Markelov et Fuoco triomphent, les favoris au tapis !
Toujours animée en Principauté, la Formule 2 nous a réservé son lot de surprises à Monaco, avec notamment une Course Principale au dénouement invraisemblable.
Alexander Albon a continué d’impressionner avec une troisième pole position consécutive, une prestation particulièrement rare dans l’Histoire de la GP2/F2 puisque seuls Nelson Piquet Jr, Stoffel Vandoorne, Pierre Gasly et Charles Leclerc y sont parvenus. Nyck de Vries, qui se trouvait dans le groupe B, a échoué à dix millièmes de l'Anglo-Thaïlandais, alors que l'on retrouvait Artem Markelov derrière eux.
Les qualifications se sont avérées coûteuses dans tous les sens du terme pour l’écurie Carlin, dont les deux pilotes sont partis à la faute. Lando Norris est parti en travers à la sortie de la Piscine, entrant suffisamment en contact avec le rail pour endommager son aileron avant et sa colonne de direction (voir photo dans le diaporama en bas de cet article) ; Sérgio Sette Câmara, quant à lui, a abordé Sainte-Dévote avec bien trop de vitesse et a percuté le mur extérieur, se blessant à la main au passage. Son week-end s’arrêtait là alors qu'il était quatrième sur la grille, et la série noire continuait.
Les favoris au tapis, Markelov en profite
Albon et De Vries, qui était en première ligne à ses côtés, ont conservé la tête de la course au départ et se sont aisément maintenus à l’avant du peloton jusqu’au 14e tour des 42 tours. Alors que la voiture de sécurité était en piste, De Vries s’est porté à la hauteur d’Albon à la sortie de La Rascasse pour rentrer au stand ; Albon a pris la décision très tardive d’en faire de même, et l’accrochage était inévitable. Tous deux ont été contraints à l’abandon, et le pilote DAMS a écopé de cinq places de pénalité sur la grille du samedi.
Dans l’absolu, la course a été catastrophique pour les jeunes espoirs britanniques. Albon n’est pas le seul à avoir connu un triste sort ! George Russell se souviendra du meeting de Monaco comme d’un week-end à oublier. Le moteur du Champion GP3 a cassé au début des essais libres, si bien qu’il a découvert le tracé de la Principauté… lors des 15 minutes de qualifications, où il s’est qualifié en fond de grille. Russell a ensuite tiré droit dans le mur à la Rascasse en début de course, bien trop ambitieux lorsqu’il a plongé pour faire l’intérieur à Nirei Fukuzumi.
Lando Norris, quant à lui, ne s’est pas fait remarquer en bien dans sa lutte avec Ralph Boschung. Un premier contact a eu lieu au Loews entre les deux monoplaces, avant que Norris ne commette une erreur avec une manœuvre bien trop ambitieuse à Antony Noghès, où il a expédié Boschung dans le mur, ce dernier étant contraint à l’abandon. Le pilote de réserve McLaren a écopé d’un drive through, ce qui ne l’a étonnamment pas empêché de finir sixième en prenant le départ du fond de grille.
Alors que les quatre leaders du championnat étaient ainsi impliqués dans des incidents, le cinquième ayant déclaré forfait, ce sont donc les outsiders qui menaient la danse – voire des pilotes très peu habitués aux avant-postes. La bataille pour la victoire a opposé Artem Markelov à Sean Gelael, les deux pilotes les plus expérimentés du plateau !
Gelael, qui n'était que 13e sur la grille mais a gagné six places au premier tour, était en tête du groupe de pilotes sur la stratégie supertendre/tendre, alors que Markelov avait adopté une tactique tendre/supertendre, retardant son arrêt au stand au 35e passage.
Dans l'absolu, Gelael n'aurait pas dû être en mesure de jouer la victoire, puisqu'il était à 36 secondes de Markelov après son changement de pneus, mais la neutralisation provoquée par l'accrochage Norris/Boschung lui a permis de revenir à 18 secondes. Markelov s'est toutefois attelé à creuser l'écart, lentement mais sûrement, gagnant une demi-seconde au tour sur son rival. Avec 27,5 secondes d'avance au 34e passage, le pilote Russian Time a pu rentrer au stand sans crainte et a remporté sa deuxième victoire en Principauté, celle-ci pleinement méritée – après un succès fortuit en 2016.
Gelael s'est classé deuxième, décrochant un second podium pour sa 60e course dans la discipline, devant deux autres concurrents qui ont quelque peu bénéficié de l'intervention du Safety Car, Roberto Merhi et Louis Delétraz.
En revanche, Arjun Maini méritait peut-être mieux puisqu'il était le mieux placé derrière Markelov en début de course : le pilote de développement Haas a dû se contenter de la cinquième place, alors que Jack Aitken a fini septième sur la même stratégie, devancé par Lando Norris.
Antonio Fuoco a obtenu la huitième place, synonyme de pole position en Course Sprint, malgré une manœuvre ahurissante au départ de la course, où il a tassé Ghiotto dans le mur avant même le premier virage, son compatriote se retrouvant contraint à l'abandon. Ils étaient quatrième et cinquième sur la grille. Fuoco a écopé d'un drive through, mais comme Norris, a tiré son épingle du jeu pour remonter dans les points.
Fuoco assure en Course Sprint
En pole position pour la Course Sprint, Antonio Fuoco s'est avéré imperturbable malgré de nombreux incidents et de tout aussi nombreuses neutralisations de l'épreuve – à tel point que huit pilotes seulement sont passés sous le drapeau à damier dans le tour du leader !
Fuoco avait pourtant fort à faire pour résister à la pression de Lando Norris derrière lui – un poulain de Ferrari face au pilote de réserve McLaren pour la victoire – mais le leader du championnat n'a jamais trouvé l'ouverture, ne parvenant même pas à porter d'attaque.
En revanche, c'est une bataille acharnée qui a eu lieu pour la troisième place ! Artem Markelov a pris l'avantage sur Arjun Maini au 17e tour et était bien plus rapide qu'un Louis Delétraz en proie à des soucis techniques, avec un écran éteint sur son volant et des passages de vitesses récalcitrants. Le Suisse paraissait submergé sous les assauts du pilote RUSSIAN TIME mais est parvenu à conserver l'avantage tant bien que mal, bien que Markelov se soit porté à sa hauteur plusieurs fois et malgré un contact au dernier virage.
Fuoco et Norris ont cependant été pénalisés pour des infractions sous VSC, voyant 0,8 seconde et 1,1 seconde respectivement ajoutées à leur temps de course. Le pilote Carlin, qui avait franchi le drapeau à damier avec neuf dixièmes d'avance sur Delétraz, lui a cédé la deuxième place sur tapis vert.
Maini, quant à lui, a même perdu la cinquième position sur le fil face à Merhi, accusant l'Ibère de l'avoir doublé sous Safety Car. À raison : le vétéran espagnol a été pénalisé de cinq secondes, rétrogradant au septième rang derrière l'Indien et Maximilian Günther. Nicholas Latifi quant à lui, a profité des fréquents accidents pour marquer le dernier point disponible.
Les incidents ont été nombreux, en effet. Jack Aitken a été victime de la défaillance d'un capteur lié à l'accélérateur dès le tour de formation et a été contraint à l'abandon ; Nyck de Vries et Tadasuke Makino ont calé au départ, le Japonais alors percuté par Luca Ghiotto ; Sean Gelael, quant à lui, a décollé sur le deuxième vibreur à l'entrée de la Piscine et a violemment percuté le mur, heureusement indemne.
Le week-end cauchemar de George Russell s'est achevé par une nouvelle sortie de piste à la sortie de la Piscine, Ralph Boschung s'immobilisant quelques secondes plus tard, alors que la bataille entre Roy Nissany et Alexander Albon pour la neuvième place a pris fin dans un accrochage à haute vitesse au niveau de la chicane. Quant à Nirei Fukuzumi et Santino Ferrucci, ils ont raté leur freinage simultanément à La Rascasse, se retrouvant face au rail en fin de course. Tous auront l'occasion de se racheter en marge du Grand Prix de France, dans quatre semaines.
Monaco - Course Principale
Pilote | Équipe | Tours | Temps/Écart | |
---|---|---|---|---|
1 | Artem Markelov | RUSSIAN TIME | 42 | 1:02'03.286 |
2 | Sean Gelael | Prema Racing | 42 | 10.713 |
3 | Roberto Merhi | MP Motorsport | 42 | 15.489 |
4 | Louis Delétraz | Charouz Racing System | 42 | 19.236 |
5 | Arjun Maini | Trident | 42 | 20.135 |
6 | Lando Norris | Carlin | 42 | 20.637 |
7 | Jack Aitken | ART Grand Prix | 42 | 21.986 |
8 | Antonio Fuoco | Charouz Racing System | 42 | 23.855 |
Monaco - Course Sprint
Pilote | Équipe | Tours | Temps/Écart | |
---|---|---|---|---|
1 | Antonio Fuoco | Charouz Racing System | 30 | 48'44.373 |
2 | Louis Delétraz | Charouz Racing System | 30 | 2.069 |
3 | Lando Norris | Carlin | 30 | 1.172 |
4 | Artem Markelov | RUSSIAN TIME | 30 | 4.091 |
5 | Arjun Maini | Trident | 30 | 7.449 |
6 | Maximilian Günther | Arden International | 30 | 7.955 |
7 | Roberto Merhi | MP Motorsport | 30 | 6.099 |
8 | Nicholas Latifi | DAMS | 30 | 12.242 |
Classement général 2018
Pilote | Équipe | Points | |
---|---|---|---|
1 | Lando Norris | Carlin | 98 |
2 | Artem Markelov | RUSSIAN TIME | 71 |
3 | Alexander Albon | DAMS | 71 |
4 | George Russell | ART Grand Prix | 62 |
5 | Jack Aitken | ART Grand Prix | 49 |
6 | Nyck de Vries | Prema Racing | 46 |
7 | Sérgio Sette Câmara | Carlin | 46 |
8 | Antonio Fuoco | Charouz Racing System | 39 |
9 | Sean Gelael | Prema Racing | 29 |
10 | Nicholas Latifi | DAMS | 26 |
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