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Opinion - Le véritable coût des formules de promotion

Bien des adolescents dépensent des milliers d'euros pour faire la course tous les weekends, mais est-ce bien raisonnable?

Départ : Marvin Dienst, HTP Junior team mène

Photo de: ADAC Motorsport

Podium de la course 1 : le deuxième Ralf Aron, Prema Powerteam, le vainqueur Marvin Dienst, HTP Junior Team et le troisième Mattia Drudi, SMG Swiss Motorsport Group
Toni Wolff, Piro Sports
Pré-grille
Sophia Floersch
Vainqueur : Mick Schumacher, Van Amersfoort Racing
La monoplace du championnat de F4 Etats-Unis
Harrison Newey, Van Amersfoort Racing
Le vainqueur : Marvin Dienst, HTP F4 Junior Team UNGAR

L'embarras du choix. Voilà une expression qui définit à merveille la situation des pilotes en herbe, de nos jours. Mais est-ce intrinsèquement positif? Cette saturation d'options pour les stars de demain est-elle une bonne chose?

Jadis, au Royaume-Uni, si l'on voulait courir avant d'avoir seize ans, il fallait choisir entre le karting et le Ministox, une compétition dont les courses avaient lieu sur des ovales de stock car. Puis sont arrivées les T Cars, des voitures de tourisme pour jeunes pilotes qui ont permis à de bons pilotes de s'illustrer, mais s'avéraient coûteuses. Elles n'ont pas fait long feu...

Les Ginetta Junior, que l'on retrouve en marge des meetings de BTCC (championnat britannique de voitures de tourisme) ont en revanche beaucoup de succès, tout comme le Junior Saloon Car Championship et ses Citroën Saxo.

En monoplace, on retrouve des pilotes de quinze ans en MSA Formula. Ce championnat correspond à la British F4, et on sait que le concept de Formule 4 permet aux adolescents de courir partout en Europe. Prenez par exemple Lando Norris, qui a couru en F4 en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne cette année, ou le pilote russe Robert Schwartzman, qui a participé à deux F4 différentes.

Le concept de F4 (avec des voitures et des moteurs différents dans différents pays) a ouvert davantage d'opportunités aux pilotes pour qu'ils gagnent en kilométrage et en expérience. En théorie, c'est une bonne chose : ils apprennent et se développent, et devraient être capables de relever les défis de l'échelon suivant, par exemple la Formule Renault 2.0.

Mais courons-nous le risque de perdre ces pilotes plutôt que de les former? C'est là que les coûts entrent en jeu.

Des coûts élevés pour les jeunes pilotes

Le championnat d'ADAC F4, basé en Allemagne, a connu une année extraordinaire avec des courses spectaculaires et des pilotes très impressionnants. Le paddock est tout aussi impressionnant, puisqu'on y retrouve les écuries Van Amersfoort Racing, Prema Powerteam et Mücke Motorsport.

À l'autre bout du paddock se trouvent quelques équipes privées familiales, qui peinent à tenir la comparaison face à la puissance des grandes écuries, qui disposent évidemment de budgets bien plus conséquents. Un certain pilote qui a participé à deux championnats de F4 cette année aurait dépensé plus de 750'000€.

Certes, c'est son père qui a dépensé cet argent, mais à quinze ans, devrait-on recourir à de telles sommes?

Perdre les jeunes définitivement

Il est vrai qu'en ce qui concerne la réduction des coûts, que ce soit en F1 ou dans la discipline la plus amateur qui soit, il est impossible d'empêcher les gens de dépenser leur argent, mais quand de grandes équipes arrivent dans une série, les coûts augmentent forcément.

Cela signifie que ceux qui peuvent se permettre de faire du sport automobile devront chercher plus d'argent pendant plus longtemps s'ils doivent débourser des sommes folles dès l'âge de quinze ans. Et s'ils sont à court d'argent dès dix-sept ans, alors le sport auto les perd définitivement.

Or, à l'heure actuelle, il y a de plus en plus d'options pour les jeunes pilotes : la F4 les recherche, mais les écuries, en tant que business, doivent attirer des clients. Notre monde est ainsi fait.

Il n'y a pas de solution simple au problème des coûts en formules de promotion, à moins d'interdire la présence d'équipes pour revenir à l'époque où les pilotes venaient avec leur camionnette et leur voiture. Mais notre sport, ou plutôt le business qu'il représente, est déjà allé trop loin.

Donner la priorité aux clients

L'itinéraire du karting au sport automobile était autrefois simple, mais est désormais plus complexe que jamais. Il y a plus de catégories de karting et de formules de promotion que jamais, et toutes essaient d'attirer les mêmes pilotes et le compte en banque de leurs parents.

Que les instances dirigeantes se méfient. Les grandes équipes peuvent peut-être rendre un championnat plus professionnel et lui donner une meilleure apparence, mais il ne faut pas oublier l'identité des vrais clients : des pilotes qui ne sont que des adolescents.

Traitons-les avec soin : le sport automobile aura besoin d'eux à l'avenir.

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