Contraint à l'abandon lors de l'E-Prix de Berlin, André Lotterer a été victime d'une défaillance indirectement liée à sa batterie, une première depuis l'arrivée de la nouvelle monoplace, la Gen2. Parti de la 21e place sur la grille de départ à l'aéroport de Tempelhof, Lotterer faisait feu de tout bois et était remonté à la 11e place au moment où il a subi ce problème technique, alors que les points étaient à sa portée.

La température de sa batterie – dont on rappelle qu'elle est monotype, conçue et construite par Atieva puis exploitée par McLaren Applied Technologies – s'approchait en effet dangereusement des 72°C, seuil à partir duquel le moteur s'éteint sans crier gare.

"La température montait sans discontinuer – ça peut arriver, par exemple si on est dans le trafic, mais là, ça ne s'arrêtait pas", relate Lotterer pour InsideEVs. "Le Full Course Yellow lui a permis de se rafraîchir un peu, mais dès que le drapeau vert a été agité, ça remontait. Nous avons stoppé la voiture à 71,7°C : à 72°C, le système s'effondre et la voiture s'arrête. C'est dommage, mais on ne peut rien y faire."

Les analyses menées à l'issue de la course ont confirmé que le problème ne venait pas de la batterie elle-même mais de son circuit de refroidissement, qui n'était pas bien connecté, d'où la défaillance de l'un des conduits externes de refroidissement. La batterie s'est alors protégée face à la montée de la température en limitant la puissance, menant finalement à l'abandon de Lotterer. Elle n'est toutefois pas endommagée et devrait rester dans la monoplace pour l'E-Prix de Berne.

Cet abandon coûte cher au pilote DS Techeetah, qui occupait la deuxième place du classement général à un point de son coéquipier Jean-Éric Vergne et se retrouve désormais troisième à 16 longueurs du Français. Il est vrai que Lotterer n'a pas eu la tâche facilitée par une déconvenue en qualifications, où il n'a pas entamé son tour à 250 kW à temps, se retrouvant relégué en fond de grille ; il explique avoir été gêné par l'Audi de Lucas di Grassi devant lui.

"J'étais probablement à la limite, mais c'était plus ou moins sous contrôle, même si la marge était faible", analyse l'Allemand. "Or, Lucas a ralenti plus que ce à quoi nous nous attendions, tout le monde s'est regroupé et c'est moi qui me suis fait avoir. J'ai cru que ça allait car je n'ai vu que les feux verts en franchissant la ligne, mais une fraction de seconde auparavant, c'est passé au rouge. Je ne veux pas rejeter la faute sur Lucas, il a fait ce qu'il voulait, mais il n'avait personne devant lui ; il n'avait pas besoin de ralentir ainsi."

Lotterer a désormais trois courses pour rattraper son retard et jouer le titre... lui qui attend encore sa première victoire en Formule E, s'étant classé deuxième à trois reprises !

Avec Alex Kalinauckas