Interview

Pagenaud - "Le gros travail de 2015 paye maintenant"

Pour le leader du championnat IndyCar avant les deux courses d'Indianapolis, ses performances sont le résultat du gros travail fourni par lui et son équipe qui ont franchi un palier cette année. Anne Proffit l'a rencontré.

Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

Photo de: General Motors

Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Un pit-stop de Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet
Le vainqueur Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

Il faut parfois du temps pour se sentir à l'aise dans une nouvelle équipe. Quand Simon Pagenaud a quitté Schmidt Peterson Motorsports au terme de la saison 2014 d'IndyCar pour rejoindre le Team Penske, les attentes étaient élevées. Après tout, le Français de 31 ans avait signé les quatre premiers succès de son ancienne équipe, deux en 2013 (Détroit, Baltimore) puis lors de la première édition du Grand Prix d'Indianapolis disputé sur le circuit routier et à Houston l'année suivante.

Ces victoires – autant que celles de Pagenaud obtenues auparavant en American Le Mans Series (ALMS) – ont été conquises avec un moteur Honda. Quand il est passé chez Penske en 2015, avec l'ingénieur Ben Bretzmann, il leur a fallu apprendre un nouveau moteur (Chevrolet), un nouveau package aéro et comment œuvrer dans la culture Penske. La mayonnaise n'a pas pris immédiatement.

Bien que 2015 ne se sont pas terminée sur une note positive pour l'équipe n°22, elle a dégainé cette année en obtenant deux secondes places dans les deux premières courses suivies de deux victoires. Ces résultats ont porté Pagenaud en tête du championnat avec 48 points d'avance sur le lauréat en titre Scott Dixon, alors que l'IndyCar se rend à Indianapolis pour deux courses en ce mois de mai.

"Cela a été un début de saison génial", dit-il à Motorsport.com. "Je me sens évidemment super bien. Plus important, je sens que je pilote très bien."

"Toute l'équipe est dans une très bonne dynamique et c'est excitant. Bien sûr, on a travaillé très dur en 2015, même si les résultats ne sont pas venus. Mais désormais ça paye, et tout ces efforts de l'année dernière sont récompensés."

Des progrès sur ovale

Spécialiste des circuits routiers, Pagenaud commence à sentir qu'il peut être compétitif sur ovale. En guise de préparation, lui et les autres pilotes d'IndyCar ont tourné en tests pour Firestone sur le Texas Motor Speedway mardi de la semaine dernière, se concentrant sur le travail pour la course plutôt que les qualifications.

"Je sens que j'ai assez d'expérience maintenant pour savoir de quelle façon un pneu va durer lors d'un relais", a-t-il commenté en parlant de l'Indy 500. "Je viens à Indianapolis depuis quelques années maintenant, ce n'est pas autant d'expérience que [Tony] Kanaan, par exemple, mais c'est assez. C'est ce que j'ai maintenant. Je dois juste utiliser des gens comme Rick Mears, Helio [Castroneves], Juan Pablo [Montoya]... Ils ont tant d'expérience sur ce genre de piste et peuvent être d'une grande aide."

Si Pagenaud a décrit Schmidt Peterson Motorsport, où il a passé trois années, comme "une fantastique équipe composée de gens vraiment, vraiment bons", il a conscience que piloter pour le Team Penske lui donne la meilleure chance de gagner à chaque course. Les pilotes Penske se voient offrir, selon ses propres termes, "le meilleur équipement en Verizon IndyCar Series".

"Team Penske est une immense entreprise, immense", poursuit-il. "Une organisation géniale qui a le plus de succès dans les 50 ans d'histoire des courses Indy. Ils ont évidemment beaucoup de partenaires, beaucoup de ressources, beaucoup d'employés."

Ces partenaires maintiennent les pilotes très occupés en dehors du cockpit également. "Je dois être présent pour faire bien plus d'apparitions et suis clairement un pilote plus sollicité qu'avant. Je suis presque plus un orateur qu'un pilote désormais."

Un apprentissage incessant

Pagenaud chante les louanges de la méthode de travail Penske. Cette incessante quête d'amélioration est, après tout, la façon dont elle est arrivée au sommet.

"Il n'y a pas un jour de repos, ils travaillent même à Noël", assure-t-il. "Je veux dire, c'est juste incroyable la façon dont ils travaillent et combien ils optimisent la voiture. Que ce soit la boîte de vitesses, la suspension, même le volant passe par une phase de développement pour le rendre le meilleur possible."

"Je dirais que la voiture est nouvelle à chaque fois que je monte à bord. Je sais que chacune des pièces est optimisée à son maximum. Et nous apprenons encore, c'est quelque chose de fou. Même avec tout le travail que nous faisons, nous apprenons encore."

Équipiers, rivaux et héros

Pagenaud intègre bien aussi la méthode Penske de travailler ensemble, partageant le temps de débriefing avec ses équipiers Helio Castroneves, Juan Pablo Montoya et Will Power.

"Quand on signe pour Team Penske, on nous demande de travailler tous ensemble. J'aimerais pouvoir mettre une webcam dans la salle de débriefing afin que vous puissiez voir combien nous nous amusons. Peut-être qu'il faudrait en censurer un peu... [mais] on ne se cache rien. Je pense que cela crée une grande dynamique."

Une autre grande dynamique pour Pagenaud est sa rivalité continue avec Graham Rahal, le pilote Rahal Letterman Lanigan Racing. Ils se sont battus comme des chiffonniers sur le Barber Motorsports Park lors de la dernière manche, comme en écho à leur luttes il y a dix ans de cela en Formule Atlantic. Pagenaud avait gagné le championnat, mais Rahal avait signé plus de victoires.

"On a eu de grandes bagarres en Atlantic puis en Champ Car, et maintenant en IndyCar", dit Pagenaud. "Graham est un pilote très agressif, très excitant à regarder."

"[Mais] je ne me concentre pas vraiment sur ces choses-là. J'essaie de me concentrer sur mon travail. Un week-end il peut être fort, un autre ça peut-être Dixon. Je veux juste être le gars qui fait bien chaque week-end. À ce stade je suis plus concentré là-dessus que sur la rivalité, car le championnat est encore long."

Rick Mears, une inspiration

Même quand il n'était qu'un enfant à Poitiers, Pagenaud connaissait déjà les 500 Miles d'Indianapolis. Et si son intérêt initial, dès l'âge de quatre ans, fut pour la Formule 1 et Ayrton Senna, il éprouvait un certain intérêt pour la “Formule Indy”.

"Je me souviens des voitures Marlboro, je me souviens de voitures Valvoline", souligne-t-il. "Ma course préférée est celle où Rick Mears et Michael Andretti se sont battus en fin de course [Indy 500, 1991]. Michael a été en tête tout le temps, Rick affinait sa voiture et a réussi à l'avoir en fin de course. C'était un moment impressionnant et certainement une des plus belles démonstrations de pilotage que j'ai jamais vue."

Simon Pagenaud est malin. Il passe donc sûrement beaucoup de temps à écouter le plus récent quadruple vainqueur des 500 Miles d'Indianapolis, Mears étant toujours consultant auprès de Penske et prêt à jouer les guides. Bien qu'il ait déclaré qu'Ayrton Senna était son idole et la raison pour laquelle il s'est intéressé à la course, la “Mears attitude” et le pilotage de l'Américain pourraient l'emmener loin dans ce type de compétition.

"Je m'attendais à ce que nous soyons forts en 2016", conclut Pagenaud. "On a commencé très, très fort. Je veux juste que ça continue."

Après une année passée à construire les bases du succès, 2016 pourrait celle de son accession au sommet. 

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