Simon Pagenaud, de jeune rookie à prétendant au titre IndyCar

Alors à la croisée des chemins, en 2008, un jeune Simon Pagenaud choisissait de poursuivre sa carrière en Amérique. Un choix qui s'avère payant, puisque le Poitevin arrive à Sonoma en tête du championnat IndyCar avant sa finale.

Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

IndyCar Series

Après un début de carrière en formules monoplaces en Europe, le natif de Montmorillon traverse l'Atlantique en 2006 et il y remporte le titre de la Formule Toyota Atlantic, au nez et à la barbe d'un certain Graham Rahal... Le prix d'un million de dollars lui permet de passer en Champ Car, au sein de l'équipe de Derrick Walker.

"Passer de la Toyota Atlantic à la Champ Car n'était pas facile, car la voiture d'Atlantic était bonne mais pas très puissante", se rappelle Simon Pagenaud dans une interview donnée à Gordon Kirby. "La voiture de Champ Car était très puissante, et ça m'a pris l'année pour m'y habituer. Derrick Walker a fait toute la différence, il a fait de moi un pilote complet."

Simon Pagenaud

Mais une fois arrivée la fin de saison, la réunification du Champ Car et de l'IRL a mis un coup d'arrêt à ses aspirations de monoplaces, l'écurie de Walker ne pouvant pas poursuivre l'aventure. S'offrait alors un choix au Poitevin : retourner en Europe, ou rester aux États-Unis dans une autre catégorie.

"J'avais des options en Europe en endurance. J'ai effectué un essai avec le Team Creation à Estoril. Ça s'est très bien passé et ils me proposaient un baquet mais Gil de Ferran m'a ensuite approché pour piloter en LMP1 en ALMS. Je souhaitais poursuivre ma carrière aux États-Unis et je pense que les choses arrivent pour une raison. Vous rencontrez des gens dans votre vie, et à certains moments vous devez choisir votre orientation en vous basant sur les gens que vous rencontrez. Et Gil était l'une de ces personnes."

"Je trouvais qu'en Amérique, les gens vous jugeaient plus sur votre talent, et sur comment vous vous comportiez en public. Être un pilote européen dans une série européenne est quasiment un métier différent. En Europe, on s'attend à ce que vous vous adaptiez à la voiture, les équipes créent la voiture parfaite sur le papier, et si le pilote ne s'adapte pas, on en prend un autre. En Amérique, si vous montrez que vous avez le talent, l'équipe va s'acharner à faire en sorte que la voiture vous convienne. J'étais sûr que ma meilleure chance se situait en Amérique grâce à mes compétences en développement."

Gil de Ferran, Simon Pagenaud (Acura ARX-02a N°66)

Le choix s'avérait payant, Pagenaud terminant aux côtés de Gil de Ferran à la deuxième place de l'ALMS en LMP1 en 2009. La même année, il rejoignait le programme Peugeot au Mans et en ILMC, programme qu'il poursuivait en 2010 et 2011, saisons où il pilotait en ALMS pour le Team Highcroft.

C'est lors de ces années qu'il établissait un lien fort avec Honda, pour qui il devenait pilote d'usine et de développement. En 2011, il obtenait par trois fois la chance de piloter en IndyCar, d'abord à Barber (8e),  puis au Mid-Ohio (13e) et enfin à Sonoma (15e), à chaque fois dans des situations de dernière minute. Mais ces bons week-ends lui ouvraient la porte d'un volant à temps plein en 2012, dans l'équipe de Sam Schmidt.

Simon Pagenaud, Dreyer & Reinbold Racing

"Je dois mon arrivée en IndyCar à Honda. Erik Berkman et Steve Erikson m'ont énormément aidé. Nous avons construit une relation forte et j'ai gagné beaucoup de courses avec un moteur Honda. En 2011, j'ai fait beaucoup de développement pour eux, j'ai piloté à peu près tous les types de voitures où figurait un moteur Honda. À part Le Mans et Sebring, j'avais un programme de course assez réduit, c'était une année de transition."

"Je mettais la pression à Honda pour arriver en IndyCar, et Sam Schmidt était intéressé après une course que j'ai faite à Barber, et où j'avais été assez bon. J'ai terminé huitième de ma première course d'IndyCar. Après ça, Sam avait un contrat de prêt, et il fallait que Honda le valide. Ce qu'ils ont fait, et je suis arrivé en IndyCar à temps plein en 2012 avec le statut de pilote de développement."

Simon Pagenaud, Schmidt Peterson Hamilton Motorsports Honda heureux

Avec une équipe à une voiture (avant l'arrivée de Mikhail Aleshin en 2014), Pagenaud réalisait de petits miracles et accumulait quatre succès, deux en 2013 et deux en 2014. Au cours de ses trois campagnes, il terminait 5e, 3e et 5e de nouveau. Et c'est alors que Roger Penske est arrivé, prenant le Poitevin dans son équipe en 2015. Pagenaud passait alors de Honda à Chevrolet.

La première saison avec le n°22 n'aura pas été conforme aux espérances, avec "seulement" quatre top 5. Mais en 2016, Pagenaud a pour le moment accumulé six poles, quatre victoires et mène le championnat à l'aube de la dernière manche, à Sonoma. Avec la possibilité de valider définitivement son choix de la fin 2008 !

Simon Pagenaud, Team Penske Chevrolet

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