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Mon job : directeur marketing chez Kanaan Racing

Motorsport.com vous fait découvrir les métiers méconnus du paddock, découvrons le travail de Benito Santos, directeur marketing chez Kanaan Racing.

Tony Kanaan, Chip Ganassi Racing Honda

Gavin Baker / Motorsport Images

Les métiers des sports mécaniques

Tout au long de la saison, Motorsport.com va à la rencontre des hommes et des femmes de l'ombre dans les différents championnats de pointe des sports mécaniques.

Mon job, c'est...

Mon titre serait Directeur du marketing pour Kanaan Racing. Mais dans la vie réelle, à part piloter la voiture, je fais tout le reste de ce dont Tony a besoin ! Tout ce qui est licence, contrats, les sponsors personnels, les fournisseurs, l'équipe, je fais tout cela. Je m'occupe aussi des voyages, de la planification, et des réseaux sociaux, qui sont très importants dans notre époque actuelle.

Ma semaine typique

On a un bureau, qui est situé à Miami. Donc, quand on n'est pas en route vers une course d'IndyCar ou vers un événement spécifique, je passe la majeure partie de ma semaine au bureau. Je m'occupe de l'agenda à venir, pour être sûr que Tony sache où il doit aller, ce qu'il doit faire, où il doit être à quel moment... Je m'occupe aussi de ses vols, des voitures de location, des hôtels, pour que tout soit coordonné entre notre côté et l'équipe.

Je passe aussi un peu de temps avec Tony quand il est en ville. Il voyage beaucoup. Par exemple, il est parti de chez lui le 1er mai, et ensuite il est revenu à la maison le 5 juin, pour y passer un jour et demi ! Tout le reste du temps, il était soit à Indianapolis, soit en route vers des essais, car on a eu des essais avant les 500 Miles. Quand il est à la maison, je passe un peu de temps avec lui, je lui sers de partenaire d'entraînement sur le vélo – je fais aussi cela !

La chose la plus importante dans mon travail

En général, je dis à Tony que je suis là pour faire le travail dont il n'a pas à se soucier. M'occuper des petites choses qui prendraient trop de temps au pilote, les contrats – des petites choses que les personnes à l'extérieur ne connaissent pas, mais dont on doit s'occuper. C'est le plus important, laisser Tony se concentrer à 100% sur le pilotage de la voiture. Mais faites-moi confiance, il est au courant de tout, quand il vient me demander ce qu'il doit faire dans trois semaines, qu'il a une réponse précise et qu'il sait que tout est déjà calé, c'est le plus important.

Les personnes avec lesquelles je suis toujours en contact

Tout se passe entre Tony et moi, et ensuite quelques personnes-clés de l'équipe. Par exemple, pour les 24 Heures, tout s'est passé à la dernière minute, vraiment, donc il fallait s'assurer que tout ce qu'il fallait soit là, comme la licence FIA, ces choses dont on n'a pas besoin aux États-Unis. Même tout ce qui concerne ses vêtements, par exemple ses chaussures de course – elles ont une certification SFI aux USA, et quand on est arrivé, on nous a dit qu'on ne pouvait pas les utiliser car elles n'étaient pas certifiées FIA.

Chaussures de Tony Kanaan, Chip Ganassi Racing Honda

J'ai dû appeler Alpinestars, Sparco, etc. Il y a plein de petites choses qui sont différentes pour les 24 Heures du Mans spécifiquement. En IndyCar, la personne avec qui je parle le plus est Lynzy Stover, qui s'occupe des relations presse pour la voiture de Tony. Elle vient avec une liste des demandes des médias et j'opère un filtrage, si je peux, je demande si on ne peut pas m'envoyer les questions, comme ça je les pose directement à Tony s'il n'y a pas besoin de l'avoir directement au téléphone. Parfois aussi, certains médias demandent expressément à l'avoir au téléphone, ou alors en vidéo.

Que se passerait-il sans moi ?

Oh, il s'en sortirait très bien, mais ça serait juste un peu plus compliqué ! Beaucoup de pilotes s'occupent de tout ça mais avec Tony, le problème est que sa popularité vient gêner sa possibilité de se concentrer sur les petites choses. S'il vient dans le paddock et qu'il y a 15 fans qui l'attendent, il va devoir s'arrêter et signer des autographes, il n'a pas le temps de revenir dans l'hospitalité et préparer sa cagoule, sa combinaison, etc. Quand il revient, tout est déjà prêt, il a juste besoin de tout prendre et c'est fait. Il faut gérer son temps.

L'anecdote la plus drôle qu'il m'est arrivée ?

Il y a eu beaucoup de moments drôles ! Mais celui que je n'oublierai jamais est arrivé au tout début. Tony a commencé à me parler en 2010 pour que l'on travaille ensemble. À cette époque, je travaillais pour Panther Racing. Il m'a dit qu'à la fin de la saison IndyCar à Miami, il allait m'engager. Le jour où on devait se voir pour signer le contrat, 7-Eleven a dit à Andretti Autosport qu'ils n'allaient pas prolonger le contrat, et donc l'équipe a dit à Tony qu'il n'avait plus de boulot. Il m'a alors dit qu'il ne pouvait pas m'engager pour l'instant, donc j'ai gardé mon emploi chez Panther et je ne m'en suis pas soucié.

Mais en janvier de l'année suivante, il est revenu en me disant : "Je n'ai toujours pas d'emploi, mais j'ai besoin de ton aide, je veux t'engager". On a alors commencé à travailler ensemble. Il a eu le baquet chez KV Racing une semaine avant le début de la saison ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'était difficile d'avoir tout de prêt pour la première course. Tony m'a dit que je devais voir avec Sparco afin d'avoir une combinaison pour St. Pete. Je lui ai demandé ce qu'il aimait dans une combinaison, il m'a dit que Sparco savait très bien ce qu'il fallait. Je leur ai parlé, ils ont rapidement fait la combinaison, et elle est arrivée au circuit le vendredi matin, avant les premiers essais.

Tony Kanaan, KV Racing Technology-Lotus

Il met la combinaison, et là il me dit : "Qu'est-ce que c'est que ce bazar ? Cette combinaison a des poches !" J'ai juste dit : "Oui, et ?" Et là il dit  : "Oh, ces poches me gênent", etc. Et j'ai alors répondu : "Désolé, j'ai demandé à Sparco ce que tu prenais d'habitude et ils ont envoyé ceci, mais je vais m'en charger, ne t'inquiète pas." Pour la course suivante, à Barber, j'ai récupéré une nouvelle combinaison pour lui, sans poches. Il met la combinaison et il dit : "Mais bordel, cette combinaison n'a pas de poches !" Là, je lui dis juste que c'est très confus, mais il me répond qu'il se plaignait que sa combinaison avait des poches, mais que ça ne voulait pas dire qu'il voulait une combinaison sans poches ! Je pense que je n'oublierai jamais ce moment, ces débuts !

En un mot, le sport automobile, c'est...

De la passion !

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