Wolff : "Les écuries doivent être protégées d'elles-mêmes"

Toto Wolff salue l'intervention de la FIA sur le marsouinage, estimant que l'on ne peut logiquement pas faire confiance aux écuries pour sacrifier la performance au bénéfice de la sécurité.

George Russell, Mercedes W13

On le sait, les écuries et les pilotes sont prêts à tout pour améliorer leurs performances et leurs résultats, quitte à mettre la santé des athlètes en danger. Face au phénomène de talonnage dû à la raideur des monoplaces et surtout face au marsouinage (ces rebonds du châssis sur les suspensions) qui sévit depuis le début de la saison sur les monoplaces à effet de sol, notamment chez Mercedes, la Fédération Internationale de l'Automobile a décidé d'agir en imposant aux équipes de faire le nécessaire pour limiter ce phénomène, même si l'on ne sait pas encore par quelle mesure précisément ; les tests menés en essais libres au Grand Prix du Canada sont cruciaux à cet égard.

Alors que Lewis Hamilton a particulièrement souffert du dos le week-end dernier à Bakou, Toto Wolff salue l'approche de la FIA. "Je pense que parfois, en F1, il faut que nous soyons protégés de nous-mêmes", déclare Wolff à Motorsport.com. "Tout le monde est en quête de performance."

"Tout comme de nombreuses équipes n'aimaient pas le plafond budgétaire et ont essayé de le combattre, de combattre une réglementation qu'elles jugeaient contre-productive pour leurs propres objectifs, nous avons désormais une situation où les voitures ont été conçues pour avoir de l'effet de sol. Et comme les voitures à effet de sol dans les années 1980 et 1990, elles ont du marsouinage – plus ou moins selon les équipes. Mais il s'avère qu'il y a un problème de santé avec les pilotes."

"Et c'est pourquoi nous ne pouvons pas laisser les équipes dire 'à vous de voir'. On voit déjà que des pilotes qui ne mâchaient pas leurs mots sur la douleur et la vision floue sont soudain moins bavards. Et cela montre que toutes les écuries doivent être protégées d'elles-mêmes par les changements de réglementation."

Toto Wolff, Team Principal and CEO, Mercedes AMG

Toto Wolff

Wolff estime toutefois qu'il ne serait pas responsable de la part des écuries de se prononcer défavorablement à ces mesures, faisant à demi-mot référence à l'équipe Red Bull qui est actuellement en tête des deux championnats.

"Il faut faire la part des choses. Tous autant que nous sommes, si nous pouvions résoudre ce problème, nous le résoudrions plutôt que d'avoir cette situation", poursuit l'Autrichien.

"Je pense que nous avons tous une responsabilité vis-à-vis de nos pilotes. Ce n'est pas un domaine où les écuries devraient faire pression contre le changement simplement parce qu'elles estiment avoir un avantage. C'est un problème d'effet de sol. Certaines équipes qui sont aux avant-postes et n'ont pas eu ce problème, même leurs pilotes se sont fait entendre dans les médias, tel Sergio [Pérez]. Et il n'y a aucun pilote qui n'a pas ressenti la douleur. Alors c'est une question de santé. Et je vois une FIA forte qui agit avec les mesures nécessaires."

"Je pense que nous devons voir la vérité en face : nous essayons de mettre en place des voitures qui sont bonnes pour les dépassements, bonnes pour le spectacle, mais pour l'instant, elles mettent en danger la sécurité des pilotes – et la sécurité en général – car à un moment, on va voir de très, très vilains accidents."

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Propos recueillis par Adam Cooper

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