Chronique

Chronique Delétraz - C'est l'année ou jamais !

Dans sa première chronique de l'année sur Motorsport.com, Louis Delétraz évoque son état d'esprit pour la saison 2019 de Formule 2, qu'il disputera avec l'équipe Championne en titre, Carlin.

La chronique de Louis Delétraz

Camille De Bastiani

Louis Delétraz

Louis Delétraz, né le 22 avril 1997 à Genève, en Suisse, est un pilote automobile suisse qui participe au Championnat FIA de Formule 2. Il est le fils de Jean-Denis Delétraz, ancien pilote de Formule 1 et d'Endurance

Chers lecteurs, je suis ravi de vous retrouver à l'aube de ce qui s'annonce comme une campagne cruciale pour moi. La saison dernière avec l'écurie Charouz avait été correcte, avec la dixième place du championnat malgré un petit manque de constance, mais j'en attendais quand même davantage. Pour l'année à venir, je serai chez Carlin, qui a remporté le titre des équipes en 2018. En d'autres termes, j'ai toutes les cartes en main pour atteindre mes objectifs de victoire en Formule 2.

Mieux entouré que jamais

Cette saison, j'ai un nouveau préparateur physique : Kim Keedle, qui s'occupe aussi de mon ami Romain Grosjean. C'est pratique, car nous nous entraînons souvent ensemble ! Kim va sur les circuits avec Romain et sera donc présent pour moi également, car la F2 évolue en week-end de Grand Prix. Cet hiver, il m'a accompagné en permanence, et ma préparation physique a été d'autant plus intensive. Je me sens donc plus prêt que jamais.

Forcément, j'ai aussi passé beaucoup de temps chez Carlin, près de Londres, où nous avons notamment mis au point un nouveau simulateur. Je connais bien l'équipe car c'est avec elle que j'avais fait mes débuts, pour ce qui était le dernier meeting de l'Histoire du GP2, fin 2016. C'est une structure très professionnelle et expérimentée, avec une ambiance géniale où règne la soif de victoire. Surtout, quand il y a un problème, nous en parlons sans tabou.

Louis Deletraz, CARLIN

Cerise sur le gâteau, j'ai le même ingénieur de course – Stuart King – que lorsque j'ai été vice-Champion de Formule V8 3.5 avec Fortec Motorsports, en 2016. Avoir un ingénieur en qui j'ai confiance et qui me comprend fait une énorme différence. De plus, nous sommes devenus de vrais amis. Et ne négligeons pas son expérience personnelle : il a travaillé avec Stoffel Vandoorne, Robin Frijns, Oliver Rowland... Je suis entre de très bonnes mains.

De nombreux rivaux pour le titre

Les essais de pré-saison se sont en tout cas avérés très positifs. Déjà, à Abu Dhabi en fin d'année dernière, j'avais signé le meilleur temps des trois jours ; à Jerez et à Barcelone, je me suis classé troisième et quatrième respectivement. C'est d'autant plus intéressant que sur les 2109 kilomètres que j'ai parcourus en six jours, l'objectif était de faire différents tests sur les réglages, l'aéro ou encore le pilotage, car la Dallara F2 2018 ne nous est pas encore complètement familière. Le but n'était pas de dire : "La piste est au mieux à 10h, on met des pneus neufs avec un réservoir quasi vide pour claquer un chrono."

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Je tiens à souligner que la F2 a remarquablement amélioré le système de départ, d'un point de vue technique. Les cartographies et la palette ont été modifiées ; cette dernière en particulier est beaucoup plus longue et souple, avec peut-être un centimètre d'amplitude supplémentaire. Vous vous rappelez peut-être les nombreux calages survenus la saison dernière ; ne vous attendez pas à ce qu'ils se reproduisent ! Avant, au point de friction, l'embrayage avait tendance à sauter et l'on pouvait se retrouver un peu trop loin. Désormais, il est très stable, parfaitement prévisible et donc facile à gérer.

Louis Deletraz, CARLIN

Ce qui est également intéressant, c'est que nous n'avons pas fait d'essais à Sakhir, cette année. Dans la fraîcheur de Barcelone, avec les nouveaux pneus Pirelli, l'avant gauche était à la corde en quelques tours – c'est une première. Quand il fait chaud, en revanche, ce sont normalement les pneus arrière qui se dégradent vite. Par conséquent, quand nous allons arriver à Bahreïn et qu'il fera 45°C, cela risque de nous réserver quelques surprises !

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En tout cas, la bataille pour le titre s'annonce aussi belle que disputée, après des essais de pré-saison particulièrement serrés. Nyck de Vries chez ART Grand Prix y est un candidat évident, tout comme Luca Ghiotto, qui est dans sa quatrième saison et retrouve une équipe qu'il connaît : UNI-Virtuosi est la même structure que Russian Time auparavant, seul le nom a changé. Mick Schumacher est un rookie rapide, et DAMS a deux pilotes très expérimentés en Nicholas Latifi et Sérgio Sette Câmara. L'écurie sarthoise était particulièrement compétitive en fin de saison dernière. Il y a de quoi faire, niveau concurrence !

Pour moi, le but est donc d'être devant d'emblée et, tout d'abord, de remporter ma première victoire en Formule 2 : jusque-là, je n'ai fait que des podiums. Ensuite, se battre pour le championnat sera clairement l'objectif. Il s'agira d'évoluer aux avant-postes constamment afin d'être en lice pour le titre à Abu Dhabi.

Louis Deletraz, CARLIN

Avec Haas F1 sur le simulateur

Vous vous demandez peut-être : quelles nouvelles depuis que j'ai fait mes premiers essais en Formule 1 avec Haas et validé ma Super Licence ? Eh bien, je vais participer au programme de l'écurie américaine sur le simulateur cette saison, programme que je vais partager avec l'essayeur Pietro Fittipaldi. J'ai l'avantage d'avoir une certaine expérience dans ce domaine, ayant roulé sur les simulateurs Renault, McLaren, Ferrari et Dallara.

Deux pilotes, ce n'est pas de trop ; chez Ferrari, ils en ont quatre, et pour cause ! Avec un seul pilote, c'est trop facile de s'habituer à un problème et de ne finalement plus le voir. C'est bien d'avoir un autre point de vue pour remettre la balle au centre. J'ai donc passé quelques jours aux essais de Formule 1 à Barcelone pour faire connaissance avec la nouvelle Haas, voir toute l'équipe et assister aux réunions techniques.

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La Super Licence me donne une certaine valeur, d'autant que Haas n'a pas encore de pilote de réserve, mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs. La priorité est de continuer à prouver à Gene Haas et à Günther Steiner que je suis rapide, et la meilleure façon de le faire est de remporter le titre de Formule 2. Bien sûr, je ferai tout pour y parvenir !

A+

Louis

Louis Deletraz, Carlin

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