Pas de miracle pour Williams, englué à la dernière place

Au contraire, la course en Principauté a tourné au cauchemar pour l'écurie de Grove, rarement à l'aise sur le Rocher depuis le début de l'ère hybride. Pourtant, les belles performances de Sergey Sirotkin depuis le début du week-end avaient de quoi donner du baume au cœur à son équipe, d'autant que le Russe avait également fait le travail en qualifications en décrochant la 13e place sur la grille de départ. Sans doute aurait-il pu être un prétendant au top 10, mais nul ne le saura jamais.

Car les espoirs se sont envolés avant même l'extinction des feux. Suite à un problème technique, les mécaniciens ont tardé à monter les quatre roues sur la FW41 de Sirotkin sur la grille, enfreignant le délai réglementaire de trois minutes. Très vite, l'inévitable sanction est tombée, contraignant le pilote à purger un stop-and-go de dix secondes qui allait tout simplement ruiner sa course.

Seizième sous le drapeau à damier, Sirotkin avait de quoi éprouver une grosse frustration et tout autant de regrets, soulignant le rythme de course qui aurait dû lui permettre d'espérer meilleure récompense.

"Ce n'est pas idéal de finir là mais, d'une certaine manière, c'était une bonne course", souligne-t-il sous forme de paradoxe. "Nous avions une voiture qui me permettait vraiment de me battre. Je pense que nous avions le rythme, la voiture avait vraiment le rythme et je pense que nous avions une bonne chance d'être dans les points, mais nous avons eu de la malchance avec la pénalité qui a suivi ce qui s'est mal passé sur la grille."

"Je pense que nous avons montré une bonne progression en qualifications. Nous avons montré de bons progrès avec le rythme de course en lui-même. Nous continuerons à travailler, de plus en plus dur, et nous serons au rendez-vous."

Le calvaire de Stroll

Bien que non concrétisée par des résultats, la demi-satisfaction de Sergey Sirotkin tranche avec le calvaire vécu par son voisin de garage. En délicatesse avec sa monoplace tout au long du week-end, Lance Stroll s'est fait remarquer par d'incessants messages radio qui témoignaient de ses difficultés, et ce lors de chaque séance.

Le Grand Prix en lui-même n'a pas offert de retournement de situation miraculeux au Canadien, 17e à l'arrivée à un tour des leaders. Victime d'une crevaison provoquée par une surchauffe des freins dès le neuvième tour, Stroll a lui aussi rapidement déchanté avant de vivre des relais longs et pénibles.

"C'était une journée plutôt horrible", ne cache pas celui qui espère inverser le cours des choses devant son public dans deux semaines. "J'ai eu une crevaison au neuvième tour et j'ai perdu beaucoup de temps, l'équivalent d'un tour, avant de rejoindre les stands. Après ça, j'ai passé mon temps à laisser les autres me doubler avec les drapeaux bleus car j'étais à un tour."

"Nous avons eu des problèmes de température tout au long de la course, et on m'a dit de laisser de l'écart avec les autres, donc il n'y avait aucune opportunité et nous n'avons pas pu faire la course. Je suis impatient et très enthousiaste à l'idée de courir à domicile la prochaine fois, en espérant pouvoir connaître un bien meilleur week-end au Canada." 

Sur le plan comptable, la situation de Williams demeure préoccupante, avec toujours la dernière place du championnat constructeurs et seulement quatre points au compteur, sept unités derrière Alfa Romeo Sauber.