Interview

Pagenaud - "Nous sommes passés à la vitesse supérieure"

Simon Pagenaud est devenu en 2016 le premier Français, depuis Sébastien Bourdais, à décrocher un titre en monoplace américaine.

Le vainqueur et Champion 2016 Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

Photo de: James Holland

Derrick Walker et Simon Pagenaud
Simon Pagenaud et Will Power
Gil de Ferran, Simon Pagenaud (Acura ARX-02a N°66)
#1 Patron Highcroft Racing Honda Performance Development ARX-01c: David Brabham, Simon Pagenaud, Marino Franchitti
Simon Pagenaud, Schmidt Peterson Motorsport Honda
Simon Pagenaud célèbre sa pole position
Simon Pagenaud, Schmidt Peterson Hamilton Motorsports Honda
Le Champion Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet avec sa petite amie Hailey
Le Champion Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur et Champion 2016 Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

Après avoir réalisé de beaux résultats en Formule Campus, en Formule Renault 2.0 puis en World Series by Renault, Simon Pagenaud a eu, durant l’hiver 2005, la chance de poursuivre sa carrière de l’autre côté de l’Atlantique. Sacré champion de la Formule Atlantique en 2006 puis de la série American Le Mans en 2010, le Français monte en IndyCar en 2011 avec des écuries modestes. Il termine troisième du championnat en 2013 avec Schmidt Peterson Motorsports, puis décroche la couronne en 2016 avec la puissante écurie Penske.

Pagenaud souhaite d’abord renseigner les lecteurs du niveau de compétition en IndyCar, un championnat extrêmement disputé car, selon lui, doté d'un règlement technique et sportif qui offre une chance à peu près égale à tous les concurrents.

Le niveau de compétition est monté d’un cran. On note qu’il n’y a personne qui roule à deux secondes de la pole position. Quand on regarde les chronos de la grille de départ de 24 voitures, tout le monde est dans la même seconde. Ça se bagarre très fort”, déclare Pagenaud à Motorsport.com.

En Formule 1, il y a souvent un écart de cinq secondes entre le premier et le dernier. Même aux 24 Heures du Mans, ce n’est pas aussi serré qu’en IndyCar. Je crois que le niveau de compétitivité des écuries et des pilotes IndyCar a beaucoup progressé. Nous, les pilotes, sommes devenus des spécialistes de cette discipline. Les meilleurs sont véritablement des experts de l’IndyCar, et pour parvenir à les battre, il faut accumuler quelques années d’expérience.”

Après une saison d’apprentissage au sein du Team Penske en 2015, Pagenaud est devenu un concurrent redoutable cette saison.

À part mon ingénieur, je ne connaissais personne quand je suis arrivé chez Penske”, raconte Pagenaud. “Il a fallu un peu de temps pour que les choses se mettent place. Cela s’est fait l’hiver dernier. Et maintenant, on a confiance en notre méthodologie de travail, et on laisse couler. Nous sommes passés à la vitesse supérieure cette année. On en arrive à se comprendre sans se parler. Je pilote une bonne voiture et je suis dans une super équipe. Nous sommes devenus performants tous les week-ends.”

Comme une équipe d’usine

Pagenaud savait qu’il allait découvrir une équipe sortant de l’ordinaire chez Penske ; une équipe unique, une armée, véritable machine à gagner qui peut compter sur des dizaines de spécialistes, sous-traitants et sponsors majeurs.

Penske, c’est une vraie équipe d’usine, semblable à Peugeot Sport quand j’ai fait les 24 Heures du Mans”, nous explique-t-il. “Penske en IndyCar, c’est un peu comme Ferrari en F1. L’entreprise emploie 350 personnes pour ses programmes NASCAR et IndyCar. Penske, c’est cinquante ans d’histoire et un palmarès exceptionnel. Roger Penske, le patron, est encore un grand passionné. Il sait tout ce qui se passe dans son équipe. Il démontre son leadership en étant présent à l’usine et sur le terrain. C’est une chance pour moi d’être dans cette grande écurie à cette étape de ma carrière.”

En mentionnant les 24 Heures du Mans, Pagenaud admet s’intéresser à presque toutes les formes de sport automobile. “Je suis très curieux de nature. J’aime découvrir. J’aime comprendre un nouveau pneumatique. J’aime apprivoiser une nouvelle voiture”, reconnaît-il.

Ça m’ouvre l’esprit quand je reviens à ma discipline principale. Chaque nouvelle expérience peut m’apporter quelque chose. C’est peut-être pour cela que je vais vite dans toutes les voitures. Le rallye est une catégorie qui me passionne, parce que la sensation que ça m’apporte est un peu similaire à ce qu’on peut retrouver en IndyCar. Tu rentres dans un virage et tu ne sais pas trop ce que tu vas y trouver. Il faut s’adapter instantanément. Ce n’est pas du pilotage calculé, mais plutôt instinctif. J’adore ça. Quand j’arrive à faire ressortir ce pilotage instinctif, ça me sert bien. J’ai aussi couru en Trophée Andros électrique et c’était super sympa. Je me suis bien adapté. Ce fut une autre belle expérience.”

Vivre sans la Formule 1

Pour terminer, nous osons poser une question difficile à Pagenaud. Qu’aurait été sa carrière s'il avait décidé de rester en Europe en 2006 au lieu d’aller courir en Amérique ? Après une longue pause de réflexion, Pagenaud nous répond en avouant : “Honnêtement, je ne pense pas que ma carrière serait allée bien loin…

Quand je suis parti pour les États-Unis, il y avait une ouverture que j’ai exploitée à fond. Grâce à ça, j’en suis ici aujourd’hui, champion IndyCar. Si j’étais resté en Europe, je pense que j’aurais pu faire une autre saison de Formule Renault 3.5, ou peut-être du GP2, mais je ne l’aurais pas fait sans être dans une bonne équipe. Et qui sait, ça n’aurait peut être pas fonctionné. On ne sait pas. C’est difficile à imaginer. À cette époque, les portes étaient assez fermées pour les pilotes français. Red Bull n’était pas impliqué en France. Ce n’était pas une bonne époque. Avec mon entourage, j’ai dû trouver une autre voie qui m’a aussi permis de courir au Mans avec Peugeot, ce qui fut une période fantastique. Mais quand j’y regarde, je ne regrette rien. Je suis dans l’équipe où je voulais être quand j’étais gamin. Aujourd’hui, je me bats pour réaliser des poles et gagner des courses tous les week-ends. Si je n’étais pas dans la meilleure écurie de Formule 1, je ne serais pas satisfait. Maintenant, je suis heureux et je ne veux aller nulle part ailleurs.”

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