Interview

Gommendy : L'Indy 500, comme "gravir l'Everest"

Le pilote français Tristan Gommendy, qui a rejoint le projet de Calmels Sport de participer aux 500 Miles d'Indianapolis 2018, aborde la tâche avec sérieux, et concentration.

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Photo de: Scott R LePage / Motorsport Images

Une équipe française (en partenariat avec le Schmidt/Peterson Motorsports) aux 500 Miles d'Indianapolis, voilà un pari peu commun. Mais c'est celui que se lance Didier Calmels, co-fondateur de Signatech, avec sa structure, Calmels Sport. Lorsqu'il a fallu décider d'un pilote, c'est vers Tristan Gommendy que son attention s'est tournée.

"Ça s'est passé, pour moi, à la course WEC du Nürburgring, où le vendredi j'ai reçu un texto de Didier Calmels, qui a demandé à me rencontrer rapidement sur le circuit, de manière discrète et confidentielle, pour me parler d'un projet", explique Gommendy, à Motorsport.com.

"On s'est donné rendez-vous avec Didier et son fils Gauthier, et puis ils m'ont expliqué le projet, ce qu'ils avaient en tête, où ils en étaient dans les discussions, et il m'a dit 'est-ce que tu veux être mon pilote ?' J'avoue qu'il y a eu un moment de blanc, quand il a fini d'exposer le projet et qu'il m'a demandé d'être le pilote, j'ai mis quelques secondes à réfléchir et à me demander si je n'étais pas en train d'imaginer la situation."

Mais tout cela n'était pas le fruit de l'imagination du pilote du Jackie Chan DC Racing, mais bien un projet sérieux, et préparé avec soin. Reste que pour faire passer le projet à la vitesse supérieure, le pilote devait donner sa réponse... assez rapidement !

"Il me dit 'réfléchis, parles-en à ta femme d'abord ! Et puis tu me donnes ta décision demain !' [rires] Je suis reparti avec ce projet dans la tête, ça devait être avant les essais du WEC, j'ai gardé ça pour moi. J'ai passé quelques coups de fil, mais ma décision était prise, à moins d'un gros problème. Ce projet-là, si mes conditions étaient acceptées, c'était impossible de dire non."

Le Français, qui a disputé une saison de l'autre côté de l'Atlantique, en Champ Car, en 2007, a tout à fait conscience de la difficulté de la tâche qui l'attend, quelque chose qui n'est peut-être pas facile à percevoir en Europe.

#37 DC Racing Oreca 07 Gibson: Tristan Gommendy

"Souvent, les Européens minimisent la compétition américaine, et ont l'impression que c'est de la course européenne dégradée, que ce soit au niveau technique ou sportif. Ces gens-là ne se rendent pas compte que les Américains ont très souvent une longueur d'avance sur l'Europe et qu'au contraire, au niveau du professionnalisme et de la compréhension de la course, ils ont de mon point de vue tout compris."

"Les 500 Miles, ça n'est pas que quatre virages à gauche. C'est un challenge, c'est un peu une très grosse montagne à gravir, ça demande une préparation sérieuse, et surtout, savoir à quoi s'attendre. Et ne pas découvrir l'ampleur de la tâche en plein milieu de la côte. C'est ce qui était important pour moi dans les échanges avec Didier, d'en discuter et de savoir où il en était dans ses discussions, et de sa compréhension de cette course et des Américains, lui donner aussi ma vision des choses, et voir si on était bien raccord sur tout ça."

Déjà des essais sur le simulateur

Si la phase initiale du projet, du côté de Tristan Gommendy, a débuté mi-juillet, les choses se sont vite accélérées avec notamment une journée d'essais dans le simulateur de Honda, le même que celui utilisé par Fernando Alonso lors de sa participation aux 500 Miles, en mai dernier. Des essais importants en termes d'acclimatation, mais aussi pour la direction de l'IndyCar.

"La direction de l'IndyCar a vraiment conscience de la dangerosité des speedways, et ne souhaite pas voir venir des pilotes casse-cou, européens, qui viennent, pas préparés, en pensant que tout est possible. C'est quelque chose qu'ils souhaitent vraiment contrôler. Même si mon nom était déjà présélectionné, c'était quelque chose à valider avec le patron de l'IndyCar, et l'équipe."

Helio Castroneves, Team Penske Chevrolet, Tony Kanaan, Chip Ganassi Racing Honda

"On a fait une journée test sur le simulateur Honda, avec trois ingénieurs de SPM, des ingénieurs de chez Honda, et cette journée fait l'objet d'un rapport qui est transmis à la direction générale de l'IndyCar, avec un compte-rendu des ingénieurs. Cette journée, elle a eu lieu il y a un peu plus d'une semaine, et elle s'est bien passée."

La phase suivante de la préparation de Tristan Gommendy, Calmels Sport et Schmidt/Peterson Motorsports passera par une journée d'essais "en réel" cette fois-ci, après la fin de la saison IndyCar. Avant ensuite le passage sur la monoplace 2018, et l'échéance du mois de mai, qui pourrait se voir accompagnée de la course sur le circuit routier d'Indianapolis.

"Le point de départ, c'est les 500 Miles mais je pense que tout le monde a envie d'étendre un peu ce programme, et SPM souhaite vraiment qu'on puisse faire le Grand Prix d'Indianapolis, pour permettre l'acclimatation avec la voiture, l'équipe, etc."

"Tout le monde a envie de gravir l'Everest, mais combien le font ?" Calmels Sport et Tristan Gommendy viennent de débuter leur ascension, arrivée au sommet prévue le 27 mai prochain...

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