Fenestraz a prouvé que "Renault avait tort" de l'écarter

Sacha Fenestraz avait intégré la RSA suite à son titre de 2017 en Formule Renault Eurocup, et avait rejoint la F3 Europe au sein de l'écurie Carlin avec laquelle Lando Norris avait été couronné l'année précédente ; l'objectif d'un top 3 au championnat lui avait été fixé. Or, hormis une victoire à Pau et deux podiums à Silverstone, Fenestraz n'avait pas eu d'excellents résultats à se mettre sous la dent, même s'il avait fini troisième du Grand Prix de Macao. Le Franco-Argentin est toutefois prompt à rappeler qu'il s'était montré sous un jour favorable par rapport à ses coéquipiers : seul Jehan Daruvala, plus expérimenté, l'avait battu de justesse au classement général, et l'Indien est désormais en lutte pour le titre de FIA F3.

En parallèle, Fenestraz a aisément été sacré en F3 Japon, et lorsque nous lui demandons si ce succès prouve que Renault a été trop prompt à l'écarter, il indique à Motorsport.com : "Je ne souhaite pas le dire ainsi, mais à mon avis, ils ne m'ont pas laissé beaucoup de chances de faire mes preuves."

"Je sais que l'année dernière a été dure. Mais dès que la voiture était performante, comme à Macao, comme à Silverstone, ce genre de courses, j'étais toujours bien placé. On le voit clairement par rapport à mon très bon coéquipier de l'an dernier, Jehan Daruvala : maintenant, il fait du très bon travail en F3. Je courais avec lui, nous nous sommes battus toute la saison."

"Je pense qu'ils ne m'ont pas donné beaucoup de chances de faire mes preuves, Renault, ils m'ont très vite écarté. Ce que j'ai fait cette année [en F3 Japon], c'est une bonne manière de montrer… que bien sûr ils avaient tort, je dirais."

De surcroît, Fenestraz évolue aux avant-postes en Super GT dans la catégorie GT300, et grâce à ces performances, il pourrait rejoindre le GT500 dans ce championnat ainsi que la Super Formula.

"C'est un très bon exemple du fait que la vie, c'est changer et faire des expériences – après ce que je définirais comme la pire année de ma carrière jusqu'à présent, une année très dure où j'ai failli abandonner le sport auto", souligne le jeune homme de 20 ans. "Ce n'était pas facile pour moi qui venais de Formule Renault en Champion d'Europe. L'année a simplement été très difficile."

"Et il est vrai que nous avons décidé d'aller au Japon avec une philosophie différente, dans un monde complètement différent. J'ai dû m'adapter, tout était nouveau pour moi. Remporter le championnat m'a donné beaucoup de nouvelles opportunités. Celle d'avoir une bonne carrière, longue, au Japon, je pense. On ne sait jamais ce qui se produira à l'avenir."

Propos recueillis par Rachit Thukral