Aston Martin vainc Corvette sur le fil
Le GTE Pro aura été la compétition la plus ardue de ces 24 Heures du Mans. Jamais, au cours des 24 Heures, les leaders n'ont été séparés de plus de 30 secondes, offrant un duel épique entre Aston Martin et Corvette.
Photo de: Nikolaz Godet / Motorsport.com
G.N., Le Mans – Dans un combat à couteaux tirés, mieux vaut s'avancer bien préparé. Des 13 concurrents de la très disputée catégorie GTE Pro, il était difficile de dire qui mieux que les autres avait su préparer ses 24 Heures du Mans. Longtemps, la partie de poker menteur a pesé sur ce peloton. Ford, Corvette, Ferrari, Aston Martin, Porsche, chacun y allait de son commentaire sur une BoP modifiée à maintes reprises, jusqu'à la veille de la course.
Toutefois, la politique reste la politique, et samedi, à 15h, les paroles s'envolaient pour laisser parler les moteurs. Aston Martin, en pole, profitait de son avantage, à juste titre, d'abord avec la #95, puis avec la #97, lorsque la première souffrait d'une crevaison, en début de soirée.
Toutefois, il ne fallait pas s'y tromper : si Aston Martin partait devant, Ferrari, Ford, Porsche et Corvette ne lâchaient certainement pas prise. En témoigne ce train de GT à haute vitesse, qui trois heures durant, a rythmé le début de course. Les faits de course ont pourtant été nombreux. L'accident de la Ferrari #82 du Risi Competizione, suite à un contact avec l'ORECA #28 du TDS, la sortie de la Corvette #64 en début de soirée, ou encore cette fameuse crevaison de la #95, le tout dans un peloton groupé de 12 voitures en un tour, cela offrait un scénario bien huilé.
Au bout de la nuit
Frédéric Makowiecki avait cependant prévenu le vendredi d'avant la course. La nuit, les températures plus basses permettraient d'en savoir plus sur la hiérarchie. L'homme ne s'est pas trompé. Très vite, à la faveur de l'obscurité, certains prenaient leurs aises, dont les deux Porsche, en retrait en début de course. La #91 et la #92 grignotaient avec Makowiecki et Estre, durant des relais impeccables au milieu de la nuit, le retard accumulé en début de course. Sans compter le retour en force de la Corvette #63, des Ford en affût et des Ferrari toujours aussi fortes, au lever du soleil, il y avait autant de certitudes sur un leader de la catégorie que de possibilité de gagner au loto.
Pourtant, quelques autos se démarquaient : la Corvette #63, la Ford #67, les Aston Martin #97 et #95, et les deux Porsche, tandis que les autres concurrents commençaient à perdre pied. Pour la #92, c'était vite vu. La voiture de Christensen allait se fracasser dans le mur à la chicane Ford. Les dégâts, trop importants cependant, empêchaient l'Allemande de repartir. De même, Sørensen, tout heureux de commencer à prendre l'avantage sur ce peloton très serré, partait à la faute à Mulsanne et obligeait son staff technique à refaire l'avant de sa GT anglaise.
Il était à peine dix heures, et des quatre concurrents restants, la Ford #67, la Porsche #91, la Corvette #63 et l'Aston Martin #97, il était impossible de présager d'un vainqueur. Cela se jouerait à la loyale, sur la piste. Au début de l'après-midi, l'écumage était d'ailleurs fait. Au jeu des arrêts aux stands, deux voitures sortaient du lot : la #97 et la #63, roues dans roues depuis le début de la matinée.
Final explosif
Une Corvette américaine contre une Aston Martin britannique, cela promettait un final incroyable. On n'a pas été déçus ! Tout s'est joué dans les derniers tours. Solidement ancré à sa première position, Jordan Taylor, sur la défensive, résistait dans la dernière demi-heure aux attaques de Jonathan Adam. À Arnage, l'Anglais tentait une attaque de la dernière chance sur le pilote américain.
Toutes roues bloquées, il faisait l'intérieur mais tirait tout droit et partait au large. La Corvette décroisait, les autos se touchaient, mais la Corvette prenait le large. Jusqu'au freinage de la Chicane Michelin, dans le tour suivant, où Jordan Taylor tirait tout droit, abîmant ses pneumatiques, et se tirant alors une balle dans le pied.
Ce sera la fin du match : dans le dernier tour, il crevait, l'Aston s'envolait alors vers la victoire, et la Corvette partait en miettes. L'Américaine avait un genou à terre. Un temps précieux s'écoulait alors pour la voiture jaune, rentrant au ralenti, et Tincknell passait avec sa Ford. Ce sera la fin dramatique d'une course particulièrement longue. Celle de la libération pour Aston Martin, qui fait enfin triompher la Vantage, celle de la désillusion pour Corvette qui pouvait gagner... pour quelques minutes de moins.
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