Williams veut chasser son étiquette d'outsider

Après une saison noire en 2013, Williams a réussi sa restructuration avec brio en retrouvant la troisième place du championnat constructeurs dès 2014 puis en la confirmant l’an dernier. L’objectif est désormais de permettre à Valtteri Bottas et Felipe Massa de pouvoir se battre pour décrocher une victoire, ce qui n’a rien de simple quand on sait que l’écurie britannique n’est "que" cliente de Mercedes pour sa motorisation et lutte face à des constructeurs dotés d’un budget bien plus important. 

Néanmoins, en dépit de cette différence sur le plan économique, Claire Williams avance l’argument historique pour souligner que la perception de l’équipe fondée par son père n’est pas à la hauteur de ce qu’elle devrait être. Directrice adjointe de l’écurie, elle insiste sur la nécessite de faire évoluer ce regard, avant tout dans l’intérêt de son personnel. 

"Je déteste l’expression ‘outsider’", explique-t-elle dans des propos relayés par Associated Press. "Nous avons toujours été vus comme ça. Je ne crois pas que l’on peut dire d’une équipe qui a remporté 16 titres mondiaux qu’elle est un outsider. L’une de mes missions est d’essayer d’éliminer, d’éradiquer cette étiquette d'outsider que nous avons, car je crois en fait que ça peut être très démoralisant pour les gens qui travaillent pour nous."

"Nous employons 550 personnes et je dois essayer d’inspirer ces gens pour qu’ils donnent leur sang, leur sueur et leurs larmes, car c’est ce qu’il faut si l’on veut gagner dans ce sport."

Davantage de courage

Claire Williams évoque également sa volonté d’affirmer davantage sa position alors qu’elle se sent parfois un peu seule dans un univers où les hommes restent majoritaires, et où les décisions se prennent au terme de réunions qui ne manquent pas de luttes d'influence. 

"Notre sport est très dominé par les hommes et parfois je suis la seule fille dans la pièce", souligne-t-elle. "Je m’assois dans une pièce avec des gens comme Bernie Ecclestone, Jean Todt, Christian Horner, Toto Wolff ; tous ces grands noms de notre sport. Je me sens parfois comme la petite fille dans la pièce… Parfois, quand je suis responsable de me battre pour mon équipe et pour la position de mon équipe dans la discipline, j'ai le souhait d’être peut-être plus courageuse."