Interview

Simon Pagenaud estime qu'iRacing peut beaucoup lui apporter

Vainqueur des deux dernières manches de l'IndyCar iRacing Challenge, Simon Pagenaud s'est exprimé au micro de Motorsport.com sur les avantages que peuvent lui procurer ces courses virtuelles dans le monde réel.

Comme beaucoup de pilotes depuis le début du confinement, Simon Pagenaud s'est pris au jeu des courses sur simulateur, notamment via iRacing. Le Français joue régulièrement les premiers rôles de l'IndyCar iRacing Challenge, dont il a remporté les deux dernières courses, sur les ovales du Michigan et de Motegi. Contrairement à une majorité de pilotes d'IndyCar, le pensionnaire du Team Penske est présent depuis plus de dix ans sur la plateforme, mais il concède qu'il a effectué une longue pause, les simulateurs professionnels des équipes et des motoristes se perfectionnant.

"Je suis abonné [sur iRacing] depuis 2009 et j'ai beaucoup pratiqué au début", explique-t-il à Motorsport.com. "Il y a eu une grosse pause car les simulateurs pour les écuries se sont beaucoup développés, notamment avec Honda quand j'étais chez Schmidt, et maintenant chez Chevrolet avec Penske, on a un simulateur ici à Charlotte. En général tous les pilotes de Penske s'y entraînent tous les lundis et mardis avant les courses, ça nous occupe beaucoup. J'ai donc fait une grosse pause sur iRacing. Là j'ai évidemment repris car je suis un compétiteur né, et je ne fais jamais les choses si ça n'est pas à 100% !"

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Afin de maximiser ses chances de succès sur les six courses au calendrier iRacing de l'IndyCar, le natif de Montmorillon s'est entouré des services de Richard Arnaud et sa structure Race Clutch. Cette dernière, en plus d'être une équipe simracing de premier plan, est également spécialisée dans le coaching de pilote, et offre donc à Pagenaud un programme précis afin de progresser le plus rapidement possible dans un environnement similaire mais ô combien différent de la piste.

"Quand le championnat virtuel a été annoncé sur iRacing, j'ai eu la chance d'être contacté par Richard Arnaud de la Race Clutch, un team virtuel professionnel, et il a proposé de me soutenir et de m'aider à comprendre comment exploiter un maximum la plateforme. Pour l'instant c'est un succès, j'y passe beaucoup d'heures, ça ne se fait pas par talent mais par travail ! Je fais un minimum de trois heures tous les jours pour essayer d'être au niveau", indique-t-il avant de toutefois préciser que des pauses sont bien nécessaires ! "Honnêtement, je me régale, le problème c'est que ça devient une sorte de drogue et j'ai du mal à m'arrêter ! Là j'ai deux jours de repos, obligatoires par Richard et j'ai du mal à ne pas remonter sur le simulateur !"

En plus de la Race Clutch, Simon Pagenaud peut compter sur son ingénieur de course au sein du Team Penske, Ben Bretzman, qui est également présent et aide à l'analyse de données. Et pour le pilote français, iRacing peut être une source de données utiles pour la réalité, et peut permettre de lancer des pistes de réflexion pour le futur.

"Richard a évidemment des petites astuces pour aller plus vite en qualifications, comment gérer l'usure des pneumatiques, il y a des petites astuces assez intéressantes. Et des choses auxquelles je n'aurais jamais pensé dans la réalité et qui pourront certainement être applicables ! Ce qui est très intéressant pour moi aujourd'hui, c'est qu'il y a beaucoup de choses qui sont similaires, mais aussi des choses en plus qui vont peut-être m'apporter un petit plus dans le futur. C'est intéressant, et ça me pousse à croire que je vais devenir un meilleur pilote en utilisant la plateforme iRacing, et ça me pousse à croire que je vais devoir m'en servir beaucoup plus dans le futur !"

"Richard nous amène beaucoup de soutien sur la consommation d'essence, l'usure des pneus, les stratégies, et ils s'entendent très bien avec Ben, ils discutent tous les jours. C'est un bon groupe qu'on a créé ensemble, ça se passe très bien et c'est un plaisir. Ce qui est très intéressant pour nous avec Ben, c'était de pouvoir montrer les coulisses", explique Pagenaud, en référence aux live streams qu'il effectue lors de chaque épreuve.

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Sur Facebook et Youtube, les fans peuvent en effet regarder en direct les échanges entre le vainqueur de l'Indy 500 et son staff, et également poser des questions afin de mieux comprendre les subtilités du pilotage sur ovale ou sur circuit routier. C'est également une façon de montrer plus de choses que sur un week-end de course, où les communications radio ne sont pas toutes diffusées à la télévision.

"Dans toute situation, il y a du positif, et je pense que c'est vraiment le point positif en ce moment, c'est que l'on peut montrer des choses dont les gens n'avaient pas conscience. Là on peut montrer les discussions entre pilote et ingénieur, le stress du pilote qu'on ne voit pas d'habitude car il a un casque, la façon de regarder la piste, où vous les yeux, la concentration... Et simplement la façon de gérer une course. Je pense que l'on ne montre pas assez ces choses-là à cause de l'espionnage. Et je pense que grâce aux streams sur les réseaux sociaux, quelque chose pourrait en ressortir en vrai. J'espère que ça sera une étape vers le nouveau sport automobile."

Alors que les simulateurs utilisés par les équipes sont bien plus perfectionnés qu'iRacing (qui reste toutefois l'une des, si ce n'est la, simulation de référence), Simon Pagenaud estime que la plateforme permet aux écuries de s'entraîner à des choses inédites, comme les départs, et le pilotage en peloton, là où les simulateurs n'autorisent qu'une voiture en piste.

"C'est quelque chose qui me manque beaucoup sur le simulateur de Chevrolet ou même avant sur celui de Honda, on n'a pas la capacité de faire des courses. Tu ne travailles que la vitesse sur un tour, mais tu ne travailles pas la dégradation des pneus, l'économie d'essence, autant que l'on peut le faire sur iRacing. Et puis la stratégie de course, aux États-Unis ils appellent ça le 'racecraft', c'est ta connaissance de la course, comment utiliser tes manœuvres contre quelqu'un. Alain Prost était très fort là-dedans par exemple. C'est une grande qualité qu'il est très important de travailler."

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