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Panoz et Brabham : l'histoire d'un drôle de choix

En 1997 le programme Panoz GT n'apparaissait pas comme un choix attrayant pour un ex-pilote de Formule 1, McLaren constituant un bien meilleur pari. Mais contre toute attente, David Brabham fit le choix de la marque américaine pour former un duo gagnant pendant plusieurs années.

Panoz

Préférez-vous la McLaren F1 GTR ou la Panoz GTR-1 ? On se souvient aujourd'hui avec beaucoup d'émotion de ces deux autos des années 90, mais avant de se lancer à l'assaut du championnat FIA GT en 1997, vous n'auriez probablement pas réfléchi à deux fois pour faire votre choix. 

David Brabham était en quelque sorte dans cette situation, devant une décision a priori facile à prendre. La version à empattement court de la McLaren F1 de Gordon Murray venait de remporter le championnat BPR Global GT Series en 1995 et 1996, tandis que Brabham avait conquis le titre en ALL-Japan GT avec John Nielsen au volant de la McLaren du Team Lark. La Panoz, elle, n'avait pas le moteur au "bon endroit"... "Je me souviens avoir lu un article dans Autosport au sujet de ce moteur avant en GT", confie Brabham. "Je me suis dit : 'Mon père a montré à tout le monde que le moteur devait être à l'arrière. Je n'en piloterai jamais une'."

McLaren développait la version à empattement long de la F1 GTR et le patron de la compétition, David Clark, était enclin à trouver un accord avec Brabham. Néanmoins, les négociations étaient difficiles. "David Price [à la tête de l'équipe Panoz] me courait après pour piloter la Panoz", explique Brabham, aujourd'hui âgé de 55 ans. "Quand c'est arrivé, McLaren a dit : 'Nous voulons que tu pilotes mais nous ne payons pas'. Donc j'ai décroché le téléphone et j'ai appelé Pricey." 

Un accord fut trouvé, mais McLaren tenta de contacter Brabham alors qu'il était en vacances : "Un fax est arrivé avec une offre rémunérée. J'ai dit que j'avais signé ailleurs et que je tiendrais ma parole". Dans un premier temps, Brabham semblait avoir fait le mauvais choix. McLaren remporta cinq des onze manches du FIA GT et le duo formé par Steve Soper et JJ Lehto manqua de peu le titre face au pilote Mercedes Bernd Schneider. Pendant ce temps, la Panoz avait du mal : avec Perry McCarthy, Brabham ne décrocha qu'un podium sous la pluie à Sebring. 

Il avait d'ailleurs fallu un peu de chance, après une qualification en 12e position, mais grâce à un passage aux pneus pluie au bon moment qui avait permis à Brabham de remonter au troisième rang. Une place que Panoz ne semblait pas en mesure de conserver face à un Lehto remontant très vite, mais dont la voiture avait finalement pris feu. Cet abandon avait permis à la Panoz de Brabham et McCarthy de grimper sur le podium de manière inespérée. Le pilote australien avait alors confié que ce résultat était "comme avoir gagné la course"

Ce programme [McLaren] n'a duré qu'un an puis ils sont partis, donc j'ai misé sur le bon cheval.

David Brabham

Cette année-là, face à la domination croissante de Mercedes, McLaren prit la décision de se retirer dès la fin de la saison 1997. "Ce programme n'a duré qu'un an puis ils sont partis, donc j'ai misé sur le bon cheval", explique Brabham. "La Panoz a connu de nombreux problèmes, mais j'ai tout de suite pensé qu'elle ressemblait à une vraie voiture de course et qu'elle avait du potentiel."

Brabham resta chez Panoz pendant six ans, période au cours de laquelle la GTR-1 évolua pour devenir le prototype ouvert LMP Roadster. L'équipe DAMS prit le relais en 1998 pour exploiter l'auto, et lutta à armes inégales face à Mercedes en FIA GT. Associé à Éric Bernard, Brabham signa deux podiums, à Hockenheim et Dijon, pendant que Mercedes décrochait les dix victoires en jeu avant que le championnat n'implose. C'est en Amérique que Brabham était destiné à connaître ses plus grands succès avec Panoz. 

Vainqueur de la catégorie GT aux 12 Heures de Sebring en 1998 avec Andy Wallace, il termina deuxième du championnat American Le Mans Series en 1999 avec Bernard, les deux hommes s'imposant à Portland puis Petit Le Mans, où Wallace les avait rejoints.

En 2001 et 2002, Brabham fut associé à Jan Magnussen. Ils infligèrent deux défaites improbables à la légendaire Audi R8, ce qui n'a nuit en rien à la réputation du prototype allemand. Puis Brabham quitta le programme pour rejoindre Bentley en 2003. 

Des pépins privèrent son équipage, qu'il formait avec Johnny Herbert et Mark Blundell, de la victoire aux 24 Heures du Mans, tombée dans l'escarcelle de l'autre Bentley notamment confiée à Tom Kristensen. Mais Brabham aurait sa revanche dans la Sarthe quelques années plus tard, d'abord en GT1 avec Aston Martin puis, surtout, en 2009 au classement général avec Peugeot. 

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