L'IndyCar 2018, "un vrai défi" pour Bourdais après son premier test

Sébastien Bourdais a pu essayer pour la première fois la nouvelle IndyCar de 2018, au cours d'une première journée d'essais sur la version courte du circuit de Sebring.

Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda

Sébastien Bourdais, Dale Coyne Racing Honda

Dale Coyne Racing

Bourdais pilote pour le compte du Dale Coyne Racing, l'une des écuries qui n'a pas pu tester le nouveau kit aérodynamique commun à toutes les équipes en 2017. Avant l'ouverture des essais par équipe, l'IndyCar a alloué cinq heures de roulage supplémentaires, que Coyne et Andretti Autosport ont utilisées ce mardi.

L'occasion pour le Manceau de débuter le travail sur sa nouvelle machine, même s'il faudra encore un peu de temps pour débloquer le maximum du potentiel de l'UAK18, surtout comparé à certaines équipes l'ayant déjà utilisée à plusieurs reprises, comme celles de Chip Ganassi ou d'Ed Carpenter.

"On a eu environ deux heures de temps de piste, c'est mieux que rien mais il reste énormément de choses sur lesquelles travailler", a déclaré Bourdais à Motorsport.com. "C'est un peu un casse-tête pour tout le monde, très différent, comme on s'y attendait. Retirez 20 à 25% d'appui et la voiture ne se comporte plus du tout pareil."

Il est en effet nécessaire de s'habituer de nouveau à un style de pilotage différent, après trois ans de guerre des kits aérodynamiques, disposant d'énormes niveaux d'appuis. Les pilotes ayant l'expérience de la première DW12 (2012-2014) pourraient s'habituer plus vite à l'UAK18.

"Ce sera difficile, c'est sûr, un vrai défi, mais on continuera de travailler jusqu'à ce qu'on mette le doigt sur les bons réglages. Mais [la voiture] est clairement très sensible à la hauteur de caisse arrière, et cela donne de l'instabilité en entrée de courbe, et parfois des blocages de roues arrière. Sur les circuits routiers cela va rendre la voiture très difficile car vous devez rouler avec plus de hauteur de caisse à cause des bosses. Ce n'était pas si terrible, mais ce n'était pas bon non plus."

Le circuit de Sebring constitue le meilleur entrainement pour les pilotes en vue des manches disputées sur des circuits urbains (comme l'ouverture à St. Petersburg le 11 mars). La configuration courte ne comporte pas beaucoup de longues lignes droites, et la piste de l'ancien aéroport est l'une des plus bosselées de tout le pays.

Durant les mois d'essais menés par les autres équipes (Schmidt et Penske ont effectué les tests officiels de l'IndyCar dès le mois de juillet), les écuries comme le Dale Coyne Racing ne pouvaient qu'estimer des choses sur base des données récoltées par le championnat. Obtenir des premières données réelles était très important pour Sébastien Bourdais.

"Le seul travail que l'on pouvait faire était que Craig [Hampson, son ingénieur de course] et l'équipe d'ingénieurs arrivent avec des estimations. Mais c'est difficile sans aucun temps de piste. Il faut au moins des données sur lesquelles travailler, et c'est ce que nous avons récolté. On gratte à la surface pour l'instant, c'est notre première lecture [des données], on va devoir revenir et trouver les meilleurs réglages."

Un meilleur show pendant les courses

Lors des essais menés fin 2017, la majorité des pilotes impliqués estimait que les courses seraient plus agréables à regarder cette saison, en raison de la diminution de l'appui. Un point sur lequel Bourdais est d'accord, même si cela voudra dire la fin des records de piste, régulièrement battus depuis 2015.

"Sur un circuit comme la version courte de Sebring, la vitesse de pointe n'est pas très différente d'avant, mais vous pouvez vous rendre compte que sur un circuit comme Road America, avec de très longues lignes droites, il y aura une différence significative. Avec moins d'appui vous agrandissez les zones de freinage, donc ça devrait aider les dépassements."

"Chaque temps au tour sera un peu plus élevé car vous battez les records de piste avec énormément d'appui. Si vous en enlevez, forcément vous n'aurez plus les mêmes temps au tour, mais ça n'est pas important. Ce qui est important c'est que l'on roule bien ensemble, que l'on fasse du bon show, et que l'on puisse se dépasser au lieu de se suivre dans des processions à cause des turbulences."

Le nouveau kit aérodynamique va également ramener les pilotes et les ingénieurs à une époque plus proche de celle de 2012, où la DW12 représentait un changement fondamental par rapport à la voiture précédente. Les compromis étaient alors difficiles à trouver, et la hiérarchie pouvait s'en retrouver bousculée d'une course à l'autre.

"Ce sera difficile de trouver le bon compromis sur chaque piste, ça l'est toujours, surtout dans la première année d'une voiture. Vous verrez des pilotes et des voitures se louper et partir de plus loin qu'ils ne devraient. Une bonne partie du temps, ça sera une bataille pour voir non pas qui est le meilleur, mais qui est le moins mauvais ! Ça crée du bon show, et je pense que beaucoup de gens veulent voir ça."

Propos recueillis par David Malsher

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