Interview

Alejandro Agag - Dans les coulisses du pouvoir (1/2)

Sam Smith pénètre dans les coulisses du pouvoir en compagnie d’Alejandro Agag, promoteur de la Formule E, premier championnat réservé aux voitures électriques. Voici la première partie de ce reportage.

Alejandro Agag, CEO de la Formule E

Photo de: James Holland

Alejandro Agag, PDG de la Formule E
Alejandro Agag, PDG, Formula E
Alejandro Agag, PDG, Formula E
Alejandro Agag, CEO de la Formule E
Le Prince Albert II et Alejandro Agag, CEO de la Formula E
Karun Chandhok, Mahindra Racing
Nicolas Prost, e.dams-Renault
Salvador Duran, Amlin Aguri et Lucas di Grassi, Audi Sport Team ABT
Jean Todt, Président de la FIA
Bernie Ecclestone
Vitantonio Liuzzi, Trulli
Vitantonio Liuzzi, Trulli
Sam Bird, DS Virgin Racing Formula E Team
Sam Bird, DS Virgin Racing Formula E Team
Daniel Abt, ABT Schaeffler Audi Sport

Alejandro Agag, grand patron de la Formule E, est un leader né. Il aime organiser et diriger. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil aux photographies étalées sur son bureau. On y voit Agag en discussions avec des politiciens tels que Bill Clinton, Tony Blair et George Bush, du temps où l’Espagnol était lui même un homme politique.

Au cours des trois dernières années, Agag a réussi son pari, et celui de la FIA, d'organiser le premier championnat réservé à des véhicules à propulsion entièrement électrique. Agag a dû user de son expérience de politicien pour arriver à manœuvrer en eaux troubles, car tout ne fut pas facile.

Pour la deuxième saison du championnat de Formule E, qui commencera bientôt à Pékin en Chine, Agag désire accroître l’implication des fans, essentielle dans sa stratégie de consolidation savamment structurée. Le championnat a connu une première année réussie et a commencé à capter l’imagination d’une nouvelle génération, celle des réseaux sociaux et des multiplateformes.

Lors d’une interview exclusive accordée à Motorsport.com, Agag a révélé que la seconde saison de son championnat allait être cruciale afin de percer encore plus profondément le marché des jeunes consommateurs.

Nous comptons vivre une bonne saison de consolidation de notre championnat”, déclare Agag. “Nous voulons augmenter le nombre de fans, surtout du côté numérique. Nous avons déjà commencé ce travail et possédons une base solide. Le but est de continuer à grandir et, en termes pratiques, d’attirer plus de manufacturiers et d’accroître nos audiences. Nous venons déjà de signer des accords avec plusieurs diffuseurs (RTL, RAI, BT Sport, ITV, etc.)”

Ce qui est intéressant dans notre série, c'est que les jeunes et les familles peuvent découvrir notre spectacle dans les grandes villes du monde. Nous devons continuer dans cette direction et rendre notre sport encore plus accessible sur une multitude de plateformes médiatiques. Nous avons dévoilé plusieurs nouveautés, dont le FanBoost en course où les fans pourront agir sur le déroulement de l’épreuve. C’est très excitant de vivre cela”.

Ses relations avec la FIA

La FIA est essentiellement le père et la mère du championnat de Formule E. Son président, Jean Todt, s’est personnellement impliqué dans sa création et a assisté aux quatre première manches de la saison 1. Todt conserve un regard paternel sur cette série qui est née d’une discussion tenue dans les corridors de la FIA, Place de la Concorde à Paris, en 2008.

La FIA a été un acteur majeur dans la naissance et le développement du championnat”, confie Agag. “Nous sommes très proches l’un de l’autre et sommes très liés. C’est un partenariat symbiotique.

"Si nous, Formula E Holdings, effectuons du bon travail et présentons un bon produit, alors tout va bien. Évidemment, surviennent parfois des différences d’opinion, c’est tout à fait normal. Nous en discutons et notre groupe de travail cherche alors à les résoudre. Nous pouvons compter sur les gens de grand talent à la FIA et au FEH, et c’est très positif”.

Agag est convaincu que sa relation étroite avec la FIA est essentielle afin de conserver l’ADN de cette série et pour éviter que les coûts ne deviennent astronomiques.

Côté technique, nous sommes sur la corde raide, et les deux parties doivent être conciliantes. Nous voulons nous assurer que les coûts n’explosent pas, et nous n’hésitons pas à intervenir. C’est la FIA qui gère tout l’aspect technique. Elle reste en contact étroit avec les manufacturiers et les équipementiers”, continue Agag.

"Pour les deux, trois, quatre et cinq prochaines années, notre championnat et notre business reposeront encore sur la haute technologie. Nous comptons donc sur une excellente relation [avec la FIA] et travaillons ensemble."

Alors que le plan de développement à long terme prend forme, Agag semble être parfaitement à l'aise avec la question cruciale du design des batteries et leur approvisionnement.

Les saisons 2, 3 et 4 sont assez clairement définies en ce qui concerne les batteries. Par contre, la saison 5 aura une grande influence sur le design des voitures, car c’est à ce moment-là qu’on décidera si les bolides seront équipés de quatre moteurs, un par roues, et si chaque pilote ne disposera que d’une voiture et non de deux”, explique Agag.

"Ce sera pratiquement techniquement impossible de le faire avant la saison 5, mais on verra. C’est pour cette raison que nous avons ces discussions afin de nous assurer que nous allons dans la bonne direction et si nous pouvons atteindre nos objectifs de la façon la plus efficace”.

L’influence de Bernie

Motorsport.com révélait le mois passé le conflit de dates entre le Grand Prix de Formule 1 de Grande-Bretagne et la finale de Formule E à Battersea Park, déjà au calendrier 2016. Les deux épreuves sont prévues pour les 27 et 28 juin. Déplacer le Grand Prix de F1 de Grande-Bretagne a peut-être été une idée de Bernie Ecclestone afin de retirer un peu de lustre à la course de Formule E.

Agag a nié cette intention, précisant : “Nous avons placé l’épreuve de Battersea à la fin du mois de juin. A-t-il [le GP de Grande-Bretagne] été délibérément placé à cette date ? Non, je ne le crois pas. Bernie et la FOM ont fait un travail formidable pour concocter leur calendrier. Un calendrier de seulement 10 courses est déjà assez difficile à organiser."

"Planifier 20 dates doit représenter un cauchemar. Alors Bernie aurait-il intentionnellement déplacé un Grand Prix afin de causer un conflit de dates avec une de nos épreuves ? Non, je ne le crois pas du tout. La F1 possède des dates traditionnelles et c’est tout à fait normal. Nous devons nous y adapter. C’est la réalité. Malheureusement, le calendrier de F1 a changé un peu pour l’an prochain et cela affecte plusieurs championnats, incluant le nôtre. Je l’ai répété au moins un million de fois : nous ne voulons pas concurrencer la F1. Nous n’avons pas l’intention de le faire, ni aujourd’hui, ni demain. Nous ne pouvons tout simplement pas rivaliser avec la F1”.

Dans la 2e partie, Agag nous révélera comment il gère son championnat avec deux nouveaux actionnaires majeurs, Discovery Communications et Liberty Global.

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