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Nissan et DS sont-ils vraiment avantagés par le calendrier ?

L'évolution du calendrier de Formule E face à la pandémie de COVID-19 semble donner l'avantage à Nissan et à DS quant aux fenêtres d'homologation moteur, mais leurs pilotes ne sont pas d'accord avec cette théorie.

Sebastien Buemi, Nissan e.Dams, Nissan IMO2, Oliver Rowland, Nissan e.Dams, Nissan IMO2

Sebastien Buemi, Nissan e.Dams, Nissan IMO2, Oliver Rowland, Nissan e.Dams, Nissan IMO2

Sam Bloxham / Motorsport Images

Le coronavirus aura peut-être joué un mauvais tour à certains concurrents de Formule E. Réduction des coûts oblige, une seule homologation moteur est autorisée pour les saisons 7 et 8 du championnat tout électrique, en 2021 et 2022 ; neuf écuries ont choisi d'homologuer un nouveau groupe propulseur dès la première course cette année, tandis que Nissan e.dams, DS Techeetah et Dragon Racing ont opté le second créneau, permettant d'apporter les évolutions à partir de l'E-Prix de Rome, en avril. Une course qui était censée être la sixième au programme, mais avec le report des E-Prix de Santiago, de Mexico et de Sanya, elle est devenue la troisième.

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Nissan et DS notamment ne vont donc faire que les deux courses de Diriyah avec leur ancien moteur avant de basculer sur le nouveau, qu'ils ont eu plus de temps pour développer. Certaines écuries ont déploré par des propos mesurés cet avantage inattendu, Allan McNish (directeur d'Audi Sport Abt Schaeffler) déclarant notamment : "Nous devons nous assurer que personne ne soit avantagé ou désavantagé par quelque chose qui a été fait pour les bonnes raisons."

Forcément, du côté des équipes franco-japonaise et franco-chinoise, on est plutôt sceptique. Ne serait-ce parce que les pilotes s'accordent à dire que le gain en performance sera minime pour cette troisième saison de l'ère Gen2. "Le règlement est stable depuis plusieurs années", souligne Sébastien Buemi auprès de Motorsport.com. "Il ne faut pas croire que l'on va être capable d'amener une demi-seconde avec le nouveau groupe propulseur. Ce n'est clairement pas possible. Ce n'est pas tout à fait comme en F1 ou en LMP, où quand on amène un nouveau truc, on amène beaucoup de performance."

"Le vrai gain est difficile à quantifier. Deux dixièmes, c'est plus de 1% d'efficacité. Quand on a des moteurs qui sont déjà à 96%, 97%... Aller gagner 1%, c'est très difficile." Et d'après son coéquipier Oliver Rowland, c'est "du côté du châssis et des suspensions" qu'il y a une marge d'amélioration ; Nissan e.dams y aurait fait des progrès dans l'exploitation du package pour cette saison.

Quant aux raisons pour lesquelles la seconde fenêtre d'homologation a été choisie, elles divergent. "Aujourd'hui, on sait que le COVID – on savait déjà au moment de décider d'homologuer que si le championnat avait été publié, il n'allait jamais se passer comme ça", assure Buemi. "Nous avons pris cette décision en connaissance de cause."

"Je pense que c'était un choix stratégique de DS, probablement, d'attendre d'être un peu plus certains de ce que nous voulions mettre dans ce moteur-là, étant donné que nous allions avoir une saison et demie à faire dessus", analyse pour sa part Jean-Éric Vergne à notre micro. "Parce que ceux qui se sont précipités à faire un moteur – si nous l'avions mal réalisé, nous aurions été bloqués avec ce moteur-là pendant deux ans. Je pense que DS a préféré probablement mettre un peu moins de chances de notre côté pour la première partie de saison de cette année, afin de se mettre le maximum de chances pour la seconde partie de saison et la saison d'après."

Jean-Eric Vergne, DS Techeetah, DS E-Tense FE20 overtakes Maximilian Gunther, BMW I Andretti Motorsports, BMW iFE.21

Et si Buemi reconnaît que son écurie a été "un petit peu chanceuse" avec ces reports de course, les deux francophones s'insurgent lorsqu'est évoqué l'éventuel préjudice subi par les autres équipes. "On ne leur a pas cassé un bras pour homologuer leur powertrain à la première course !" s'exclame le Suisse.

Vergne renchérit : "Je pense qu'il y a pas mal de personnes qui peuvent s'amuser à dire que nous avons un avantage, évidemment, mais nous n'avions pas prévu que le COVID tiendrait aussi longtemps, nous n'avions pas prévu que des courses soient reportées. Au final, nous n'y sommes pour rien. Nous avons suivi la réglementation, qui nous laissait le temps de choisir quand est-ce que nous voulions introduire notre moteur. Nous avons choisi pour pas mal de raisons que ce serait au mois d'avril 2021. Ce n'est pas de notre faute que le calendrier ait changé."

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"[Les autres] ont probablement commencé à travailler sur le moteur plus tôt que nous, il y a des équipes qui ont aussi plus de moyens de nous. Peut-être qu'ils ont plus de ressources, plus de personnes pour pouvoir travailler sur un nouveau moteur. D'accord, ils sont désavantagés, mais nous sommes désavantagés aussi : nous avons beaucoup moins de budget que Porsche ou Mercedes. Dans ce cas-là, ça n'en finit plus de dire 'lui il est désavantagé', 'moi je suis désavantagé'."

L'idée d'un ajustement de la réglementation à des fins de compensation est donc impensable pour Vergne. "C'est impossible qu'ils ajustent quoi que ce soit, ça n'a rien à voir. Vous savez, c'est marrant, j'ai été dans la position où je perdais, dans la position où je gagnais, et quand on perd, on trouve toujours des excuses : soit ce sont les autres qui trichent, soit on a eu des problèmes", conclut le double Champion de Formule E.

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