Makino, la surprise du chef !
De façon générale, la Formule 2 réserve toujours son lot de surprises, mais bien malin qui aurait pu prédire le triomphe de Tadasuke Makino en Course Principale !
Tadasuke Makino, RUSSIAN TIME
FIA Formula 2
En effet, rien ne présageait d'un tel résultat. Tadasuke Makino n'avait pas remporté la moindre victoire depuis la saison 2015 de F4 Japon, et 2018 n'est que sa seconde campagne sur le Vieux Continent, après une 15e place en F3 Europe l'an passé – saison lors de laquelle il avait manqué trois courses à cause d'un poignet cassé, mais aussi les essais de pré-saison. En Formule 2, le top 5 lui a échappé lors des 18 premières manches de la saison.
À Monza, lors d'essais libres sur une piste séchante, Makino a pris la quatrième place à huit dixièmes de Sérgio Sette Câmara et de son coéquipier Artem Markelov, bien que ce dernier soit parti à la faute. Pendant ce temps, Nyck de Vries était dans l'incapacité de boucler le moindre tour chronométré à cause de la défaillance d'un capteur de l'accélérateur.
En qualifications, c'est le rookie tricolore Dorian Boccolacci qui a été frappé par des problèmes techniques tandis que Makino retrouvait une position plus conforme à ses habitudes, 14e, puisqu'il ne s'est jamais qualifié dans le top 6. Pendant ce temps, George Russell signait sa quatrième pole position en six meetings devant Sérgio Sette Câmara, Alexander Albon et Artem Markelov, alors que Lando Norris n'était qu'un décevant septième et que Nyck de Vries échouait au 11e rang.
La stratégie fait le jeu de Makino
Pour cette Course Principale, avec des composés relativement éloignés l'un de l'autre à disposition, quasiment tous les concurrents ont fait le même choix : un premier relais en gommes supertendres avant de chausser les mediums. Seuls trois pilotes ont fait le pari inverse : Tadasuke Makino, Ralph Boschung et Dorian Boccolacci.
Cela allait s'avérer crucial, car les pneus à bandes rouges ont connu une dégradation drastique et complètement inattendue. C'est bien simple : en début de course, tandis que Makino enchaînait les chronos en 1'37, ceux du leader Albon ont chuté en 1'42 en l'espace de cinq tours ! C'est donc logiquement que le Japonais a doublé ses rivaux avec une facilité déconcertante pour s'emparer de la première place dès le cinquième passage.
Par la suite, s'il n'était pas forcément le plus rapide en piste, Makino a parfaitement profité du champ libre qu'il avait en tête de la course pour engranger des temps au tour extrêmement réguliers, avec 18 boucles consécutives entre 1'36"4 et 1'36"9. Le pilote Russian Time a ainsi profité des batailles acharnées de ses rivaux dans le peloton pour maintenir son avance sur son principal rival, à savoir son coéquipier Artem Markelov, au-delà de 40 secondes jusqu'à la fin de son relais. Largement suffisant pour reprendre la piste en tête lorsqu'il a chaussé les fragiles supertendres à seulement trois tours du drapeau à damier, et remporter l'une des victoires les plus étonnantes de l'Histoire de la discipline.
Auparavant, la course avait mal tourné pour les hommes de la première ligne. Sérgio Sette Câmara a dû prendre le départ de la voie des stands à cause d'une "incompréhension" avec son équipe, tandis que le poleman George Russell a manqué son envol et s'est vu débordé par Artem Markelov et Alexander Albon.
Le Thaïlandais a lancé une première attaque par l'extérieur dans le premier Lesmo avant de prendre l'avantage au premier virage... ce qui n'a toutefois pas duré longtemps, Markelov récupérant son bien au tour suivant. Albon s'est ensuite fait doubler par Russell dans les stands, et le leader du championnat est même parvenu à surpasser Markelov pendant un bref instant avant de perdre l'avantage sur ses deux rivaux, qui complétaient le podium aux côtés de Makino.
C'est finalement à Lando Norris que Russell a eu affaire, le pilote de réserve McLaren lançant un premier assaut infructueux par l'extérieur dans la Curva Grande avant de tenter sa chance par l'intérieur au même endroit, cette fois avec succès. Russell a cependant finalement remporté la superbe bataille l'opposant à son rival pour le titre et a obtenu la quatrième place, Norris étant même dépassé sur le fil par Nicholas Latifi.
Sérgio Sette Câmara a réalisé une superbe remontée avec le meilleur tour en course à la clé et s'est classé septième devant Antonio Fuoco, qui a toutefois été disqualifié en raison d'une cartographie d'embrayage non conforme. Ralph Boschung, qui a bénéficié de la stratégie mediums/supertendres comme Makino, a hérité de la huitième place et de la pole position de la Course Sprint, alors que Nyck de Vries et Luca Ghiotto complétaient le top 10.
Treizième après son arrêt, Dorian Boccolacci pouvait peut-être espérer grappiller quelques points mais a été trahi par la mécanique, alors que Jack Aitken pouvait nourrir des regrets, ayant tourné à moins d'une demi-seconde du futur meilleur tour en course dès le neuvième des 30 passages avant de souffrir d'une jante endommagée.
Russell assure et creuse l'écart
George Russell avait déjà pris un peu d'avance sur Lando Norris au championnat avec la pole position et la quatrième place le samedi ; il a continué sur cette lancée en remportant la Course Sprint avec la manière.
Le poleman Ralph Boschung a complètement manqué son envol et c'est Nicholas Latifi qui s'est emparé de la première place au départ, alors qu'il était quatrième sur la grille, devant Russell, qui était initialement cinquième. Le pilote DAMS n'avait clairement pas le rythme de ses rivaux mais ne s'est pas laissé facilement dépasser pour autant : Russell a tenté une première manœuvre dans la Variante del Rettifilo mais a bloqué ses roues et a décollé sur le vibreur.
Artem Markelov en a profité pour doubler Russell, et c'est lui qui a trouvé l'ouverture sur un Latifi qui a ensuite été dépassé par Russell et Sette Câmara en l'espace de quelques tours. Le réserviste Mercedes n'a finalement pas eu besoin de mettre la pression sur le pilote de développement Renault, qui a tiré tout droit au premier virage, permettant à Russell de prendre l'avantage dans la Curva Grande. Le pilote ART s'est ensuite maintenu devant le Russe jusqu'au drapeau à damier.
Troisième sur la grille, Lando Norris a également pris un départ décevant mais a doublé la Campos de Luca Ghiotto et a profité d'un problème de boîte de vitesses pour Alexander Albon, qui a été contraint à l'abandon. Norris s'est donc classé cinquième, juste derrière la DAMS de Latifi, qu'il n'est pas arrivé à doubler.
Ghiotto a pris la sixième place devant Dorian Boccolacci et Jack Aitken, auteurs de superbes remontées. En revanche, le poleman Ralph Boschung a bu le calice jusqu'à la lie, provoquant un accrochage avec Sean Gelael qui lui vaut cinq places de pénalité sur la grille de départ à Sotchi.
À deux meetings soit quatre courses du terme de la saison, George Russell prend donc 22 points d'avance sur Lando Norris, avec six pilotes mathématiquement en lice pour le titre. Rien n'est joué !
Monza - Qualifications
Monza - Course Principale
Monza - Course Sprint
Classement général 2018
Pilotes | Équipe | Points | |
---|---|---|---|
1 | George Russell | ART Grand Prix | 219 |
2 | Lando Norris | Carlin | 197 |
3 | Alexander Albon | DAMS | 176 |
4 | Artem Markelov | RUSSIAN TIME | 160 |
5 | Nyck de Vries | Prema Racing | 155 |
6 | Sérgio Sette Câmara | Carlin | 142 |
7 | Antonio Fuoco | Charouz Racing System | 112 |
8 | Luca Ghiotto | Campos Racing | 94 |
9 | Nicholas Latifi | Charouz Racing System | 73 |
10 | Jack Aitken | ART Grand Prix | 62 |
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