Wolff - La pression rend Hamilton encore meilleur

Hamilton sort d'un week-end délicat à Suzuka, battu de quelques millièmes pour la pole position avant qu'un départ manqué ne le prive de ses chances de victoire, en marge d'un conflit sans précédent avec les médias.

Dans l'absolu, un retard de 33 points n'est pas insurmontable, avec 100 unités à marquer si un pilote remporte les quatre dernières courses. L'Histoire de la Formule 1 a vu des retournements de situation bien plus spectaculaires, comme en témoigne le titre de Kimi Räikkönen face à ce même Lewis Hamilton en 2007.

Le problème de Hamilton, plus que le retard qu'il accuse sur Nico Rosberg, est le fait que son coéquipier semble inébranlable et ne commet pas la moindre erreur. L'Allemand reste sur quatre succès en cinq Grands Prix, la victoire ne lui ayant échappé en Malaisie qu'à cause d'un accrochage dont il a été la victime au départ.

Que pense Toto Wolff, directeur de l'écurie Mercedes, de l'évolution du rapport de force entre ses deux pilotes et des difficultés rencontrées par Hamilton ?

"J'ai vu un Lewis, en Malaisie, qui était en état de grâce, qui dominait le week-end, et nous l'avons laissé tomber avec la casse moteur", rappelle Wolff. "C'était une victoire facile. Il aurait dû la remporter aisément."

"Pendant la semaine, avec tout ça autour de la conférence de presse, ce qui s'est passé [samedi], est-ce que ça l'affecte ou non, je ne pense pas, car ce n'est pas sa priorité. Je ne résumerais pas ça au départ parce qu'il a fait une superbe remontée. C'était vraiment exceptionnel."

Remotiver Hamilton

Rentré de Suzuka avec ses dirigeants Toto Wolff et Niki Lauda dès dimanche soir, Lewis Hamilton va notamment occuper les dix jours qui séparent les Grands Prix du Japon et des États-Unis avec un test de pneumatiques Pirelli 2017 ce mercredi. Wolff a bien l'intention de discuter avec Hamilton cette semaine pour le remotiver, après un week-end difficile mentalement.

"Juste après la course, ce n'était pas le bon moment pour appuyer là où ça fait mal", estime l'Autrichien. "Il faut se calmer, comprendre ce qui s'est passé et se ressaisir. Ces deux dernières années, j'ai appris que 24 heures plus tard, les choses ont l'air différentes d'après la course."

"Notre principal objectif va être de lui donner confiance et de profiter de notre temps à la maison avant Austin. Nous avons dix jours. Ce n'est pas un énorme rush comme la semaine dernière, et il reviendra en force à Austin."

Le titre est-il joué ?

Certains observateurs se demandent si la couronne n'est pas déjà jouée en faveur de Rosberg, mais selon Wolff, Hamilton va se maintenir dans la lutte pour le titre jusqu'au bout.

"Ce n'est pas fini. Il reste quatre week-ends. Il va se ressaisir", affirme-t-il. "Rappelez-vous quand Nico a remporté huit courses d'affilée [sept en réalité, ndlr]. Il est très fort, il a besoin d'adversité, c'est comme ça qu'il fonctionne. Je pense que ça se jouera à la dernière course."

"Trente-trois points, c'est beaucoup, mais on voit à quelle vitesse ça change. Regardez, en Malaisie, il mène, puis il a un problème et c'est une perte de vingt-cinq points. Cela reste un sport mécanique, et l'approche de Nico, qui prend chaque week-end comme un événement unique, a été la bonne stratégie pour lui."

"Lewis est au mieux quand il est sous pression et quand il a une cible. Et je ne doute aucunement que cela va être une lutte intense jusqu'au bout. C'est loin d'être fini."

Casquette Mercedes AMG Petronas Lewis Hamilton "spéciale Belgique" 2016