Wurz : Le système Ferrari peut mener un pilote au "burn out"
Étonné par le divorce entre Sebastian Vettel et Ferrari, Alexander Wurz estime que l'environnement de la Scuderia est capable d'épuiser n'importe quel pilote, y compris un multiple Champion du monde.
Proche de Sebastian Vettel, Alexander Wurz admet néanmoins avoir été de ceux qui ont été le plus surpris par la décision du pilote allemand de ne pas prolonger son contrat chez Ferrari. Alors que l'avenir en F1 du quadruple Champion du monde est en suspens, la fin programmée de son histoire avec le Cheval cabré rappelle par certains aspects celle de Fernando Alonso, à qui il avait succédé en 2015 à Maranello. Au-delà des similitudes, Wurz dresse le constat d'un environnement particulièrement rude au sein de la Scuderia, capable selon lui d'épuiser même les plus grands champions.
"Sebastian est un ami à moi, mais je ne l'ai pas vu venir. Il cache toujours son jeu", confie l'ancien pilote autrichien au micro de Sky Sports. "Si l'on analyse l'histoire de Ferrari, il y a ces premiers mois et ces premières années de grand amour, tous ces messages radio, toutes ces émotions qui en ressortent, qui rendent Ferrari si merveilleux. Mais à moment donné, même avec Fernando [Alonso], on dirait que le système dans son ensemble vous plonge dans un burn out. Peut-être qu'il n'y a alors plus d'amour, et on dirait que c'est ce qui se passe. Mais Sebastian ne m'a pas parlé de ça."
Aujourd'hui président du GPDA, l'association des pilotes de Grand Prix, Wurz rejoint ceux qui, de tous temps, ont parlé de la pression exacerbée et inévitable que génère l'environnement Ferrari. "Il y a plus que la simple passion de la course", estime-t-il. "Il y a vraiment sur vous la pression nationale, et les pilotes l'éprouvent. Ferrari est très exigeant avec les pilotes, ils vous adorent si vous les poussez à aller de l'avant, mais si le succès n'arrive pas, cela se retourne soudainement contre vous et ils protégeront aussi leur patrimoine, leur travail et leur qualité."
Évoquant à son tour l'absence d'unité et de stabilité, comme l'a également fait Jean Todt cette semaine, Wurz insiste sur la responsabilité limitée des pilotes. "Il y a toujours des frictions, et ça ne concerne pas seulement les pilotes, ils ont aussi changé de directeur d'équipe au fil des ans", rappelle-t-il. "Je pense que cela vient de l'influence extérieure, mais aussi du mode de vie. Ce mélange semble être délicat. On s'attarde sur l'époque de Schumacher, Ross Brawn et Jean Todt. Ce groupe était si fort qu'il a pu réussir et mettre de côté cette pression italienne, peu importe comment vous voulez appeler ça. Depuis qu'ils sont partis, Ferrari est en retrait par rapport à ses propres attentes."
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