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Le sport auto vit "un cauchemar" et "va exploser" après la pandémie

Le patron d'Oreca, Hugues de Chaunac, livre une vision très sombre de l'avenir des sports mécaniques après la crise liée au nouveau coronavirus et estime que le sport auto va "prendre une grosse claque".

#22 United Autosports Oreca 07 Gibson - Philip Hanson, Filipe Albuquerque, Paul di Resta

#22 United Autosports Oreca 07 Gibson - Philip Hanson, Filipe Albuquerque, Paul di Resta

JEP / Motorsport Images

Le fondateur du groupe Oreca ne cache pas son inquiétude pour les sports mécaniques dans ces temps troublés, alors que la pandémie de COVID-19 frappe particulièrement l'Europe et l'Amérique du Nord et a obligé à la mise en suspens des compétitions internationales. En suspens également, les activités des constructeurs eux-mêmes, dont les sièges sont souvent touchés par des mesures restrictives de confinement pour tenter de contenir la propagation du coronavirus.

"La production est arrêtée et l’usine fermée", explique ainsi Hugues de Chaunac, dans une interview exclusive pour Le Maine Libre, à propos de la situation d'Oreca. "Ce qui ne nous empêche pas de travailler à distance. Le comité directeur se réunit quotidiennement pour gérer la crise, avec comme priorité la crise sanitaire puisque la santé passe avant tout. Il convient donc de veiller à la santé de nos collaborateurs et de leurs familles. Nous avons mis en place un comité stratégique pour réfléchir aux différentes orientations qu’il sera possible de prendre pour assurer la pérennité de notre entreprise, axée jusque-là sur le secteur du sport auto... On tend vers une évolution de nos métiers."

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Si la gestion au jour le jour de l'épidémie et de ses conséquences directes est évidemment dans tous les esprits, l'avenir à court et moyen termes sera sans doute marqué par des conditions économiques et financières difficiles, alors qu'une partie du monde tourne au ralenti et que des pans entiers de l'économie sont en grande difficulté ou totalement à l'arrêt. "Dans ce contexte douloureux, il convient d’être réaliste car suivront derrière des crises économique et financière", prévient De Chaunac, dessinant un avenir sombre mais qui se veut "réaliste".

"Notre discipline va être durement impactée, comme jamais, avec des métiers qui ne vont plus exister. Le sport auto va prendre une grosse claque et perdre au passage des équipes, des structures, des spectateurs... Notre belle entité va exploser. C’est un cauchemar qui concerne le sport mondial puisque l’Asie et les États-Unis sont touchés. Plus qu’un tableau noir, c’est une vision réaliste des choses que j’essaie d’avoir."

"Comme après un bombardement..."

Avant la survenue de la crise mondiale, l'Endurance avait mis sur les rails le projet de catégorie LMDh, dans laquelle Oreca doit avoir un rôle à jouer en tant que constructeur possible du fameux châssis commun s'inspirant du Le Mans Hypercar et du LMP2. Mais tous les projets en cours ont été remis en cause. "Tout s’est arrêté d’un coup ! Comme après un bombardement... Autant nous étions confiants après la réunion qui s’est tenue à Daytona, en janvier dernier, avec de sérieux contacts avec les constructeurs, autant là tout est tombé à l’eau. Il n’y a plus aucune demande : zéro."

De là à voir les constructeurs reculer sur leurs engagements ? "Il faut s’y attendre dans la mesure où Ils vont être étranglés. Sans parler des sponsors, partenaires et gentlemen-drivers qui vont être impactés. Aujourd’hui, on n’ose pas aborder le sujet avec un constructeur tant le sujet peut paraître déplacé dans le contexte actuel. Jamais je n’aurais pu imaginer ça depuis que j’évolue dans le milieu des sports mécaniques."

Puis il conclut, grave : "Chez Oreca, notre projet de nouvelle usine de 10 000 m² est placé au fond du tiroir. Et dire qu’il y a deux semaines, nous présentions sa maquette au personnel de l’entreprise... Désormais, il faut voir comment nous allons la sauver après cette guerre..."

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