Mazepin lourdement pénalisé suite au crash à Sotchi
Nikita Mazepin a reçu une sévère pénalité après un accident qui a causé son hospitalisation et celle de Nobuharu Matsushita, au départ de la Course Sprint de F2 en Russie.
Nikita Mazepin s'élançait de la pole position à la faveur de la grille inversée, mais l'aspiration a fait son effet lors de la longue pleine charge qui précède le premier freinage, et Jack Aitken s'est porté à sa hauteur. Tous deux ont tiré tout droit ; Aitken est passé à la gauche des deux panneaux en polystyrène censés ralentir les pilotes sortis avant de revenir en piste, mais Mazepin a quant à lui suivi une trajectoire entre les panneaux, et les deux monoplaces se sont accrochées. L'impact a expédié Mazepin sur Nobuharu Matsushita, et tous deux se sont retrouvés dans le mur à haute vitesse dans le très rapide virage 3.
S'en sont suivis un drapeau rouge et une période d'attente forcément pénible un mois après l'accident qui a coûté la vie à Anthoine Hubert et grièvement blessé Juan Manuel Correa. De bonnes nouvelles ont fini par arriver : Mazepin et Matsushita sont a priori indemnes, même si le Japonais est resté hospitalisé la nuit dernière pour être examiné par précaution.
De son côté, le Russe a écopé d'une sévère sanction pour la prochaine manche, à Abu Dhabi, où il reculera de 15 positions sur la grille de départ de la Course Principale. Il a également reçu quatre points de pénalité sur sa licence. "Le pilote de la voiture #3 [Mazepin] a provoqué cet incident de par son total manque de précautions vis-à-vis de ses pairs, incident qui aurait pu être bien pire, d'où une pénalité d'un nombre inhabituel de places sur la grille et de points de pénalité", ont jugé les commissaires de course dans leur communiqué.
"Les commissaires ont déterminé que la voiture #3 était arrivée à l'entrée du virage 2 à une vitesse excessive et n'avait pas été en mesure de négocier le virage sur la piste. La voiture #3 a ensuite tassé la voiture #15 [Aitken] hors de la piste. Une fois les deux voitures sorties de la piste, la voiture #15 a correctement négocié les panneaux en polystyrène dans la zone de dégagement, comme demandé par les notes du directeur de course. La voiture #3 n'a pas suivi ce même parcours indiqué et a coupé le dégagement, ce qui a résulté en deux accrochages, le premier avec la voiture #15 et le second avec la voiture #2 [Matsushita]. En conséquence, la voiture #2 a abandonné et le drapeau rouge a été agité. La voiture #3 est jugée pleinement responsable de l'incident."
Il paraissait clair qu'Aitken n'était pas en tort, car il avait négocié la zone de dégagement comme indiqué par la direction de course et avait levé le pied en revenant sur la piste. En revanche, la formulation des notes envoyées aux concurrents peut laisser perplexe quant au cas de Mazepin : "Tout pilote qui ne parvient pas à négocier le virage 2 et qui passe complètement à gauche du premier vibreur orange avant la corde [du virage 3] doit revenir en piste en passant à gauche des panneaux blancs et en restant à gauche du vibreur orange dans le dégagement." Or, les images montrent que Mazepin n'est pas passé "complètement à gauche" mais sur le vibreur orange en entrée de virage ; était-il donc censé suivre les instructions comme Aitken ? La collision avec le pilote Campos demeurait en tout cas probablement évitable.
Cet incident n'a pas manqué d'animer la discussion sur les dégagements en asphalte, déjà source de débats suite au tragique accident survenu dans le Raidillon à Spa-Francorchamps ainsi qu'à la spectaculaire sortie de piste d'Alexander Peroni dans la Parabolique à Monza, en F3. Les pilotes de F2 ne se sont généralement pas exprimés à ce sujet, mais certains vétérans en ont profité pour critiquer la manière dont ces dégagements incitent à la prise de risque. Anthony Davidson, présent au commentaire lors de cette course, analysait à chaud : "Ce dégagement permet aux pilotes de conserver trop de vitesse. J'ai entendu Aitken mettre le pied au plancher en sortant au virage 2 !" D'autres, comme António Félix da Costa, se plaignent que les jeunes pilotes prennent les courses "comme un jeu vidéo" et demandent le retour des bacs à gravier.
Les dégagements en asphalte n'ont pas été remis en question par la FIA ces dernières semaines, ayant fait leur apparition sur les circuits pour des raisons de sécurité puisqu'ils permettent théoriquement dans la majorité des cas un meilleur ralentissement d'une voiture en perdition. Michael Masi, directeur de course de la F1, a toutefois fait savoir que toutes les solutions étaient à l'étude.
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