Pour la saison 2019-20 de Formule E, le mode attaque évolue. Ce dispositif permettant à chaque pilote de gagner 25 kW de puissance supplémentaire sur une certaine durée au moment où il le souhaite lors de chaque course est légèrement modifié, puisqu'il octroiera alors 10 kW de plus que cette année pour une puissance totale de 235 kW.

Par ailleurs, il ne sera plus possible de l'activer lorsque la course sera neutralisée ; cela représente cette saison un avantage non négligeable, car les zones d'activation sont placées hors trajectoire, et l'utilisation du mode attaque sous drapeau vert engendre donc initialement une perte de temps non négligeable.

Sam Bird nous a déclaré approuver ces nouvelles règles, qui vont selon lui permettre davantage de dépassements, et il n'est pas le seul à penser cela. "C'est une bonne décision", juge António Félix da Costa pour InsideEVs, ne manquant pas de rappeler que la Formule E a perdu un aspect stratégique avec la Gen2 : cette dernière ne requiert plus de changer de monoplace à mi-course.

"Ne pas pouvoir activer [le mode attaque] sous Full Course Yellow et Safety Car, c'est bien, car ça va ouvrir bien davantage de stratégies. Ça me manquait un peu, car le changement de voiture ces dernières années nous donnait un grand aspect stratégique, ou en tout cas un peu plus, avec lequel composer, mais cette année, c'est fini. Les courses sont un peu plus ennuyeuses sans ça. Nous allons à nouveau voir plus de dépassements et plus de stratégie, donc tout ira dans la bonne direction."

Le mode attaque a joué un rôle crucial dans deux batailles pour la victoire qui ont impliqué Mitch Evans. La première à Rome, où il est parvenu à doubler André Lotterer au chausse-pied en profitant de la puissance supplémentaire ; la seconde à Berne, où la perte de temps quasi inexistante pour l'activation du mode a permis à Jean-Éric Vergne de lui résister.

"Sur des circuits comme Marrakech, Rome, on a vraiment une chance de dépasser avec ces 25 kW en plus", analyse Evans pour InsideEVs. "Mais sur les pistes extrêmement étroites comme Paris et Hong Kong, il faut cette puissance [10 kW] supplémentaire. Nous pensons que c'est une bonne chose, mais ce n'est pas comme s'il nous restait de l'énergie à utiliser. C'est une sorte de compromis."

Le nombre et la durée des activations du mode attaque sont annoncés une heure avant chaque course, mais s'ils étaient censés varier, les 11 premières manches de la saison permettaient deux activations de quatre minutes chacune. "J'adorerais que l'on expérimente un nombre d'activations différent, mais ils ont gardé les deux activations toute la saison, c'est un peu étrange. C'est comme ça. Si l'on est dans une bataille, les autres peuvent très facilement vous contrer, et ça n'est pas le but de l'attack mode", conclut Evans.

Propos recueillis par Alex Kalinauckas