L'Aeroscreen a fait ses débuts sur piste humide

Après des essais plus que concluants à Indianapolis, l'Aeroscreen de l'IndyCar a fait ses premiers pas sur un circuit routier, et la pluie s'est également invitée, permettant des tests intéressants pour l'avenir.

Simon Pagenaud, Team Penske avec l'Aeroscreen

Simon Pagenaud

Moins d'une semaine après avoir été testé pour la première fois en piste sur l'ovale d'Indianapolis, l'Aeroscreen a fait son retour, cette fois sur le Barber Motorsports Park. La piste de l'Alabama servait donc de deuxième étape dans les essais du nouveau dispositif de protection de la tête des pilotes, avant un test sur l'ovale court de Richmond et le circuit de Sebring, simulant une piste urbaine.

La surprise, qui était finalement la bienvenue, était la présence de la pluie. La piste humide a donc permis aux deux pilotes présents, Simon Pagenaud et Ryan Hunter-Reay, de tester la capacité de l'Aeroscreen de faire face aux projections d'eau. Si les deux monoplaces n'ont pu évoluer de concert, et donc concrètement vérifier quelle serait la visibilité derrière un autre pilote, les deux anciens Champions IndyCar se sont montrés optimistes.

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"Nous l'avons utilisé sous la pluie et ça allait, même si nous n'avions pas de trafic car Simon a eu un problème moteur au moment où nous voulions tester cela", a expliqué Ryan Hunter-Reay à Motorsport.com, avant que Simon Pagenaud ne s'exprime sur Twitter : "Honnêtement, c'était super sur piste humide ! La visibilité pourrait même être meilleure qu'avec seulement un casque, comme l'eau semblait mieux se disperser sur l'Aeroscreen."

Hunter-Reay, qui découvrait le dispositif, s'est d'emblée montré très satisfait sur le plan de la visibilité : "C'est vraiment très bien. L'application du dispositif a été assez impressionnante et je pense que l'IndyCar, Red Bull, PPG et leurs partenaires ont fait du très bon boulot. Maintenant il faut juste régler quelques petites choses. Du point de vue du pilote, ça a pris un peu de temps pour m'y habituer. Comme je roule en monoplace depuis que j'ai 16 ans, avoir le flux d'air sur le casque fait partie de ces entrées sensorielles qui faisaient la spécificité du pilotage de ce type de voitures. Il a donc fallu un peu de temps pour s'habituer à ne plus sentir ou entendre cela."

"La distorsion visuelle n'a pas été un problème. C'est comme quand ils ont placé le dispositif AFP devant nous en mai, il a fallu un peu de temps pour s'y faire. Pareil avec l'écran, mais à la fin de la journée, on s'y est habitué. Les tear-offs ont fait une différence, mais pas plus que ce à quoi on pourrait s'attendre. Par exemple, quand je mets beaucoup de tear-offs sur mon casque, il y a un peu de distorsion juste parce que vous faites effectivement ce que vous regardez à travers un peu plus épais. Pareil ici, avec beaucoup de tear-offs il y a la même chose, mais quand j'ai demandé à ce qu'on en enlève la moitié, c'était mieux. Mais du point de vue visuel, le fait d'avoir un Aeroscreen changeait très peu la donne."

 

Le pilote Andretti Autosport a toutefois pointé un aspect à améliorer sur le dispositif de Red Bull Advanced Technologies, les flux d'air vers le casque. Hunter-Reay comprend toutefois que tout cela est un travail en cours et n'a aucune inquiétude quant au fait que l'IndyCar parviendra à trouver une solution adéquate pour le début de la saison 2020, en mars prochain.

"Il faisait probablement entre 20 et 25°C, avec pas mal d'humidité. Ce n'était pas la température à l'intérieur de la voiture qui était le problème, mais le débit d'air dans le casque du pilote. Nous avons examiné un grand nombre d'options différentes et en avons trouvé de bonnes pour aller de l'avant, mais il s'agit d'un travail en cours. L'IndyCar a beaucoup de choses à faire en termes d'entrées, d’ouïes de refroidissement, d'emplacements, de conduits et de tubes NACA à utiliser, mais je pense que nous avons pu y apporter une contribution significative."

"Le problème, c'est que nos casques sont conçus pour supporter une vitesse de 370 km/h et répartir ce flux d'air sur notre visage et autour de notre tête. Lorsque vous entourez ensuite ce casque d'un Aeroscreen, vous pouvez y placer de petits conduits et entrées d'air, mais vous ne pouvez pas faire pénétrer de l'air dans le casque à moins d'ouvrir votre visière. Pour l'instant, vous pouvez sentir les conduits d'air qui dirigent l'air vers la combinaison et même jusqu'au cou, mais l'on a essayé de faire monter l'air vers le casque ; c'est ce qui me semblait être la zone la plus stagnante pour moi. Nous avons pu améliorer la chose avec un système de tuyaux, un peu comme un casque soufflé."

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Le vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis 2014 est toutefois convaincu, comme l'étaient ses pairs Will Power et Scott Dixon, que l'Aeroscreen est la bonne solution pour l'avenir : "Je pense que c'est clairement la bonne direction. L'IndyCar a toujours été à l'avant de la sécurité en sport automobile, et c'est un nouveau pas dans la bonne direction. C'est comme ça que ça fonctionne, on commence avec un super outil car ils l'ont très bien conçu, et maintenant on l'essaie, et on fait des ajustements pour qu'il soit utilisable en course."

"Il y a beaucoup de travail à faire de ce point de vue, mais le point de départ est bon, et j'adore l'idée d'avoir une protection autour de ma tête pour la première fois de ma carrière. J'ai eu plusieurs moments chauds à ce niveau-là, et je suis donc heureux de voir que nous faisons un pas de géant dans la matière", a expliqué celui qui a notamment été impliqué dans les gros accidents de Mike Conway à Indianapolis en 2010 et Robert Wickens à Pocono en 2018, la voiture de l'autre pilote passant à chaque fois près de la tête de Ryan Hunter-Reay.

Propos de Ryan Hunter-Reay recueillis par David Malsher

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