Wolff : Le mécanisme de convergence serait "une humiliation publique"
Il y a des idées qui révulsent Toto Wolff, et le directeur de Mercedes implore la Formule 1 de se tenir "très à l'écart" de tout système artificiel comme celui d'un "mécanisme de convergence" des unités de puissance.

Devant le terme "mécanisme de convergence" des unités de puissance avancé par Ferrari et Red Bull Racing vendredi, Toto Wolff fait les gros yeux. Les discussions vont bon train autour d'un gel des moteurs à l'horizon 2022, sous l'impulsion de Red Bull, qui souhaite continuer à exploiter les blocs Honda après le retrait du motoriste japonais. D'abord réfractaire, Ferrari s'y montre désormais favorable, moyennant une anticipation d'un an de la future réglementation moteur (2025 au lieu de 2026).
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Mais en annonçant la nouvelle position de l'écurie sur le sujet, Mattia Binotto a également fait allusion à un mécanisme qui pourrait être mis en place pour s'assurer qu'aucun motoriste ne soit trop décroché en performance une fois le gel prononcé. À la tête de Red Bull, Christian Horner a repris cette idée et a même insisté sur sa nécessité. Une perspective qui n'est pas du goût de Renault, qui a longuement clarifié son avis sur le dossier ce week-end, et encore moins de celui de Mercedes, qui n'y voit rien d'autre qu'une Balance de Performance.
"Je ne vois aucune différence [entre ce mécanisme et une BoP], et je crois que ce serait le début de la fin", prévient un Toto Wolff très ferme. "Les performances du groupe propulseur ne se mesurent pas qu'à travers la puissance maximale, c'est aussi une question de souplesse, de poids, de refroidissement, et introduire une formule simple qui prend tout ça en compte est impossible. Ce n'est pas quelque chose que Mercedes approuverait."
Devant une autre possibilité qui serait de réintroduire des jetons de développements pour permettre quelques évolutions tout en les contenant, le directeur de Mercedes n'est pas plus enjoué, loin de là. "Nous avions un système de jetons par le passé, quand la réglementation est sortie, et puisque certains de nos homologues voulaient les supprimer afin de refaire leur retard, nous avons donné notre accord pour leur suppression", rappelle Wolff. "Aujourd'hui, certains de nos homologues reviennent avec un système de convergence, ce qui, honnêtement, est un peu une insulte."
"Quand on se penche sur les dernières années et sur le développement des performances moteur, Ferrari avait clairement le bloc le puis puissant en 2018, et de loin le meilleur en 2019", ajoute l'Autrichien. "Nous avons donc développé notre moteur, nous avons continué à repousser les limites et nous avons mis en piste en 2020 quelque chose pour rattraper notre retard. Je ne peux donc pas comprendre qu'un constructeur qui croit en ses capacités à développer une unité de puissance et un châssis veuille une sorte de mécanisme qui équilibrerait les unités de puissance. Je ne pense pas que quiconque accepterait une telle humiliation publique."
Pour Toto Wolff, il est clair que tout système visant à équilibrer les performances d'une manière ou d'une autre jetterait le doute sur les performances et inciterait également les constructeurs à jouer avec un tel procédé. "J'ai connu ça en DTM, où il y avait du poids ajouté en se basant sur les performances", souligne-t-il. "La seule chose que nous entendions après les qualifications c'était : 'Nous aurions dû faire la pole si nous n'avions pas 5 kg de plus sur la voiture. C'était l'histoire de toutes les saisons de DTM. La Formule 1 doit se tenir très, très à l'écart de ça, sinon ça se terminera comme en GT, où l'on conçoit des moteurs uniquement dans le but de manipuler le système."

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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Équipes | Mercedes |
Auteur | Basile Davoine |
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