La Formule E poursuit Montréal en justice
La tentative d’annulation du contrat qui lie la ville de Montréal aux organisateurs du Championnat de Formule E continue à faire des vagues.
Photo de: Andrew Ferraro / Motorsport Images
Cette course annuelle de monoplaces entièrement électriques, l’E-Prix Hydro-Québec, avait été ardemment voulue par l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre. La ville avait alors dépensé énormément d’argent pour refaire à neuf les rues qui allaient servir de circuit temporaire. Les longs mois de travaux avaient nui aux résidents et aux commerçants du quartier du centre-ville de Montréal.
La première course a donc eu lieu en juillet 2017. Selon un rapport de la vérificatrice générale de la ville, publié en juin dernier, l’événement n'a généré que sept millions de dollars canadiens de recettes, soit beaucoup moins que les 22,2 millions de dollars qui étaient prévus. De plus, les dépenses ont atteint la somme de 20,5 millions. On sait maintenant que seulement 13 646 billets ont été achetés par des amateurs tandis que 35 000 ont été gratuitement offerts.
Quelques mois après la tenue de l’événement, Denis Coderre était battu aux élections municipales par Valérie Plante. Cette dernière avait qualifié la course de "fiasco financier" et avait ajouté que le montage financier de l’événement était "irréaliste, déconnecté, voire douteux".
Elle a donc décidé de contacter Formula E Operations Ltd (FEO) et de leur annoncer qu’elle mettait fin au contrat qui liait les deux entités. Elle a admis qu'elle se doutait bien qu'en annulant la tenue des deux courses de 2018 et de 2019, prévues au contrat initial, il était possible qu'une poursuite soit intentée par les promoteurs. C’est bien ce qui est arrivé.
FEO réclamerait 24,8 millions de dollars canadiens contre la ville de Montréal et Madame Plante, qui est poursuivie à titre personnel dans ce dossier. La semaine passée, la Cour supérieure du Québec a autorisé la poursuite intentée par FEO.
Lundi dernier, la maire a déclaré qu'elle ne se laisserait pas intimider par ces "multimillionnaires du divertissement", ajoutant que la ville avait déjà investi plus de 600 000 $ en honoraires d’avocats dans la défense de cette cause.
Madame Plante précise que la ville de Montréal a déjà englouti trop d'argent dans la Formule E et que, selon elle, l'événement "ne faisait absolument pas l'unanimité".
Elle s’appuie aussi sur le rapport cinglant de l’événement publié en mai dernier par le bureau de l'Inspecteur général de la Ville de Montréal, et qui indique que le bureau de l'ancien maire Coderre avait mis sur pied "Montréal c'est électrique" (un OSBL, organisme à but non-lucratif, ou soumis à l'Association loi de 1901 en France) pour contourner la loi sur l'octroi des contrats. Cet organisme a disparu en février 2018, laissant derrière lui un déficit de 13,55 millions de dollars.
Quoi qu’il en soit, ces sont les payeurs de taxes montréalais qui devront régler la note finale de ce gâchis.
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