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ROBORACE, un championnat sans pilotes entre rêve et science-fiction!

Motorsport.com a assisté en primeur à la présentation de ROBORACE, un nouveau championnat révolutionnaire qui fera évoluer des autos sans pilotes, de taille imposante et aux performances spectaculaires.

ROBORACE

ROBORACE

G.N., Londres - Rares étaient ceux qui avaient eu des échos de ce que préparaient Alejandro Agag, PDG de la Formule E, et Denis Sverdlov, fondateur de la compagnie d’investissement Kinetik, après avoir reçu leur carton d'invitation pour la présentation de ce jour.

Quant à ceux qui savaient ce qui se tramait avant l'évènement au prestigieux Hôtel Café Royal de Regent Street, à Londres, ils trépignaient d’impatience à l’idée de pouvoir adresser leurs questions au sujet de l’annonce de la création d’une nouvelle série de support à la Formule E ; une discipline baptisée ROBORACE, dans laquelle s’affronteront ensemble en course une meute d’autos… sans pilotes!

Dans le charme traditionnel d’un salon britannique était donc présenté un scénario de pure science-fiction ; un projet dont même les plus fous, à part peut-être les enfants que nous avons tous été, n’osaient rêver pour au moins avant l'an 2020 : une compétition automobile avec des bolides 100% automatiques, simultanément en piste et en combat rapproché, exploités par différentes équipes, et capables d’atteindre des vitesses et des chiffres d’accélération n’ayant rien à envier à ceux des monoplaces Formule E. Le tout proposé au public du monde entier dès la saison 3, qui débute au second semestre 2016. Une série de support avant-gardiste, elle aussi électrique, qui pourrait bien tout simplement voler la vedette à sa grande sœur, déjà elle-même pionnière, et devenir le vrai show de la Formule E sur le long terme.

Le futur, c'est maintenant

Conscient de l’impact de l’annonce d’une telle compétition, et des dates rapprochées proposées pour la mettre en place, Denis Sverdlov ne parvient pourtant pas à ôter un immense sourire de son visage. La première question, ce n’est pas nous qui la posons, mais lui : "Vous aimez? Qu’en pensez-vous?", demande-t-il, les yeux pétillants, et avide de commentaires. La seule réponse nous venant à l’esprit est la suivante : "Avez-vous pensé à des drones produits avec une imprimante 3D pour filmer les courses?". Sverdlov s’esclaffe : voilà en effet dans quelle divagation certains de ses interlocuteurs ont dû l'entendre ces derniers mois! Ce projet futuriste dément, lui seul et Alejandro Agag, sont assez extravagants pour oser penser qu’il puisse être introduit. Et si vite. Ou pas.

Car les deux hommes et leurs investisseurs ont bien étudié le terrain et fait leur travail de reconnaissance. Et alors que l’on pensait que les nombreuses visites du promoteur espagnol dans la Silicon Valley auprès de géants comme Google, Apple, Facebook et Tesla concernaient des recherches de deals alternatifs pour la Formule E, c’était bien la trame de ROBORACE qui se préparait. Les promoteurs courtisent maintenant activement les manufacturiers automobiles investissant ardemment dans l’auto autonome et les géants de la technologie digitale, sachant tenir un concept qui attirera l’attention de tous.

Agag le reconnait bien volontiers, il n’y a pas encore réellement de mot pour définir ce que sera ROBORACE. "Est-ce que c’est du sport automobile? Peut-on encore appeler ça comme ça? Sincèrement, je ne sais pas. Mais c’est excitant de le faire et de se lancer quand tout le monde doit penser que c’est fou ou impossible. C’est d’ailleurs pour ça que nous le faisons, et on nous a dit la même chose au sujet de la Formule E", sourit-il, sachant tenir là ce dont on parlera dans tous les foyers, que l'on s'intéresse ou non aux sports mécaniques. Et c'est d'ailleurs ce public qui est la cible, plus que l'amateur de course de toujours.

A quoi ressemblera ROBORACE?

Le concept? 10 teams. 20 autos, mais 10 réellement en piste. "Nécessaire d’avoir des autos de rechange pour que les exploitants ne soient pas cloués et puissent montrer leur technologie en cas de pépin", justifie Sverdlov. Des courses d’une heure, sans changement d’autos à mi-course. "Nous ne voulons pas faire comme en Formule E pour les batteries. L’autonomie doit être démontrée, et ce devrait être plus simple du fait qu’il n’y aura pas de pilote".

Quant aux détails concernant les programmes d'essais, de fiabilisation des autos et les caractéristiques de celle-ci, ils seront communiqués au compte-goutte, au fil des mois. Le design, lui, sera radicalement futuriste, promettent en tous les cas les organisateurs. "On aurait pû partir d'une Formule E, mais ça aurait été trop peu pour ce concept radical", accepte Agag.

En plus de l’optimisation de la consommation énergétique possibles par voie informatique, Sverdlov sait que "le poids et l’espace gagnés du fait de l’absence de pilote sont autant d’endroits où peuvent être stockées les lourdes et encombrantes batteries".

Et que les stars seront éventuellement les ingénieurs, mais sûrement les voitures. Certes, il n’y aura pas d’humeurs de pilotes dans les interviews d’après-courses, mais le spectacle sera ailleurs. "Le but est d’inspirer. Imaginez un enfant dans sa chambre qui voit ça", s’enthousiasme Sverdlov. "Mais c’est rationnel. C’est le futur, et les constructeurs avancent à grands pas vers la voiture autonome".

 

Une porte ouverte sur une industrie de plusieurs milliards de dollars

En effet, tous poussent à fond dans ce sens. Mercedes-Benz, Audi, Google (avec l’auto autonome réalisant les prises de vues Google Street View) ou Apple (avec le projet Titan) planchent tous depuis des années sur le futur de la mobilité. Des sommes colossales sont investies, dans le hardware comme le software.

La ville de Londres et de nombreuses autres mégalopoles préparent aussi l’avenir. L’agenda plus si secret de Boris Johnson, le maire de Londres, comprend l’introduction d’un nouveau taxi "vert" dans les rues de la capitale anglaise. Mais ce ne sera pas la seule révolution : le taxi en question sera, murmure-t-on à Westminster, lui aussi sans chauffeur et totalement autonome.

Audi a déjà démontré ce que donne une auto sportive lancée à tout berzingue sur un circuit, en amont du DTM. Seule en piste, et programmée sur un circuit. Ce que propose ROBORACE, avec un plateau de 10 autos, en environnement urbain, contrôlées en temps réel par des équipes d’ingénieurs et lancées dans un réel championnat du monde, est tout simplement révolutionnaire. Et non, vous ne rêvez pas, ça arrive bien demain!

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