L'évolution du calendrier FE, source d'injustice côté moteur ?
Le report des E-Prix de Santiago, de Mexico et de Sanya change la donne quant à l'impact des créneaux d'homologation moteur. Forcément, certaines écuries sont déçues.
Photo de: Malcolm Griffiths / Motorsport Images
Indéniablement, la Formule E est plus affectée par la pandémie de COVID-19 que les autres compétitions, en raison de ses courses en centre-ville. La septième saison de ce qui est désormais un Championnat du monde était initialement censée commencer le 16 janvier à Santiago, avant des courses à Mexico, à Diriyah (Arabie saoudite) et à Sanya (Chine) pour un total de cinq épreuves en deux mois ; elles ont toutes été reportées, à part la double manche de Diriyah, prévue les 26 et 27 février. Aucune date n'a encore été trouvée pour Mexico et Sanya, tandis que l'on vient d'apprendre que l'E-Prix de Santiago aurait lieu les 5 et 6 juin avec deux courses au programme.
Or, la nécessité de réduire les coûts a entraîné une nouvelle règle concernant l'homologation moteur : un seul nouveau groupe propulseur peut être homologué jusqu'au terme de la saison 8 et de l'ère Gen2, avec plusieurs créneaux d'homologation possibles. La plupart des écuries ont choisi de lancer leur nouveau moteur dès le début de la saison à venir, mais DS Techeetah, Nissan e.dams et Dragon Racing (équipé par Penske) vont attendre la date butoir du 5 avril. Or, ces équipes ne vont finalement pas disputer cinq mais deux courses avec leur ancien groupe propulseur, tout en ayant développé le nouveau bien plus longtemps…
"Changer le cycle d'homologation a été fait pour les bonnes raisons", analyse James Barclay, directeur de Jaguar Racing, pour Motorsport.com. "Aucune critique là-dedans. Cela a vraiment aidé tout le monde, en fait."
"Jusqu'à cinq courses auraient pu avoir lieu [avant le 5 avril], et c'était dans notre plan quand nous avons pris notre décision. Cela donne vraiment un petit avantage aux équipes qui ont choisi le deuxième créneau. Quantifier [cet avantage] est difficile. On verra bien. C'est certainement loin d'être idéal. Le défi est désormais d'établir l'ampleur de cet avantage et de savoir si la FIA va étudier ça en détail."
Directeur d'Audi Sport Abt Schaeffler, Allan McNish ajoute : "Nous pensons qu'aucun motoriste ayant opté pour le deuxième créneau ne le voyait autrement que ce qu'il devait accomplir à l'époque. Maintenant, clairement, on dirait que c'est un peu tombé du ciel pour eux. Côté sportif, ce n'était vraiment pas prévu. Mais je vois et je comprends comment c'est arrivé. Nous devons nous assurer que personne ne soit avantagé ou désavantagé par quelque chose qui a été fait pour les bonnes raisons."
Quant à Mark Preston, qui est à la tête de DS Techeetah, il laisse entendre que son équipe a simplement fait un bon pari compte tenu des incertitudes liées à la pandémie : "Nous avons choisi ce créneau à cause de la situation du COVID, qui avait rendu incertains les chaînes logistiques, les délais et tout. Certaines choses viennent à soi sans que l'on fasse quelque chose de particulièrement délibéré. Nous avons fait ce que nous pensions être le mieux et avons pris cette décision il y a longtemps. Peut-être va-t-elle jouer en notre faveur."
Reste à savoir si le créneau du 5 avril pourrait changer, évitant ainsi un trop grand avantage en faveur des trois écuries ayant opté pour celui-ci.
Propos recueillis par Matt Kew
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