Pourquoi les 37°C de Santiago vont mettre la Gen2 à rude épreuve

L'E-Prix de Santiago 2019 devrait être la course la plus chaude de l'Histoire de la Formule E, ce qui mettra à rude épreuve la nouvelle monoplace du championnat tout électrique.

Robin Frijns, Envision Virgin Racing, Audi e-tron FE05, fait un essai de départ

Robin Frijns, Envision Virgin Racing, Audi e-tron FE05, fait un essai de départ

Joe Portlock / Motorsport Images

Si la température ambiante atteint comme prévu les 37°C dans la capitale chilienne pour cette course disputée à 16h, la marque établie à Putrajaya en 2015-16, avec 35°C, sera surpassée. Ce pourrait même être un nouveau record pour Santiago, où la température n'a jamais dépassé les 37,7°C depuis la création des relevés météorologiques. Voilà qui ne va pas faciliter la tâche à la mécanique !

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Pour la saison 2018-19, la température de la batterie n'était plus censée être un problème. Sur la Gen1, une fois que celle-ci atteignait 55°C, le système de régénération d'énergie perdait en efficacité jusqu'à 60°C, après quoi la récupération d'énergie était nulle lors des trois ou quatre tours suivants. Par conséquent, les pilotes devaient modifier leur répartition de freinage régulièrement pour éviter les blocages de roue à l'avant, tout en gérant le niveau d'énergie global sur la batterie.

Avec la batterie de la Gen2, conçue et produite par Atieva – un partenaire de McLaren Applied Technologies –, la dégradation thermique est censée s'être grandement améliorée, malgré le fait que la batterie doit tenir une distance de course complète. La température critique est désormais de 72°C, mais elle pourrait être atteinte lors de la course à Santiago.

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Si cela ce produit, les monoplaces devraient perdre beaucoup de puissance. Il est possible de perdre dix à 20 secondes en temps au tour, même si cela se fera progressivement sur plusieurs boucles, selon Lucas di Grassi.

Lucas di Grassi, Audi Sport ABT Schaeffler, Audi e-tron FE05 suit Felipe Massa, Venturi Formula E, Venturi VFE05

La température sera critique dès le départ. Il y a deux facteurs principaux à la surchauffe : l'utilisation de puissance et la récupération d'énergie via la régénération. Le refroidissement et le lift-and-coast seront cruciaux pour maîtriser la température. Car les dégâts subis en cas de surchauffe sont exponentiels et irréversibles.

Les observateurs estiment que le seuil de 72°C pourrait être atteint, et la batterie perdre sa puissance, dans les derniers tours de l'épreuve. "On pourrait voir des gens mener la course entière puis, s'il n'y a pas de neutralisation, avoir des problèmes de température à la fin", prédit Di Grassi.

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Mais les équipes ont simulé ce scénario en prévision de l'E-Prix. "Nous avons fait nos devoirs", indique Sam Bird. "Nous avons des armes pour combattre ça si nous y sommes confrontés. Cette nouvelle batterie va être mise à l'épreuve pour la première fois. Certains atteindront-ils le nombre magique où ils vont commencer à ralentir ? Je ne sais pas, mais ça risque d'être serré." La Formule E et la FIA, quant à elles, ont bon espoir que les températures restent dans la zone de tolérance de la batterie en course.

Et les pneus ?

L'autre facteur qui pourrait être impacté par la chaleur intense est l'usure des gommes, avec les pneus Michelin plus légers utilisés sur la Gen2. "Le facteur des pneus sera la plus grande inconnue", affirme André Lotterer. Cela parce que la surface de la piste au Parc O'Higgins est mixte, avec 70% d'asphalte neuf du premier virage au virage 12. Les deux épingles et la ligne droite des stands sont en béton.

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Avec une très longue courbe à gauche, ponctuée par une chicane très serrée, les gommes seront mises à rude épreuve du côté droit, et les voitures devraient glisser, ce qui impactera d'autant plus la durée de vie des pneus et les performances des pilotes. Avoir le meilleur équilibre possible sera crucial.

Par conséquent, deux scénarios sont possibles en course. La gestion des températures et de l'énergie étant cruciale, soit il s'agira d'une procession, soit certains pilotes décideront d'utiliser leur énergie pour attaquer en début d'épreuve, en espérant un Safety Car par la suite. Voilà qui augure un E-Prix de Santiago passionnant !

Tom Dillmann, NIO Formula E Team, NIO Sport 004, fait un blocage de roue

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