beyond The Grid.

"À vrai dire, ce n'est pas qu'avec cette voiture, c'est avec les trois voitures que j'ai pilotées", précise-t-il. "Celle-ci a représenté le plus grand pas en arrière par rapport à ce dont j'avais besoin. Avec mon style de pilotage, j'ai toujours eu tendance à attaquer les virages au freinage et à créer mon propre train avant en conséquence : j'aime rester sur les freins jusqu'au point de corde du virage. La plupart du temps, je freine vraiment tard aux dépens de la vitesse minimale ou de la vitesse de sortie, mais j'essaie de trouver ce compromis. Parce que je crée mon propre frein avant, j'ai besoin d'une voiture stable en entrée de virage ; or, la Williams n'a jamais été stable en entrée."

"Pour couronner le tout, notre voiture est vraiment faible lorsqu'il s'agit de tourner et freiner en même temps. Tout le monde le fait d'un bout à l'autre du paddock, car on fait toujours un peu les deux en même temps, mais avec notre voiture, dès qu'on fait ça, le blocage des roues avant est quasi instantané. Il n'y a que quelques pilotes qui ont piloté les Williams ces trois dernières années et qui peuvent dire comme c'est déconcertant – ce sont évidemment George [Russell], Robert [Kubica], Alex [Albon], et ceux qui sont venus pour des EL1 notamment – et il n'y a même pas besoin d'avoir piloté une autre F1 pour comparer, parce que c'est juste ce qui paraît naturel pour une voiture de course."

Nicholas Latifi, Williams Racing

Nicholas Latifi (Williams)

Latifi précise au sujet de l'écart notable avec Albon cette année : "Il parvient à composer avec une voiture bien plus instable que moi. Bravo à lui. Il a une bien meilleure sensation de ce que fait la voiture, du moment où elle dépasse la limite. Il tutoie cette limite volontiers et la dépasse bien davantage, avec des dérapages encore plus conséquents. Si je faisais pareil, je sortirais probablement de la piste ! Encore une fois, bravo à lui. George était similaire, c'est juste que la voiture était un peu plus stable lors des deux années précédentes. C'est pourquoi j'étais plus proche de George que d'Alex."

"On peut dire que ma fenêtre, là où j'aime que la voiture se situe, n'est pas forcément aussi grande que celle d'un gars comme George ou Alex. Je n'ai jamais réussi à avoir cette sensation avec la Williams, c'est aussi simple que ça."

Cette saison, Latifi s'est qualifié dans les trois derniers à chaque Grand Prix sauf à Spa-Francorchamps, dix-septième… et à Silverstone, dixième grâce à une superbe performance sous la pluie qui l'a vu atteindre la Q3.

"Notre voiture semble être meilleure sous la pluie que sur le sec, clairement : nous avons obtenu de très bons résultats qui dépassaient les attentes de notre voiture sur le sec", admet Latifi. "Mais notre voiture ne devient pas soudain meilleure sous la pluie : une voiture très difficile à piloter sur le sec reste une voiture très difficile à piloter sous la pluie. Finalement, je trouve que toutes les caractéristiques qui rendent la voiture difficile à piloter sur le sec sont amplifiées sous la pluie, même si on peut dire que c'est pareil pour tout le monde."

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