Contenu spécial

Rétro WSR - Robert Kubica, premier champion à l'itinéraire brisé

Robert Kubica, BMW Sauber F1 Team, David Coulthard, Red Bull Racing

Robert Kubica, BMW Sauber F1 Team, David Coulthard, Red Bull Racing

XPB Images

Robert Kubica
Robert Kubica
Robert Kubica
Robert Kubica
Robert Kubica
Robert Kubica
Robert Kubica
Robert Kubica, Renault F1 Team
Robert Kubica
Robert Kubica et Maciek Szczepaniak, Ford Fiesta WRC

Épreuve reine des World Series by Renault, le championnat de Formule Renault 3.5 a vu le jour en 2005 et s’est imposé depuis comme l’une des voies d’accès privilégiées à la Formule Un. Plus abordable financièrement que le GP2, la catégorie phare du Losange a vu quantité de jeunes pousses talentueuses affûter leurs armes avant d’effectuer le grand saut vers le pinacle du sport automobile. Dix ans plus tard, retour sur le parcours des dix pilotes sacrés dans la catégorie. À commencer par un certain Polonais, particulièrement véloce. 

2005 – Robert Kubica 

Lewis Hamilton et Fernando Alonso le considéraient comme l’un de leurs plus féroces adversaires en Formule 1. Ferrari l’avait dans le viseur pour s’attacher ses services. Premier champion de Formule Renault 3.5, Robert Kubica n’aura pourtant pas eu le temps de confirmer les hauts espoirs placés en lui, la faute à un grave accident de rallye. Une discipline où le Polonais tente aujourd’hui de (re)trouver sa voie. 

Au moment de prendre part à la saison inaugurale de FR 3.5, Robert Kubica jouit déjà d’une certaine réputation dans le milieu des formules de promotion. Il faut dire que fin 2004 le jeune Polonais a décroché une belle deuxième place lors du célèbre Grand Prix de Macao, championnat du monde officieux de Formule 3. Kubica y a par ailleurs ajouté la manière en signant la pole position et le record du tour de l’époque. 

Voir aussi : La carrière de Robert Kubica en images

Au sein de l’écurie espagnole Epsilon Euskadi, le natif de Cracovie s’impose à quatre reprises et enquille 11 podiums. Kubica domine son coéquipier Félix Porteiro, bien que l’Espagnol obtienne davantage de plus pole positions. Ces performances permettent au Polonais de s’adjuger le premier titre décerné dans la catégorie à trois courses de la fin d’un championnat où les sept premières manches ont vu la victoire de sept pilotes différents.

À Oschersleben, il devient notamment le premier pilote à remporter les deux courses d’un meeting, capitalisant sur une erreur du leader Markus Winkelhock sous la pluie lors de la deuxième course du weeend. Au final, le classement voit Kubica devancer Will Power, futur champion IndyCar, et Simon Pagenaud, autre talent qui brille aujourd’hui outre-Atlantique.

En récompense de son sacre, Robert se voit offrir un galop d’essai au volant d’une monoplace du Renault F1 Team. Ironie du sort, Kubica connaît déjà bien le constructeur français pour avoir participé à son programme de développement de jeunes pilotes entre 2002 et 2004. Avec trois hommes déjà sous contrat pour la saison 2006 – Fernando Alonso, Giancarlo Fisichella, et Heikki Kovalainen – la marque au Losange laisse de nouveau filer le talentueux Polonais, qui trouve vite refuge chez BMW en qualité de réserviste. 

Kubica chipe la place d'un Champion du Monde

Après s’être mis en évidence à plusieurs reprises lors des séances d’essais libres du vendredi, Kubica profite de l’éviction du titulaire Jacques Villeneuve pour effectuer ses débuts en course à l’occasion du Grand Prix de Hongrie. Le néophyte éclipse son coéquipier Nick Heidfeld, pourtant plus expérimenté, en qualifications et croit avoir décroché ses premiers point parmi l’élite en signant une solide septième place le lendemain. Le poids de sa BMW sera finalement jugé non-conforme et le Polonais disqualifié, mais Kubica n’a guère le temps de ruminer sa déception puisqu’il grimpe sur le podium à Monza deux courses plus tard. 

Lors des quatre saisons suivantes (2007-2010), Kubica se hisse parmi les valeurs sûres de la discipline et s’invite même dans la lutte pour le titre en 2008, année où il signe ses premières (et uniques) pole position (Bahreïn) et victoire (Canada) en F1. Revenu dans le giron de Renault en 2010 après que BMW a plié les gaules à la fin de l’exercice précédent, le Polonais remet l’écurie française sur les rails et signe sans soute sa meilleure saison dans la catégorie reine. 

Au volant d’une monoplace moins compétitive que les Red Bull, Ferrari, McLaren, voire Mercedes, Kubica s’illustre particulièrement sur les circuits majeurs du championnat – Monaco, Spa-Francorchamps, et Suzuka –, ceux où le pilote peut véritablement faire la différence. 

Des brillantes performances qui ne doivent cependant pas occulter les difficultés rencontrées par Kubica en 2007 et 2009, deux années où Heidfeld le domine au championnat chez BMW.

Un coup d'arrêt brutal 

Début 2011, l’avenir s’annonce radieux puisque le Polonais brille lors des premiers essais hivernaux, organisés à Valence. Las, sa carrière en F1 va connaître un coup d’arrêt brutal quelques jours plus tard lorsque Kubica manque de perdre la vie après une violente sortie de route survenue au rallye Ronde di Andora en Italie.

Grièvement blessé sur l’ensemble du flanc droit par une barrière de sécurité, Robert reste tenu à l’écart de la compétition durant quasiment deux saisons. Stefano Domenicali, l’ancien directeur de la Scuderia Ferrari, avouera fin 2013 que l’écurie italienne « gardait un œil attentif » sur les performances de Kubica en vue de l’associer à Fernando Alonso en 2012. 

Retour en rallye

Comme un pied de nez au destin, le Polonais effectue son grand retour… sur une manche de rallye italien! Depuis, l’ancien "pistard" s’implique de plus en plus dans une discipline qu’il a toujours affectionnée. En 2013, Kubica fait des apparitions en championnat d’Europe (ERC) et du monde (WRC) des rallyes et remporte cinq des sept épreuves du WRC 2 en route vers le titre.

Fort de ces succès, Robert rejoint l’écurie M-Sport début 2014 pour un programme complet en WRC. Si sa pointe de vitesse reste intacte – Kubica mène notamment le Rallye de Monte Carlo après les deux premières spéciales – sa propension à commettre des fautes l’empêche de marquer régulièrement des points. Avec 14 unités et une sixième place en Argentine comme meilleur résultat, il termine à une discrète 16ème place au championnat. 

N’ayant pas trouvé d’accord avec un constructeur pour 2015, Kubica poursuit toutefois son apprentissage en WRC au sein d’une écurie privée assemblée à la hâte cet hiver. Pourtant vainqueur de six spéciales lors des trois premiers rallyes de la saison, l’ancien pilote de F1 n’a toujours pas le moindre point dans son escarcelle, la faute à de nouvelles erreurs.

Le sort de sa structure est encore plus préoccupant puisque Kubica en a annoncé le retrait du Rallye d’Argentine pour se concentrer sur la prochaine manche européenne. Si le tout premier champion de Formule Renault 3.5 traverse aujourd’hui une mauvaise passe, nul doute qu’il saura rebondir. Après tout, Kubica est déjà revenu de bien plus loin.

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Vaxiviere remporte son duel face à Rowland
Article suivant Rétro WSR - L'odyssée folle du skieur alpin Alx Danielsson

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France