Une fois n'est pas coutume, le départ de l'E-Prix de Paris 2019 a été donné derrière la voiture de sécurité, et non sur la grille à l'extinction des feux. Un départ sous Safety Car est souvent synonyme de conditions météorologiques dantesques, mais dans ce cas précis, la direction de course a pris cette décision car le côté droit de la grille demeurait humide suite à la forte averse survenue deux heures plus tôt.

Forcément, cette décision ne fait pas l'unanimité... mais étonnamment, certains concurrents qu'elle a a priori avantagés ne l'approuvent pas, tandis que d'autres, qui ont peut-être manqué l'opportunité de gagner du terrain, font contre mauvaise fortune bon cœur.

InsideEVs a exclusivement interrogé Oliver Rowland, Maximilian Günther, Tom Dillmann, António Félix da Costa et Alexander Sims pour connaître leur opinion ; Robin Frijns, André Lotterer et Daniel Abt, qui sont montés sur le podium, se sont exprimés à ce sujet dans la conférence de presse d'après-course.

Oliver Rowland (Nissan e.dams) - 1er sur la grille (côté sec)

"Il faut poser la question à ceux qui partaient de l'autre côté de la grille. J'ai vu qu'il y avait beaucoup de feuilles sur la piste. Si c'est humide d'un côté et sec de l'autre, ce ne devrait pas être un départ sous Safety Car. S'il y a autre chose sur la piste, c'est normal que ça en soit un. Personnellement, j'étais content, mais je suis sûr que ceux qui partaient plus loin ont pu être davantage déçus. Pour moi, ça n'a vraiment fait aucune différence. Je ne connais pas la raison pour laquelle ils l'ont fait, donc je ne peux pas faire de commentaire."

Robin Frijns (Envision Virgin) - 3e sur la grille (côté sec)

"Le côté droit était complètement humide ; c'est ce que l'on nous a dit à la radio. Je partais troisième, donc j'aurais été content de faire un départ normal, mais ceux du côté droit n'étaient pas si enthousiastes à ce sujet. Afin que ce soit juste pour tout le monde, c'était forcément la bonne décision à prendre, mais j'étais quand même dubitatif."

Maximilian Günther (Dragon) - 5e sur la grille (côté sec)

"Je ne m'y attendais pas, à vrai dire. Je pensais que ça allait être un départ normal. Mais c'est une décision qui est compréhensible, car il aurait bien pu y avoir des conditions d'adhérence différentes d'un côté par rapport à l'autre et à l'avant de la grille par rapport à l'arrière. C'est une décision de la direction de course, qu'il faut accepter, mais je comprends la situation."

André Lotterer (DS Techeetah) - 6e sur la grille (côté humide)

"J'étais content, parce que je partais du côté droit ! (rires) Je n'aurais jamais cru qu'ils allaient faire ça. J'ai entendu dire que le côté droit était complètement humide, et je me suis dit que ce serait sympa de partir sous Safety Car, ce serait juste… Ils l'ont fait ! C'était très juste pour la course."

Daniel Abt (Audi Sport Abt) - 7e sur la grille (côté sec)

"Je crois que la raison, c'est que certains pilotes se sont rendus sur la grille de départ et ont dit que c'était encore humide à certains endroits... mais je crois que c'était sec, finalement !"

Tom Dillmann (NIO) - 9e sur la grille (côté sec)

"C'est une bonne chose, parce qu'il y avait tellement de feuilles sur la grille qu'on n'aurait même pas vu où se garer. Il y avait très peu de grip, plus de grip [à gauche qu'à droite]. Moi, j'étais à gauche, donc j'aurais préféré un départ arrêté, mais je pense que pour la course et garder les voitures dans un état correct, c'était quand même la bonne chose à faire. Le virage 1 ici, il peut vite faire chiffon, donc je pense que c'était la bonne chose à faire."

António Félix da Costa (BMW i Andretti) - 14e sur la grille (côté humide)

"Ça ne m'a vraiment pas plu. L'un des moments les plus excitants d'une course, c'est le départ, et nous avons enlevé ça. Vu ma position de départ, il y avait de grandes chances que ça me soit défavorable, au beau milieu du désordre, mais nous avons travaillé sur les départs… C'est très excitant, et nous avons perdu cette excitation."

Alexander Sims (BMW i Andretti) - 16e sur la grille (côté humide)

"C'est au directeur de course, en fin de compte, de décider ce qu'il veut faire. Dans tous les autres championnats où je courais, il y avait un départ sous Safety Car si c'était dangereux, pas s'il y avait des niveaux d'adhérence différents selon la position sur la grille. Mais pas de problème – je ne vais pas commencer à me disputer avec eux !"