La mission de Victor Martins chez Alpine : le titre de F3

Victor Martins en est bien conscient, le titre de FIA F3 est la seule option pour lui en 2022.

Victor Martins, MP Motorsport

S'il y a un favori pour la saison 2022 de FIA F3, c'est bien Victor Martins. Le Champion 2020 de Formule Renault Eurocup était l'an passé le meilleur rookie dans l'antichambre de la F2 et est le pilote le mieux placé en 2021 à rempiler dans la discipline pour la campagne à venir. Après avoir signé la meilleure saison de l'écurie MP Motorsport en FIA F3 l'an passé, Martins a rejoint ART Grand Prix, avec qui il avait remporté la Formule Renault Eurocup de manière dominatrice. Forcément, il n'y a qu'un objectif possible, et Alpine le lui a déjà signifié.

"Oui, c'est clair", répond le protégé de l'écurie tricolore lorsqu'il lui est demandé si celle-ci lui a fixé le titre comme objectif. "Parce que j'ai montré une année très solide en 2021, avec MP qui n'était pas forcément la meilleure équipe ou [l'une des] deux ou trois meilleures équipes du plateau. Avec Caio [Collet], on a très bien réussi à les emmener aux avant-postes, et maintenant, [Alpine] sait qu'ART a gagné pendant plusieurs années, je pense qu'ils ont conscience de mon potentiel. Ils savent que ça doit gagner, c'est la seule chose que je dois faire pour poursuivre après mes chances d'aller en F1, ou d'aller en F2 avant. C'est très clair. Même moi, je me donne comme objectif d'être champion."

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Martins ne manquera toutefois pas de concurrence, avec notamment des redoublants dont il se méfie, à l'image de Jak Crawford, 13e l'an passé alors qu'il faisait le saut depuis la F4. "C'est sûr que ça va être compliqué", admet le Français de 20 ans. "Prema a montré en 2021 être bon partout. Je pense notamment que pour [Jak] Crawford, en ayant fait une très bonne année chez Hitech, être chez Prema va être encore un plus. Je pense que lui, ça va être du costaud."

"Après, je me dis que je ne peux être que meilleur en étant chez ART : c'est une équipe que je connais très bien, avec qui j'ai gagné en Formule Renault, la collaboration était au top. Et ils ont fait des résultats l'année dernière, avec [Frederik] Vesti. Je ne vois pas de raison qu'on ne puisse pas être vraiment aux avant-postes, et se battre pour le titre, mais c'est sûr que ça va être compliqué de battre Prema : ça fait bien maintenant trois ou quatre ans que personne n'arrive à les battre. C'est l'objectif, de casser l'élan qu'ils ont depuis plusieurs années."

"Après, il va falloir rester lucide, vraiment travailler sur soi, ne pas regarder forcément les autres. C'est sûr que je suis prétendant au titre, je suis l'un des favoris, mais encore une fois je vais essayer de prendre [les choses] comme je l'ai fait en 2021 : ne pas forcément me mettre de pression."

Le vainqueur Victor Martins, MP Motorsport

Martins s'est imposé à Zandvoort l'an passé

La donne sera en tout cas différente avec des meetings de deux courses, contrairement à l'expérience des trois épreuves par rendez-vous en 2021. S'il déplore un temps de piste moindre, Martins estime que "cela va donner plus de points aux pilotes qui méritent d'être aux avant-postes au championnat", puisqu'il y aura moins de grilles inversées. Le pilote ART est toutefois conscient de devoir faire mieux lors de la course principale : l'an passé, il n'y a obtenu que 36% de ses points, le taux le plus faible du top 6, bien qu'il se soit qualifié dans le top 3 quatre fois sur sept.

Et si les résultats sont au rendez-vous, Martins aura-t-il l'opportunité de faire ses premiers essais au volant d'une Formule 1 ? "Je n'y pense pas forcément, je le mets un petit peu dans un coin de ma tête. J'y pense le soir, quand je dors", sourit l'intéressé, "mais quand je suis au travail, ou sur les week-ends de course, je n'y pense pas, il faut quand même que je reste concentré sur ma saison. Je me dis que les pilotes au-dessus de moi, quand ils étaient en F3 dans la Renault Sport Academy, ou en F2, ils ont eu l'opportunité de faire des roulages en F1. Avec les ambitions que j'ai avec ART, il n'y a pas de raison que je ne puisse pas essayer la voiture en fin d'année."

Quant à savoir si Martins aura un avenir chez Alpine F1, cela peut paraître compliqué dans un contexte où Esteban Ocon est déjà sous contrat jusqu'à fin 2024, Fernando Alonso a l'intention de rester au-delà de 2022, et le réserviste Oscar Piastri – jadis rival de Martins en Formule Renault – attend patiemment sa chance après avoir remporté coup sur coup l'Eurocup, la FIA F3 et la F2. Ainsi, le jeune Francilien n'exclut pas de s'intéresser à d'autres écuries voire d'autres championnats s'il ne trouve pas sa place chez Alpine F1 – notamment le WEC, où la marque est également présente.

"Je reste d'avis que si l'on montre ce que l'on a montré sur la piste… Oscar l'aura, sa place en F1", affirme Martins. "Il ne l'aura peut-être pas avec Alpine, je ne sais pas, mais il l'aura. Après, c'est sûr que son objectif était avec Alpine, comme moi ça l'est : si j'ai une opportunité un jour en F1, j'aimerais que ce soit avec Alpine."

"Après, ça peut aussi ouvrir des portes avec les nouvelles catégories qui se font en Endurance, ainsi qu'en IndyCar, en Formule E. Et il y a d'autres équipes en F1. Quand le premier objectif d'un jeune pilote est la F1, il s'agit d'y arriver. L'équipe, c'est la deuxième question. Je suis dans l'académie, ce n'est pas non plus pour aller chez Ferrari !"

"Je dois faire cette année ; si tout se passe bien, je dois faire encore la F2. C'est quand même encore dans deux ou trois ans. Ça peut bouger d'ici là. Mais si je montre ce que je dois montrer, si les résultats sont là, il n'y a pas de raison que je n'aie pas ma place un jour."

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