Wolff admet la "situation inconfortable" de Bottas chez Mercedes

Successeur de Nico Rosberg chez Mercedes, Valtteri Bottas ne dispose d'aucune garantie quant à son avenir avec l'équipe allemande au-delà de la saison en cours. Choisi par l'écurie de Brackley suite à l'annonce de retraite surprise du Champion du monde en titre, le Finlandais a accepté les conditions en connaissance de cause, relevant le défi proposé par un top team.

Après sept Grands Prix disputés cette année, le bilan de Bottas avec sa nouvelle équipe reste difficile à dresser. Il a prouvé dès le Grand Prix de Bahreïn qu'il avait les épaules et le talent pour gagner, avec une première victoire dans la catégorie reine. D'autres courses ont en revanche rappelé qu'il avait encore fort à faire pour se hisser au niveau de Lewis Hamilton sur la durée, non sans circonstances atténuantes.

Directeur exécutif de Mercedes en F1, Toto Wolff admet lui-même que les règles du jeu qui ont été fixées à l'ancien pilote Williams sont rudes, mais chacune des parties en a pleinement conscience. Pas question, ainsi, de précipiter une quelconque décision et de confronter le pilote de 27 ans à un jugement biaisé.

"Bien sûr, c'est une situation inconfortable pour lui, avec une certaine pression", a reconnu Toto Wolff à l'occasion d'un événement organisé mardi par la FIA à Genève. "Quand nous avons décidé de faire l'offre à Valtteri, il savait que nous prendrions notre temps pour décider d'aller plus loin, car le marché des pilotes est plus ouvert en 2018 et 2019. C'est pourquoi nous ne précipiterons pas une décision, mais nous continuerons à travailler avec lui et nous verrons comment ça se passe. Mais de manière générale, l'opinion de l'équipe est qu'il a fait du bon travail."

"Il a été appelé assez tard, il pilote contre l'un des meilleurs pilotes de Formule 1, qui est dans sa cinquième saison avec l'équipe, il a signé une pole position, il a gagné une course à Sotchi de manière très dominatrice, et il a connu des courses plus difficiles. Mais dans l'ensemble, ses performances en piste et la manière dont il s'est intégré dans l'équipe ont été très positives."

"Il a pris la décision de quitter Williams et de rejoindre Mercedes avec un contrat d'un an. Je pense que la perception de lui en tant que pilote de course s'est améliorée. Il a gagné une course, donc je pense que c'est déjà [un risque] payant."

À l'heure où de nombreuses équipes sont contraintes de choisir leurs pilotes sur des critères aussi bien financiers que sportifs, Toto Wolff a également confié que cet aspect pouvait rentrer en ligne de compte, y compris pour une écurie de pointe au budget colossal comme l'est celui de Mercedes. Le critère n'a pas été décisif, mais il a pu peser un petit poids supplémentaire dans la décision.

"Aujourd'hui, le business model pour certaines équipes – la plupart des équipes – est aussi de générer des recettes", a souligné l'Autrichien. "Même si l'on prend Red Bull ou Mercedes, je préfère avoir un pilote avec du sponsoring que pas du tout. Même Valtteri, par exemple ; une partie de la proposition pour cette année était qu'il venait avec un sponsor, et nous préférons clairement avoir de l'argent que rien."

Propos recueillis par Alex Kalinauckas