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1966, l'année où Ford a mis Ferrari à terre

Avec le film LE MANS 66, c'est dans une édition emblématique des 24 Heures du Mans que vont se plonger les spectateurs des salles obscures. Cette année-là, Chris Amon et Bruce McLaren avaient fait triompher Ford pour la première fois dans la Sarthe, permettant au constructeur américain de relever avec brio le défi qu'il s'était lancé plusieurs mois auparavant : battre un adversaire aussi redoutable que Ferrari, après en être déjà passé tout près lors de l'édition 1965.

Le Mans 66

Le Mans 66

Uncredited

Le Mans 66

Tout sur Le Mans 66, le film de James Mangold sorti en 2019 avec Matt Damon et Christian Bale dans les rôles de Carroll Shelby et Ken Miles. Un film qui retrace le mythique duel entre Ford et Ferrari aux 24 Heures du Mans 1966.

Ce duel de titans entre Ford et Ferrari était donc l'affiche phare de la 34e édition des 24 Heures du Mans. Pour mettre fin à l'hégémonie italienne, Henri Ford II avait envoyé en terre mancelle pas moins de huit modèles des toutes nouvelles MkII. D'apparence peu éloignées des premières GT40, elles étaient en fait radicalement différentes de leurs devancières, et propulsées par un redoutable V8 de 7 litres.

Après avoir dominé les qualifications en décrochant la pole position grâce à Dan Gurney et en plaçant six autos dans le top 10, Ford avait signé le triplé au terme du double tour d'horloge, avec notamment une arrivée orchestrée et restée dans les mémoires, les deux voitures américaines étant saluées côte à côte par le drapeau à damier. Un épisode qui avait d'ailleurs provoqué la colère de l'un des pilotes, Ken Miles, l'un des héros du film Le Mans 66 interprété par Christian Bale. En face, Ferrari avait dû baisser pavillon et s'incliner devant cette prise de pouvoir. Pire, aucune des 330 P3 engagées par la firme au cheval cabré n'avait vu l'arrivée.

"À cette époque, la vitesse de pointe de la GT40 était 150 km/h au-dessus de certaines autres voitures en piste, alors ça pouvait être assez dangereux, particulièrement de nuit, sous la pluie, avec du brouillard, quand on arrivait sur ces voitures et que l’on ne voyait pas trop", racontait Chris Amon il y a quelques années, en se remémorant cette édition à part. "L’autre chose, c’est que les voitures de l’époque laissaient échapper beaucoup d’huile, alors au fil de la course, et avec la pluie qui tombait, ça devenait très glissant. Nous nous arrêtions toutes les heures et demie pour faire le plein, et nous n’étions pas autorisés à piloter plus de quatre heures de suite. Bruce pouvait dormir n’importe où à n’importe quel moment, mais pas moi."

Avant ce triomphe de 1966, il y eut pourtant la débâcle de l'édition 1965 pour Ford, où le constructeur américain avait payé le prix fort de son manque de fiabilité. À tel point qu'après cet épisode amer, Henry Ford II avait envoyé à tous les responsables des différents départements de la marque une carte de vœux comportant le message suivant : "Vous feriez mieux de gagner". Il missionna alors Leo Beebe de prendre la tête d'un "Comité Le Mans" mis sur pied pour enfin s'imposer dans la Sarthe. Les moyens financiers mis à disposition du programme pour l'emporter étaient quant à eux à la hauteur des ambitions clairement affichées. Carol Shelby, ex-pilote reconverti dans la préparation de voitures de course et incarné par Matt Damon dans Le Mans 66, se chargea de développer l'auto partie conquérir Le Mans.

L'arrivée orchestrée par Shelby fut quant à elle une véritable source de tensions avec Miles. Alors qu'il était en tête, Dan Gurney avait dû abandonner. Les deux autres voitures de l'équipe roulant loin devant la première de Holman Moody, Shelby imagina une arrivée... ex æquo entre ses deux voitures, rejointes par la GT40 complétant le tiercé. Fâché, Miles laissa, par dépit, McLaren prendre quelques mètres d'avance sur la ligne. Avec Jerry Grant, il allait être classé à la deuxième place, puisque McLaren et Hulme avaient quant à eux parcouru quelques mètres de plus, s'étant qualifiés plus loin. En effet, à l'époque c'est la distance totale qui était le juge de paix pour le classement final des 24 Heures du Mans.

Quelques mois plus tard, Enzo Ferrari écrivait dans la préface du livre annuel de la Scuderia : "Chers amis, cette année est celle où nous avons fini par être battus au Mans".

Voir aussi :

Sponsorisé par Le Mans 66, le 13 novembre au cinéma

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