Interview

SRO fustige l'organisation du GT Tour

Dans une interview exclusive pour Motorsport.com, Stéphane Ratel, le directeur de SRO, promoteur des Blancpain GT Series, dénonce les lacunes du promoteur actuel du GT Tour, la société ORECA, qui ont mené selon lui au déclin de la série.

Stéphane Ratel

Photo de: Brecht Decancq Photography

Stéphane Ratel
Stephane Ratel, directeur de SRO Motorsport Group
#14 Porsche Lorient Porsche 911 GT3 R : Eric Mouez, Gilles Blasco, David Loger
#36 Duqueine Engineering Ferrari 458 Italia : Bruno Strazzer, Romain Brandela, Dino Lunardi
Stéphane Ratel, CEO de SRO Motorsports Group
#20 Team AKKA ASP Ferrari 458 Italia : Philippe Giauque, Jean-Luc Beaubelique, Morgan Moullin-Traffort
#16 Team AKKA ASP Ferrari 458 Italia : Eric Debard, Fabien Barthez, Olivier Panis
Stéphane Ratel

Avec seulement neuf voitures au départ, donc cinq GT, l'ouverture de la saison 2016 du GT Tour avait tourné au fiasco. Stéphane Ratel, directeur de la société SRO, promoteur des très prisées Blancpain GT Series, qui avait tenu les rênes du Championnat de France GT FFSA durant une douzaine d'années, jette un regard naturellement critique sur la situation du GT en France.

"Il s'agit d'un cas typique de mauvaise gestion", a déclaré Ratel à Motorsport.com. "Dans un monde où les courses de GT rencontrent le succès partout, ils ont réussi à mettre le championnat par terre."

"Nous avons créé cette structure pour commencer, et l'avons géré de 1998 à 2010, en rencontrant un grand succès, avec un record de 52 voitures au départ. Et la dernière saison, nous en étions encore à 29 unités."

Dans un monde où les courses de GT rencontrent le succès partout, ils ont réussi à mettre le championnat par terre.

Stéphane Ratel, directeur de SRO.

"Puis il y a eu une manœuvre typiquement française, pour laquelle les Français sont assez bons", poursuit Stéphane Ratel. "Ils ont transmis la gestion à un autre promoteur, ce qui était un scandale en soi car ils [ORECA] n'avaient aucune expertise en la matière, et ils ont du coup toujours fait ce que les équipes leur disaient. Les équipes ont toujours des idées. Vous devez les écouter, mais cela ne veut pas dire que vous devez appliquer toutes leurs idées."

"Et je pense que, chaque année, ils ont pris en compte les idées d'une ou deux équipes, et ils ont continué à changer le format de course chaque année. À chaque fois. À changer la durée de la course, le nombre de courses, changer ceci, changer cela. Tous les ans. Et au final, lorsque le championnat commençait vraiment à battre de l'aile, avec 14 ou 15 voitures, cela devenait difficile."

"Et puis ils se sont dit 'oh, nous n'avons pas assez de voitures, nous allons introduire les LMP3'", enchaîne Stéphane Ratel. "Et ça a tué le championnat. Si vous dépensez de l'argent dans une voiture de GT, vous voulez remporter un championnat de GT, sauf si vous êtes au Mans. Au Mans, vous pouvez l'accepter, mais à part cela, courir derrière une LMP3 qui dépense le même budget que vous, et finir juste en tant que vainqueur de catégorie, cela ne marche pas, et cela a tué le championnat."

Alors que le GT Tour sombrait dans une crise profonde après Nogaro, où des émissaires de la Fédération Française étaient même allés jusqu'à critiquer à leur tour les organisateurs du GT Tour, SRO avait plongé dans la brèche en annonçant l'arrivée d'un nouveau championnat de GT, organisé par ses soins, principalement basé en France, mais avec également quelques épreuves à l'étranger.

"Je ne prétends pas reprendre en main le championnat, lorsque je dis que je veux créer un championnat axé sur la France", continue Stéphane Ratel. "Mais il ne sera pas basé uniquement en France. Si la Fédération Française veut appeler cette série Championnat de France, pourquoi pas ? Mais cela dépend d'eux, pas de nous."

Propos recueillis par Tim Biesbrouck.

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