Interview

Portrait - Pierre Gasly, champion 2013 d'Eurocup FR2.0 (1/3)

Pierre Gasly

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Pierre Gasly, Scuderia Toro Rosso
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Alexander Rossi, Racing Engineering, Raffaele Marciello, Trident, Stoffel Vandoorne, ART Grand Prix, Pierre Gasly, DAMS & Arthur Pic, Campos Racing
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Membre du Red Bull Junior Team, Pierre Gasly est parmi les Français les plus prometteurs de sa génération, et on peut légitimement s'attendre à le voir en Formule 1 d'ici quelques années. Dans ce premier volet de notre interview avec lui, Gasly évoque son enfance, ses premières années en sport automobile, et sa vie de jeune homme de dix-neuf ans.

Motorsport.com : Pierre, vous venez de Rouen. Avec la proximité de Rouen-les-Essarts, est-on prédestiné au sport automobile quand on vient de là?

Pierre Gasly : C’est sûr qu’il y a quand même une histoire autour du sport automobile à Rouen, avec les Essarts. C’était un des plus beaux circuits quand les pilotes pouvaient toujours rouler dessus. Forcément, mes parents connaissent très bien les Essarts. Ce n’est pas forcément pour ça qu’ils ont commencé dans ce milieu-là, mais mon grand-père a fait du kart, mon père aussi ; j’ai quatre frères dont trois qui ont fait du kart. J’étais en train de les soutenir dans la poussette quand je suis né. J’ai peut-être respiré trop de gaz d’échappement! J’ai tout de suite vu, forcément j’ai voulu essayer, et quand j’ai essayé, ça m’a tout de suite plu, donc j’ai voulu faire de la compétition.

Avez-vous d’autres passe-temps en-dehors du sport automobile?

Je suis assez sportif. J’aime tous les sports. J’ai commencé avec le football à la base, j’ai joué au football pendant six ans. Après, j’ai dû faire un choix, je me suis focalisé sur le sport auto. Mais dès que je peux, je joue au tennis, au golf, au badminton, au squash… Je suis très sport! La plupart du temps, je fais du sport, et après, j’ai aussi dix-neuf ans, je suis comme un adolescent normal : je vois mes amis, on passe du temps ensemble, on rigole, comme les choses que l’on fait à dix-neuf ans. Je joue aux jeux vidéos, les choses comme ça.

Le fait que vous aimez beaucoup de sports vous permet-il d’avoir un entraînement physique plus varié?

Oui, j’aime bien aussi varier. On a la chance dans notre sport que ce n’est pas comme sur un 100m sprint où on ne doit être performant qu’en courant. Nous, on a plusieurs méthodes pour s’entraîner : si on fait du vélo, si on fait de la course à pied, si on fait de la piscine, il y a plein de choses qui sont bénéfiques à chaque fois. J’essaie de varier. Je ne sais pas si c’est plus ludique, mais je préfère faire des choses différentes et ne pas faire la même chose tous les jours.

Vous avez commencé la monoplace en F4 française en 2011. Est-ce un avantage de commencer dans un environnement francophone?

On a commencé ça, j’avais le soutien de la fédération et c’étaient eux qui géraient ma carrière à ce moment-là. C’était l’étape normale, comme ce qu’avaient fait Jean-Éric [Vergne], Charles Pic, Arthur Pic, tous ces pilotes. J’ai commencé, je connaissais bien le milieu parce que je faisais mes cours là-bas à cette époque. Ça a été une bonne expérience, Stoffel est passé par là aussi ; il faut croire que c’est une bonne école.

Était-ce un défi, ensuite, de passer en Formule Renault 2.0 avec R-Ace pour 2012?

Oui. En Eurocup, on savait que le niveau était assez élevé, donc c’est sûr que ça n’a pas été facile. Mais on fait un très bon début de saison, on fait troisième aux premières qualifications de la saison, on ne s’attendait pas à être aussi bien. Je fais la pole à Spa au deuxième weekend de la saison.

Au final, ça marchait très, très bien. On a eu des moments difficiles parce qu’on n’a pas vraiment eu les résultats qui reflétaient la performance qu’on avait, c’est toujours un peu frustrant, mais je pense que ça a été une bonne année pour me construire un bon mental pour l’avenir.

Pour 2013, vous êtes passé chez Tech 1 Racing. Pouvez-vous nous parler de la bataille pour le titre que vous avez remportée face à Oliver Rowland?

C’est sûr qu’il m’a donné du fil à retordre toute la saison. Je n’ai rien lâché de la première course à la dernière course avec lui, ça a toujours été très serré. On était toujours les deux aux avant-postes, c’était toujours un peu la bagarre. À cette époque-là, en plus, à chaque fois qu’on était en piste ensemble, c’était un peu chaud. Il me sort à Moscou quand j’étais en tête. Ensuite, au Red Bull Ring, on se retrouve tous les deux, ça a touché au moins quatre ou cinq fois pendant la course, les ailerons avant, les roues… C’était vraiment musclé pendant toute la saison.

Et forcément, quand le titre se joue à la dernière course, la sensation est encore plus forte. On sait qu’on n’a plus le droit à l’erreur, c’est ce jour-là qu’il faut être à 200%. C’est juste un peu dommage que ça se soit fini comme ça, qu’il me sorte à la dernière course, parce qu’au final on aurait pu finir 1er et 2e, ça aurait été plus beau de cette manière-là.

En termes d’expérience, j’ai beaucoup appris cette année-là parce qu’il a fallu gérer un championnat sur le long terme, des fois prendre des risques aux bons moments, savoir attendre à d’autres, donc ça a été une très bonne expérience.

Vous aviez une relation très forte avec votre ingénieur. En quoi était-ce différent des autres ingénieurs, et que cela apportait-il?

Tout de suite, on a eu une confiance qui s’est installée. Il avait énormément confiance en moi et j’avais énormément confiance en lui. Je l’avais beaucoup au téléphone, et je savais qu’il travaillait beaucoup pour qu’on passe une bonne saison. C’était surtout basé sur la confiance. Dès que je revenais d’une séance, je lui disais mes ressentis sur la voiture, et je savais très bien que dans tous les cas, il allait prendre les bonnes décisions pour nous mettre devant.

Des fois, certes, ça arrivait que ce ne soit pas optimum, mais je savais que dans tous les cas, je pouvais lui faire entièrement confiance sur les décisions qu’il prenait. Il a vraiment bien su gérer le championnat à des moments en se disant que ça ne servait à rien de prendre le risque d’essayer quelque chose s’il y avait plus de probabilités que ça aille dans le mauvais sens. Je pense qu’on a fait un bon duo, et ça a été très important pour moi tout au long de la saison.

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