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Pourquoi la F2 prépare vraiment les pilotes à la F1

La saison 2019 de Formule 2 va commencer ce week-end à Bahreïn, avec 20 pilotes prêts à en découdre pour atteindre la catégorie reine du sport automobile.

Alexander Albon, DAMS, devant Nyck De Vries, PREMA Racing et le reste du peloton au départ

Alexander Albon, DAMS, devant Nyck De Vries, PREMA Racing et le reste du peloton au départ

Zak Mauger / Motorsport Images

Lewis Hamilton, Nico Hülkenberg et Romain Grosjean, ou plus récemment Pierre Gasly, Charles Leclerc et George Russell : tous ont été sacrés dans l'antichambre de la Formule 1, qu'elle s'appelle GP2 ou Formule 2, et ont rejoint l'élite l'année suivante.

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Mais qu'est-ce qui a toujours fait de la GP2/F2 l'ultime étape plébiscitée vers la F1 ? Comme en témoignent de nombreux acteurs du paddock auprès du site officiel de la F1, ce sont d'abord ses caractéristiques : un moteur turbo développant 620 ch, une vitesse de pointe de 335 km/h, un fort appui aérodynamique et pas de direction assistée.

"C'est parfait", commente Trevor Carlin, fondateur de l'écurie éponyme. "Piloter une F2 est plus dur que piloter une Formule 1, car c'est une grosse voiture, lourde. Elle est très puissante. Le moteur a beaucoup de couple en raison du turbo. Il y a beaucoup d'appui à haute vitesse, mais il n'y a pas de direction assistée, ni de freins dernier cri. En fin de compte, c'est une voiture à 250'000€, pas à 250 millions d'euros. C'est ça qu'il faut retenir."

"Lando [Norris] dit que piloter la F1 est comme piloter une limousine : la direction est superbe, les freins sont superbes, l'accélérateur – tout est sur mesure, et ça fonctionne à merveille. Donc piloter une F2 ou la vieille GP2 à la limite est vraiment difficile. Les pilotes se disent 'oh wow'. Et en F1, bien sûr, il y a des tonnes d'adhérence. Le niveau de performance est exceptionnel. Je dirais donc que la F2 et l'IndyCar sont les deux voitures de course les plus dures à piloter au monde."

Lando Norris, Carlin

Lando Norris en 2018

Le format du week-end met également les concurrents à rude épreuve. Les tests de pré-saison sont restreints à six jours ; puis lors de chaque week-end, il faut se contenter de 45 minutes d'essais libres avant d'aborder les qualifications et les deux courses. Cela n'a rien d'évident pour ceux qui découvrent le circuit, mais ce sont notamment ces conditions ardues qui permettent aux plus talentueux de surclasser leurs rivaux.

"On ne peut pas faire tout ce qu'on veut et gagner des courses automatiquement", souligne René Rosin, directeur de l'équipe Prema Racing. "Il faut une certaine méthode et pouvoir gérer la pression. C'est fondamental. Il y a moins de pression en Formule 4, un peu plus en Formule 3 et quand on arrive en Formule 2, il faut la gérer. Le temps de piste est très limité et il faut en tirer le maximum."

L'un des facteurs cruciaux depuis l'arrivée de Pirelli comme manufacturier de pneus en Formule 1 ainsi qu'en GP2 et GP3 est la gestion de ces gommes à dégradation rapide. Un aspect particulièrement difficile à maîtriser, si bien que de 2012 à 2014, les Champions Davide Valsecchi, Fabio Leimer et Jolyon Palmer l'ont emporté alors qu'ils effectuaient leur quatrième campagne dans la discipline. Certains sont finalement parvenus à tordre le cou au règne des vétérans : Charles Leclerc et George Russell ont été sacrés en tant que rookies, ces deux dernières années.

"Je venais de la Formule Renault 3.5 où l'on pouvait attaquer à outrance pendant toute la course, alors qu'en Formule 1 la philosophie est un peu différente", analyse Pierre Gasly, arrivé en GP2 fin 2014 et titré en 2016, pour qui la gestion des pneus n'a pas été facile à apprivoiser. "C'est donc un très bon entraînement de piloter la Formule 2, car elle permet de s'y préparer. Au final, le pilotage est le même, il faut être le plus rapide si l'on veut être considéré digne de courir en F1."

Pierre Gasly, PREMA Racing

Pierre Gasly en 2016

"La gestion des pneus est cruciale", confirme Charles Leclerc. "C'est sûrement encore plus difficile en Formule 2 qu'en Formule 1. C'est toujours à la limite pour finir la Course Sprint avec le même train de pneus, et la Course Principale avec un seul arrêt au stand est aussi vraiment dure, avec les deux composés."

Le DRS, quant à lui, est présent depuis 2015 pour faire le lien avec la Formule 1 malgré des dépassements déjà nombreux auparavant en GP2. N'oublions pas non plus que la Formule 2 est la seule formule de promotion à proposer des arrêts au stand obligatoires depuis la disparition de la Formule V8 3.5, en l'occurrence en Course Principale lorsque les concurrents doivent chausser chacun des deux composés pneumatiques. "C'est une très bonne expérience à avoir avant d'arriver en Formule 1", juge Leclerc.

Et pour le nouveau pilote Ferrari, devoir gérer les attentes des journalistes s'est avéré très important. "Le côté médiatique des choses aide. Bien sûr, quand on arrive en Formule 1, c'est à un autre niveau, mais heureusement pour moi, les choses se passaient bien [en 2017] donc il y avait beaucoup de médias et cela m'a aussi préparé", conclut-il.

Charles Leclerc, Ferrari discute avec les médias

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