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Comment la Formule E a convaincu un indécis du paddock

La Formule E n'a pas fait que des convaincus lorsqu'elle a été fondée, mais beaucoup ont changé d'avis depuis lors, à l'image de Grégory Driot, copropriétaire de Nissan e.dams.

Oliver Rowland, Nissan e.dams, Nissan IMO2

Photo de: Sam Bagnall / Motorsport Images

Le 24 octobre 2013, Alain Prost et Jean-Paul Driot annonçaient la création de l'écurie e.dams-Renault pour la toute première saison du nouveau championnat de Formule E, en 2014-15. À l'époque, l'électrique n'était pas à la mode ; existait alors non seulement un certain scepticisme quant à la viabilité de cette compétition (justifié dans une certaine mesure) mais aussi un manque d'enthousiasme notable de la part de nombre d'acteurs et de passionnés du sport automobile.

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Près de huit ans plus tard, la Formule E rassemble une dizaine de constructeurs automobiles, la plupart majeurs, même si BMW et Audi sont sur le départ. Renault e.dams a remporté trois titres chez les équipes, a été rebaptisé Nissan e.dams et, à la suite du départ d'Alain Prost et du décès de Jean-Paul Driot, est dirigé notamment par les fils du cofondateur de l'écurie DAMS, Olivier et Grégory Driot. Ce dernier reconnaît avoir été convaincu par la FE après avoir initialement ressenti un certain scepticisme lorsque son père s'est lancé dans ce projet.

"Je n'ai pas douté, j'étais perplexe ! Ce n'est pas pareil !" nuance Grégory Driot avec un sourire quand Motorsport.com l'interroge sur sa position passée, lors d'une table ronde avec les acteurs français de la Formule E. "J'ai 45 ans, donc j'ai grandi avec la Formule 1 de l'époque, avec René Arnoux, [Jacques] Laffite, [Patrick] Tambay, toute l'équipe – Prost aussi, qui était associé avec mon père chez Renault e.dams, avant Nissan. J'ai grandi dans un contexte de pilotes qui étaient un peu foufous, qui faisaient la fête. La Formule 1, c'était assez rock."

"Voilà, j'ai grandi un peu dans un monde cool, relax. L'essence, le pétrole, l'environnement, tout ça, ce n'est pas quelque chose qui concernait notre génération. Je viens un peu de cette époque-là. En tant que passionné, quand on va par exemple à Monaco ce week-end, je me souviens du V12 Ferrari qui résonne dans les rues de Monaco, ce sont des vibrations et des émotions qui sont très fortes. C'est vrai que quand on vous parle des FE, au début, vous vous dites 'attendez, qu'est-ce que c'est, comment ça va se passer ?'."

Sebastien Buemi, Nissan e.dams, Oliver Rowland, Nissan e.dams avec leur équipe pour une photo

Grégory Driot, au centre, avec son équipe

"En fait, on se rend compte aussi qu'il faut évoluer avec son temps", ajoute Driot, qui considère l'électrique comme "le présent et le futur proche". "Même moi, je suis très conscient au quotidien de mes faits et gestes pour mon impact carbone, environnemental, sociétal, etc. Maintenant, il faut y penser tout le temps, tous les jours, dans son business, pour ses enfants, dans tout ce qu'on fait. L'automobile, il était temps qu'on y arrive. C'est l'électrique aujourd'hui, et c'est très bien. Je pense que c'est hyper important qu'on évolue, que le monde évolue dans cette direction-là pour le présent, le futur, le bien-être général."

"La Formule E représente ça, et c'est une opportunité extraordinaire que la Formule E a donnée aux gens de pouvoir participer à ce championnat. En plus, quand je le regarde, quand je passe sur les courses, j'ai du plaisir à le regarder parce que ça se bat par rapport à d'autres championnats ou d'autres formules où c'est un peu plus monotone. Ça se bat, on ne sait jamais trop qui va être devant, il y a vachement de suspense, c'est intense, c'est fun. Le format est super cool. C'est ça qui m'a fait changer."

Le contraste de notoriété est particulièrement remarqué par Driot en comparaison de l'écurie de Formule 2 engagée par DAMS, qui se produit en week-end de Grand Prix et a remporté plusieurs titres en GP2. "Nous avons une écurie de Formule 2 depuis maintenant 35 ans. Les gens connaissent à peine la F2, alors que la FE, n'importe qui à qui on en parle connaît. Ça aussi, ça a son importance. C'est tout ça qui a fait que ma perception a changé", conclut-il.

Nissan e.dams a en tout cas connu un début de saison difficile en Formule E, Oliver Rowland et Sébastien Buemi étant 12e et 22e du classement général à l'aube de l'E-Prix de Monaco, sans podium en six courses. L'écurie va lancer en principauté son nouveau groupe propulseur, qui sera réglementairement utilisé jusqu'au terme de la campagne suivante afin de réduire les coûts.

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