24H du Mans : tour d'horizon des forces en présence

Dans quelques jours, le Circuit de la Sarthe renouera avec la course automobile, ainsi qu'avec le public. Avec quel plateau ?

#8 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Sebastien Buemi, Kazuki Nakajima, Brendon Hartley, #1 Rebellion Racing Rebellion R-13 - Gibson: Bruno Senna, Gustavo Menezes, Norman Nato, #7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Kamui Kobayashi, Jose Maria Lopez

Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images

Il y a un cliché que l'on ressort souvent avant les 24 Heures du Mans, mais qui est pourtant bien vrai : tout peut arriver ! Dans l'histoire récente de l'épreuve, Toyota l'a déjà découvert à ses dépens, en 2016, lorsqu'un problème de turbo l'a privé de la victoire à quelques encablures seulement de l'arrivée. L'équipage de la #7 a également connu des malheurs en 2019 avec un câblage défectueux alors qu'aucun ennui de ce genre n'était survenu auparavant.

Le risque inhérent aux limites avec lesquelles flirtent les machines et les hommes constitue certainement l'un des plus grands attraits de l'Endurance. Surtout, avant chaque course, les certitudes sont inévitablement mises à mal et il est parfois bien difficile d'identifier le futur vainqueur. Même si, évidemment, il en est un qui porte une sérieuse et évidente étiquette de favori.

La nouvelle catégorie Hypercar sera, la semaine prochaine, sous les feux de la rampe malgré un contingent relativement réduit. On y trouvera quatre véritables LMH, les deux Toyota et les deux Glickenhaus, ainsi que l'ex-LMP1 d'Oreca désormais engagée par Alpine. Invaincue depuis le début de la saison, la monture japonaise fait figure d'épouvantail et, à la régulière, a tous les arguments pour s'imposer.

Néanmoins, le clan Toyota ne prend rien pour acquis. Tout d'abord parce que, comme évoqué précédemment, l'Histoire lui a déjà enseigné plusieurs leçons douloureuses en ce sens. Puis, surtout, parce que la dernière manche de WEC à Monza a démontré que la fiabilité de la nouvelle GR010 Hybrid était encore à parfaire.

C'est cette même fiabilité qui risque de poser problème à Glickenhaus avec sa 007 LMH. À Monza, la belle rouge était clairement dans un rythme intéressant mais l'une a cédé quasiment d'entrée tandis que la seconde a connu des ennuis après trois heures de course. La perspective de tenir 24 heures est donc délicate, bien qu'absolument pas impossible. Ainsi, dans ce contexte, Alpine tentera de réaliser un sans-faute pour tirer les marrons du feu si l'occasion se présente. Le prototype tricolore souffre de la BoP et d'une consommation moins avantageuse, mais sa fiabilité a été largement éprouvée par le passé quand il était exploité avec brio par Rebellion.

La garantie "suspense" du LMP2

Dans les rangs du LMP2, il existe une quasi-certitude : le vainqueur sera équipé d'un châssis Oreca. Il faut dire que pas moins de 24 des 25 engagés ont recours à l'auto qui est considérée comme la meilleure disponible depuis l'introduction de la nouvelle réglementation en 2017. Parmi les concurrents en lice, une quinzaine peut être considérée comme prétendant à la victoire. Il faut également noter que dix équipages intégreront la nouvelle sous-catégorie Pro-Am, qui réunit les trios où figure un pilote classé Bronze, quand les autres comptent sur un pilote Silver.

Tenant du titre dans la Sarthe, le team United Autosports fait clairement partie des favoris à sa propre succession, d'autant que la structure a remporté deux des trois manches de WEC disputées cette saison. Seul Jota Sport a réussi à s'interposer, tandis que l'on compte également trois équipes victorieuses en ELMS qui seront au rendez-vous de cette édition mancelle. Pour les pilotes du LMP2, la tâche sera compliquée cette année par la réduction de performance des prototypes en raison de l'arrivée des Hypercars, ce qui se paiera à coup sûr dans la gestion du trafic. Pour rappeler à quel point le niveau est homogène, on se souviendra qu'en septembre 2020, la victoire au Mans s'était jouée au dernier arrêt au stand entre… United et Jota !

La grande fête du GTE Am ?

Si les 24 Heures du Mans font la part belle aux sports prototypes, le GT y est également historiquement roi. Forcément, la catégorie LMGTE Pro a perdu de son far en raison des retraits successifs de Ford et BMW. Il faut y ajouter cette année l'absence d'engagement d'usine chez Aston Martin. De 17 autos en 2019, voici le plateau réduit à huit unités. Les effectifs seront donc réduits, mais la bagarre fera tout de même rage entre Porsche et Ferrari, arbitrée par le retour de Corvette, grand absent l'an dernier en raison de la crise sanitaire.

Ce même contexte crée une situation sans doute jamais vue en LMGTE Am, avec la présence de 23 concurrents pour croiser le fer dans cette catégorie qui, bien qu'étant la moins médiatisée, offre souvent de très belles histoires. Rappelons que chaque équipage engagé dans cette catégorie doit compter au moins un pilote amateur Bronze, ce qui fait le charme tout autant que la particularité du Mans. C'est aussi en GTE Am que l'on retrouvera les seules Aston Martin Vantage au départ, face à des Ferrari et des Porsche. En revanche, devant une telle foule de candidats, impossible de désigner un favori !

Ne nous y trompons pas, les 24 Heures du Mans s'annoncent enthousiasmantes. Même disputées en août, et même dans un monde toujours frappé par le COVID-19. Car, contrairement à l'an dernier, quelques dizaines de milliers de spectateurs pourront assister au spectacle. Un retour qui, même partiel, fait du bien aux esprits les plus optimistes !

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