Bien que huit pilotes demeurent en lice pour le titre 2018-19 de Formule E, il est fort probable qu'un ancien Champion l'emporte à l'issue de l'E-Prix de New York. Car ce sont bien les deux derniers couronnés, Jean-Éric Vergne et Lucas di Grassi, qui sont en tête du classement général : le Français jouit d'une saine avance de 32 points sur son rival avec 58 unités à prendre, tandis que tous les autres concurrents, Mitch Evans en tête, sont relégués à 43 longueurs ou plus.

La situation de Vergne est encore plus favorable que la saison dernière, où il avait abordé l'E-Prix de New York avec 23 points d'avance sur Sam Bird, mais le Français demeure prudent et garde en tête l'exemple de Sébastien Buemi, arrivé à Montréal en leader lors de la saison 2016-17, avant d'y connaître un week-end catastrophique et d'être largement vaincu par Lucas di Grassi.

"Je m'interdis de penser au championnat", déclare Vergne. "Rien n'est confortable en Formule E. L'an dernier, je me disais qu'après tout, Buemi était en tête à Montréal l'année précédente. Je considère que rien n'est fait. Tout peut changer très vite en Formule E."

"C'est une bonne avance, plus grande que l'an dernier, mais je n'y pense pas trop et je vais aller à New York avec le même souhait que d'habitude : gagner et faire de mon mieux pour y arriver." Un deuxième titre en FE serait pour lui "sans aucun doute le plus grand succès de ma carrière".

Quant à Di Grassi, il est bien conscient de ne pas partir favori, mais garde espoir. Après tout, le Brésilien accusait 43 points de retard sur Sébastien Buemi à la mi-saison en 2016-17, mais il a remporté le titre avec 24 unités d'avance !

"Il nous faut un petit miracle, mais la pression est sur JEV", souligne le Brésilien. "Nous irons là-bas avec moins de pression, nous essaierons de gagner les deux courses. Et si quelque chose se produit... on ne sait jamais en Formule E ! Peut-être que les dieux de la Formule E joueront leur rôle et que nous aurons une chance de gagner."

Techeetah se méfie d'Audi

Chez les équipes, DS Techeetah compte 43 points d'avance sur Audi Sport Abt Schaeffler, ce qui peut paraître confortable... mais l'an passé, la structure allemande avait surmonté un déficit de 33 longueurs sur sa rivale chinoise pour remporter le titre avec seulement deux unités d'écart.

"C'est un scénario familier pour l'équipe, car nous venons à New York dans le même contexte que l'an dernier", reconnaît Mark Preston, directeur de l'écurie DS Techeetah. "Sauf que cette fois, nous n'allons pas laisser le championnat des équipes nous filer entre les doigts. Perdre pour deux points seulement l'an passé était vraiment douloureux ; disons juste que nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que ça ne se reproduira pas. Nous voulons cette victoire d'équipe."

Quant à Allan McNish, qui est à la tête d'Audi Sport Abt, il a la ferme intention de rééditer l'exploit. "Pour nous, c'est très clair : nous sommes dans la bataille", indique-t-il à notre micro. "Ils ont de très bonnes chances, ils ont une main sur le trophée, mais je pense qu'ils savent que rien n'est joué avant d'avoir soulevé ce trophée. De notre point de vue, nous allons attaquer au maximum, tout simplement. Il n'y a pas d'autre option."

Propos recueillis par Alex Kalinauckas