C'était un 30 mai : Mario Andretti remporte l'Indy 500

Le 30 mai 1969, les États-Unis et le monde assistent à la victoire de Mario Andretti aux 500 Miles d'Indianapolis. C'est le couronnement d'un surdoué du pilotage, qui commence seulement à marquer de son empreinte l'Histoire de son sport.

Mario Andretti

Mario Andretti

IndyCar Series

Né en 1940 à Montona, dans une partie de l'Italie appartenant désormais à la Croatie, c'est évidemment aux États-Unis que Mario Andretti s'est fait un nom. Si aujourd'hui, la notion de "rêve américain" est plutôt tombée en désuétude, ce qu'a vécu le jeune Mario s'en rapproche absolument.

Sa famille émigre vers les États-Unis en 1955 avec seulement 125 dollars en poche, et avec son frère jumeau Aldo, les jeunes Andretti découvrent le sport automobile. Après une grave blessure pour Aldo, Mario affronte seul pour la première fois en 1965 le temple de la vitesse, Indianapolis.

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Quatre ans plus tard, c'est en qualité de star des circuits qu'arrive Mario Andretti dans l'Indiana. Déjà double Champion IndyCar, il s'est également adjugé en 1967 le Daytona 500, la course la plus mythique de la NASCAR. Mais du côté d'Indianapolis, cela coince encore légèrement. En quatre participations, Andretti s'est qualifié deux fois quatrième, et a signé deux pole positions, mais il n'a terminé l'épreuve qu'une seule fois, lors de son année de rookie, en 1965.

Courant pour l'équipe d'Andy Granatelli, Mario Andretti arrive à Indianapolis avec une Lotus 64. La voiture se montre très rapide jusqu'à la deuxième semaine d'essais, où il est victime d'un gros accident. S'en sortant avec seulement des brûlures au visage, Andretti doit désormais se qualifier avec la voiture de réserve. Tâche qu'il réalise sans trop de difficulté, en décrochant une place au centre de la première ligne, aux côtés du poleman A.J. Foyt et de Bobby Unser, le vainqueur en titre. Lors de la traditionnelle photo de la première ligne, Mario Andretti est aux abonnés absents, remplacé par son frère jumeau Aldo en raison de ses brûlures.

Le jour de la course est d'abord marqué par la domination de Foyt depuis la pole, puis par le leadership de Lloyd Ruby. Mais les deux pilotes rencontrent des problèmes aux stands, donnant le commandement à Mario Andretti. Ce dernier mène à partir du 106e tour, après quelques boucles en tête en première moitié d'épreuve, et semble partir vers la victoire.

Seulement voilà, avec déjà trois abandons en quatre participations, le doute a de quoi subsister. D'autant plus que la Hawk qu'il pilote a certes remporté une course à Hanford, mais elle n'a tenu que 38 tours à Phoenix en ouverture de saison, soit 38 miles... et elle devait ici en parcourir 500 !

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Mais le miracle se produit, et après plus de trois heures d'effort, Mario Andretti franchit la ligne d'arrivée et remporte la 53e édition des 500 Miles d'Indianapolis. Si ses succès précédents lui avaient donné du crédit dans le monde du sport automobile, cette victoire le propulse au rang de superstar planétaire. À cet instant, difficile d'imaginer autre chose qu'une domination Andretti dans les années à venir, sur le Speedway, et partout ailleurs.

Bien évidemment, Mario Andretti a continué de rentrer dans la légende dans les trois décennies qui ont suivi, avec le titre de Champion du monde de Formule 1 en 1978 notamment. Mais également avec une deuxième place au général et une victoire de classe au Mans en 1995.

"La malchance Andretti"

Mais du côté d'Indianapolis, rien. Oh, il y a bien eu 1981, et cette deuxième victoire conservée durant moins de cinq mois, avant que la court d'appel de l'USAC ne rende le succès à Bobby Unser... Il y a surtout eu des années et des années de "malchance Andretti". Avec notamment 1987, où le patriarche de la famille mène 170 des 177 premiers tours de course mais doit abandonner, alors qu'il possède un tour d'avance. Il doit même assister au sacre d'un Unser, Al Senior pour être précis, qui remporte la course pour la quatrième fois...

Son fils Michael n'a pas été épargné par la malchance non plus, qui a terriblement frappé la famille en 1992. Mario Andretti s'est retrouvé à l'hôpital avec des blessures aux pieds après un accident, tout comme son fils Jeff. Heureusement, devant, Michael Andretti domine les débats, possède un tour d'avance et file vers la victoire.

Seulement, à dix tours de l'arrivée, la catastrophe, Michael Andretti ralentit dans la ligne droite arrière et abandonne. Vous pouvez imaginer la chape de plomb qui s'est abattue sur Mario lorsqu'il a demandé les résultats de la course à l'hôpital...

Et comment oublier 2006 ? Michael en tête devant son fils Marco dans les derniers tours de l'épreuve, un dépassement incroyable du pilote de 19 ans sur son père... et une victoire finale de Sam Hornish Jr., dans les derniers mètres.

Après tant d'années de galère, il était bien normal de célébrer en grande pompe les 50 ans d'un succès de légende pour Mario Andretti. Son petit-fils Marco a couru les 500 Miles dimanche dernier avec une voiture portant la même décoration, et celui qui est devenu le plus grand nom du sport automobile américain a été célébré tout au long du mois de mai. Et c'est tout à fait mérité !

Mario Andretti
Marco Andretti

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