Le point F3.5 - L'heure de gloire de René Binder
À 25 ans, René Binder n'a jamais eu beaucoup de succès dans ses huit saisons en formules de promotion, malgré trois victoires lors de sa troisième campagne en F3 Allemagne, en 2012.
Photo de: Dutch Photo Agency
L'Autrichien a toutefois connu son heure de gloire en remportant les deux courses du meeting de Monza en Formule V8 3.5, certes avec une certaine dose de réussite.
Course 1
Tout s'est joué au départ lors de cette première course. Auteur de la pole position, Pietro Fittipaldi a pris un envol catastrophique, dépassé par la majorité des pilotes avant qu'un contact avec Damiano Fioravanti, à la sortie de la première chicane, ne provoque une crevaison à l'arrière droit. Ses espoirs de bon résultat sont ainsi partis en fumée en quelques instants, alors que l'Italien a été contraint à l'abandon quelques tours plus tard.
Respectivement deuxième et troisième sur la grille, Roy Nissany et René Binder ont ainsi abordé le premier virage au coude-à-coude, mais l'Israélien, en difficulté, a tout simplement coupé la chicane en reprenant la piste devant le reste du peloton, ce qui lui a valu une pénalité de cinq secondes.
Malgré tous ses efforts, Nissany était bien loin de pouvoir creuser un écart suffisant pour l'emporter quand même : Binder s'est maintenu à moins de deux secondes de son rival tout au long de la course pour être désigné vainqueur sous le drapeau à damier.
"Au départ, Roy est parti tout droit et je savais qu'il allait avoir une pénalité, donc j'ai simplement contrôlé la course", commente l'Autrichien. "Gagner avec cette voiture sur ce circuit, c'est génial, je suis ravi d'avoir pu remporter ma première course ici."
"Hier, nous avons eu quelques problèmes avec les freins et nous avons fait un petit pari avant la course", explique Nissany. "J'étais en difficulté au premier virage, ce n'était pas facile de maîtriser la voiture dans la configuration à faible appui. J'ai essayé de creuser un écart de plus de cinq secondes, mais René a fait du bon travail. Bravo à lui."
Ce sont les pilotes AVF qui se sont disputé la troisième place, que tenait Matevos Isaakyan en début de course. Son coéquipier et compatriote Egor Orudzhev a pris l'avantage au sixième tour, mais n'a pu conserver cette position bien longtemps : il est parti large à la sortie du deuxième Lesmo. Isaakyan a donc récupéré son bien et a franchi le drapeau à damier à une quinzaine de secondes des leaders.
"J'ai pris un assez bon départ et j'ai failli m'emparer de la deuxième place", relate Isaakyan. "La voiture était difficile à piloter et j'ai commis des erreurs qui ont donné à Egor l'opportunité de me dépasser. Mais j'étais plus rapide que lui, donc je suis parvenu à reprendre la position."
Il s'avérait qu'Orudzhev était particulièrement en difficulté, puisqu'il s'est ensuite fait dépasser par Alfonso Celis Jr et a eu toutes les peines du monde à conserver la cinquième place, pour laquelle il a dû résister à Diego Menchaca et à Nelson Mason pendant les 12 derniers tours de la course. Menchaca a d'ailleurs perdu la sixième position dans le tout dernier virage, dépassé par Mason sur le fil.
Konstantin Tereschenko a franchi le drapeau à damier au huitième rang devant Giuseppe Cipriani, qui a toutefois reçu une pénalité et rétrogradé à la dixième place. Pietro Fittipaldi a hérité de la neuvième position après sa crevaison du premier tour, qui lui a fait perdre un temps irrattrapable en l'absence de voiture de sécurité.
Yu Kanamaru, qui fêtait ses 23 ans, n'a pu participer à la course : il est rentré au stand à la fin du tour de formation, victime d'un problème technique alors qu'il devait s'élancer du cinquième emplacement de la grille.
Monza - Course 1
Pilote | Équipe | Temps/Écart | |
1 | René Binder | Lotus | 42m18.590s |
2 | Roy Nissany | RP Motorsport | 3.120 |
3 | Matevos Isaakyan | SMP Racing by AVF | 13.611 |
4 | Alfonso Celis Jr | Fortec Motorsports | 24.053 |
5 | Egor Orudzhev | SMP Racing by AVF | 34.635 |
6 | Nelson Mason | Teo Martín Motorsport | 35.294 |
7 | Diego Menchaca | Fortec Motorsports | 35.381 |
8 | Konstantin Tereschenko | Teo Martín Motorsport | 52.242 |
9 | Pietro Fittipaldi | Lotus | 1 tour |
10 | Giuseppe Cipriani | Il Barone Rampante | 1 tour |
Ab | Damiano Fioravanti | RP Motorsport | 21 tours |
Ab | Yu Kanamaru | RP Motorsport | 26 tours |
Course 2
Également en pole position pour la deuxième manche du week-end, Pietro Fittipaldi a encore manqué son envol, même s'il n'a cette fois rétrogradé qu'au quatrième rang.
Sur une grille de neuf voitures (victime d'un problème technique, Diego Menchaca n'a pu prendre le départ, alors que les deux AVF ont calé lors de la première procédure de départ), c'est Roy Nissany qui s'est donc emparé de la tête de la course devant René Binder et Konstantin Tereschenko, auteur d'un envol magistral depuis la neuvième place – techniquement la septième, après les malheurs de Menchaca et d'Isaakyan.
Fittipaldi ne s'est toutefois pas découragé et a successivement dépassé Tereschenko et Binder dans les deuxième et troisième tours de course. Binder, justement, a fait le pari d'effectuer son arrêt au stand obligatoire dès l'ouverture de la fenêtre, à la fin du cinquième passage... pari gagnant, car c'est à ce moment-là que Damiano Fioravanti a tapé le mur à la sortie du deuxième Lesmo, provoquant l'intervention de la voiture de sécurité !
Seul pilote à avoir déjà changé de pneus lorsque le peloton s'est regroupé derrière le Safety Car, René Binder a donc tiré les marrons du feu et remporté une victoire facile malgré un rythme bien inférieur à celui de ses rivaux : l'Autrichien n'a signé que le septième meilleur tour en course, à 1"104 de la référence établie par Roy Nissany.
Il convient de souligner que Binder n'avait pas besoin d'attaquer pour gagner et a probablement préféré ne pas prendre de risques. Le pilote Lotus, qui disposait de 32 secondes d'avance sur son ancien coéquipier, l'a même laissé réduire l'écart jusqu'à sept secondes au drapeau à damier !
La lutte pour la deuxième place était en tout cas extrêmement serrée : Roy Nissany a eu fort à faire pour résister à Yu Kanamaru et Pietro Fittipaldi, même si la bataille acharnée entre ces derniers pour le podium lui a permis de prendre un peu d'avance dans les derniers tours.
Cinquième sous le drapeau à damier, Konstantin Tereschenko a écopé de cinq secondes de pénalité pour avoir mis les quatre roues hors de la piste en tirant un avantage, et a rétrogradé à la septième place derrière son compatriote Matevos Isaakyan, bien remonté après avoir pris le départ des stands, et Nelson Mason.
Le quinquagénaire Giuseppe Cipriani est le dernier pilote à l'arrivée et marque donc les quatre points de la huitième place. Alfonso Celis Jr, quant à lui, a été contraint à l'abandon, parti en tête-à-queue en essayant de dépasser Mason par l'extérieur dans la chicane Ascari. Egor Orudzhev et Damiano Fioravanti ont jeté l'éponge en début de course, victimes de problèmes techniques.
Monza - Course 2
Pilote | Équipe | Temps/Écart | |
---|---|---|---|
1 | René Binder | Lotus | 40'34.981 |
2 | Roy Nissany | RP Motorsport | 7.065 |
3 | Yu Kanamaru | RP Motorsport | 11.315 |
4 | Pietro Fittipaldi | Lotus | 11.694 |
5 | Matevos Isaakyan | SMP Racing by AVF | 28.945 |
6 | Nelson Mason | Teo Martín Motorsport | 32.119 |
7 | Konstantin Tereschenko | Teo Martín Motorsport | 33.342 |
8 | Giuseppe Cipriani | Il Barone Rampante | 1'59.065 |
Ab | Alfonso Celis Jr | Fortec Motorsports | 17 tours |
Ab | Egor Orudzhev | SMP Racing by AVF | 19 tours |
Ab | Damiano Fioravanti | RP Motorsport | 20 tours |
NP | Diego Menchaca | Fortec Motorsports | 24 tours |
Championnat
René Binder s'empare de la tête du championnat grâce aux 50 points marqués ce week-end avec 17 unités d'avance sur Roy Nissany, qui reste à la recherche de sa première victoire de la saison.
Auteur de cinq pole positions, Pietro Fittipaldi peine décidément à les concrétiser et accuse désormais un retard de 22 points, ne devançant Alfonso Celis Jr que d'une unité. Le tête-à-queue du pilote de développement Force India en Course 2 lui coûte cher, d'autant qu'il avait abordé ce meeting en leader du championnat. Egor Orudzhev, quant à lui, perd encore plus de terrain.
Championnat de Formule V8 3.5 après 6 courses sur 18
Le tiers de la saison est déjà passé pour la Formule V8 3.5, qui va désormais faire étape à Jerez les 27 et 28 mai !
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.
Meilleurs commentaires