Comment Félix da Costa a perdu la victoire face à Günther

António Félix da Costa a bien failli remporter un improbable succès à l'E-Prix de Santiago, mais s'est fait doubler au dernier tour par Maximilian Günther.

Antonio Felix da Costa, DS Techeetah, DS E-Tense FE20

Alastair Staley / Motorsport Images

Dixième sur la grille de départ, António Félix da Costa ne faisait pas partie des candidats évidents à la victoire, mais le Portugais a mené une course solide et a atteint la troisième place à une dizaine de tours du but, non sans avoir perdu un certain temps derrière la monoplace endommagée de son coéquipier Jean-Éric Vergne – ce dernier explique ne pas avoir su la présence de son partenaire juste derrière lui.

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À partir de là, il n'a fallu que quatre tours à Félix da Costa pour rattraper et dépasser le poleman Mitch Evans – en difficulté car un temps privé d'informations sur sa consommation d'énergie en raison d'un bug –, et le leader Maximilian Günther ne lui a pas résisté longtemps non plus ; le pilote DS Techeetah a pris la tête au 37e des 40 tours.

La chaleur joue toutefois un rôle majeur à Santiago, car la batterie peut s'éteindre si elle atteint un seul critique de température. Le problème s'était déjà présenté lors de l'édition précédente de la course chilienne, où la capitale avait battu son record absolu de chaleur avec 38°C dans l'air ; il ne faisait "que" 34°C cette fois, mais une gestion efficace de ce facteur demeurait cruciale. Félix da Costa et DS Techeetah se sont fait piéger ; Günther a repris l'avantage dans la dernière boucle.

"Je pense que l'on me donnait des informations soit incomplètes, soit légèrement erronées, car on m'a dit que les températures convenaient, alors que j'exprimais mes doutes", commente AFDC. "Or, au moment où j'ai pris la tête, ils m'ont demandé de ralentir. Tout s'est joué au dernier tour, mais ces gars-là [BMW, ndlr] ont mieux géré ça."

Il poursuit, pour Motorsport.com : "Le niveau d'énergie était bon. J'aurais pu prendre ces trois derniers virages à fond… Finalement, tout s'est joué à la température [de la batterie]. Je crois que la voiture s'éteint complètement à 72,6°C, et à deux virages de l'arrivée, elle était à 72,5°C. Je me suis dit que ça n'allait pas le faire. Il a fallu que je lève le pied énormément pour m'assurer de finir. Ça fait mal de passer si près de la victoire, surtout en étant remonté."

Pourquoi De Vries a perdu le podium

Nyck De Vries, Mercedes Benz EQ, EQ Silver Arrow 01

Le rookie Nyck de Vries fait également partie des pilotes qui pouvaient légitimement être déçus à l'arrivée de la course. Dixième au terme du premier tour, le pilote Mercedes s'est montré appliqué et a gagné du terrain jusqu'à arracher la troisième place à Mitch Evans dans l'ultime passage, mais il a été pénalisé de cinq secondes en raison d'une infraction technique.

"Nous avons commis une faute liée à la batterie avant la course", indique De Vries à notre micro. "Tout le monde s'efforce de rafraîchir la batterie autant que possible avant le départ, et malheureusement, nous sommes passés juste en dessous de la limite. C'est dommage, cela aurait dû être un premier podium, mais ça arrive. Tout le monde fait des erreurs, moi aussi ; cela fait partie du job."

"Je me retrouve cinquième, mais je suis quand même satisfait de notre course. Nous avons fait du bon travail ; au début, nous étions un peu en difficulté en matière de rythme et de positionnement, mais à partir de la mi-course, notre rythme est devenu vraiment bon et nous sommes bien remontés. Nous avions une bonne communication, donc je suis content de notre travail."

C'est en tout cas un début de saison remarquable pour Mercedes, puisque Stoffel Vandoorne est en tête du championnat grâce à sa constance tandis que Nyck de Vries, certes seulement 11e, a enregistré deux arrivées dans le top 6 en trois courses.

Les malheurs de Buemi

Sébastien Buemi, Nissan e.Dams, Nissan IMO2

Trois courses sans marquer le moindre point : Sébastien Buemi, pilote le plus victorieux de l'Histoire de la Formule E, égale son record personnel, non sans une certaine frustration. Le pilote Nissan e.dams a été trahi par sa palette de régénération, qui est utilisée dans la première phase de chaque freinage pour recouvrer l'énergie ; cela lui a d'autant plus compliqué la vie qu'une infraction à la réglementation sur la consommation d'énergie en a découlé, entraînant une pénalité de 30 secondes qui plus est. Il a ainsi perdu de précieux points.

"Je suis déçu d'avoir été pénalisé, car j'ai fini septième finalement", nous déclare Buemi. "C'était une mauvaise course, nous avons eu beaucoup de problèmes et l'une des palettes de régénération au volant s'est tout bonnement brisée en deux. J'ai perdu trois places parce que la palette s'est coincée. Et à cause de ça, j'ai dépassé la puissance autorisée. Il a fallu survivre pendant le reste de la course. Finalement, j'ai fini septième et j'ai été pénalisé de 30 secondes. C'est dur."

Buemi sait néanmoins que le titre est loin d'être perdu, lui qui est remonté de la 13e à la deuxième place du championnat 2018-19 lors des cinq dernières courses de la saison passée. En l'occurrence, il reste 11 épreuves à disputer, et le leader Stoffel Vandoorne n'a amassé que 38 points : tout reste possible.

Propos recueillis par Alex Kalinauckas et Matt Kew

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